Retour sur le palmarès de l’International Surf Film Festival d’Anglet

C'est le film de Paul Lavoine, "Liés par l'océan", qui a reçu le prix du meilleur film.

14/07/2023 par Ondine Wislez Pons

La 19e édition du Festival International du Film de Surf d’Anglet s’est tenue le week-end dernier, du 7 au 10 juillet, à la Chambre d’Amour. Une sélection de vingt trois films tous très divers, composée de quatorze longs-métrages et neuf court-métrages, dont cinq évoluant hors compétition, ont été projetés sur grand écran. En journée les projections se déroulaient dans l’Espace de l’Océan, le bâtiment rond situé sur la promenade surplombant les célèbres spots angloy du VVF, du Club et des Sables d’Or et le soir, elles avaient lieu en plein air, dans le jardin de la grotte de la Chambre d’Amour. Le festival s’est achevé lundi soir avec la cérémonie de clôture au cours de laquelle sept prix ont été décernés : la meilleure prise de vue, le meilleur surfeur/surfeuse, le meilleur montage, le meilleur court-métrage, la meilleure bande son, le prix du public et enfin le meilleur film.

Notre rédaction a délocalisé ses bureaux sur les lieux le temps du festival, ce qui nous a permis de voir les films, d’échanger avec ceux qui les ont réalisé et qui ont participé à ces nombreux projets tous très divers, engagés, montés de toutes pièces par des individus passionnés, passionnants et souvent très touchants. Pendant ces quatre jours, la richesse et la diversité du surf furent célébrées, à travers des films aux partis pris souvent originaux et dont certains se déroulaient en des lieux peu habituels tels que la Corse, le Kamchatka, le Liban ou encore le Kazakhstan.

« C’était la toute première fois que je vivais cela et ça a été une expérience très enrichissante, notamment sur le plan personnel. J’ai vu des films que je n’aurais sans doute jamais regardés ailleurs. Je suis un peu fermé de ce côté-là, j’ai tellement regardé de films de surf quand j’étais plus jeune que j’ai tendance à faire l’impasse dessus. Au départ, je ne savais pas vraiment si, en tant que surfeur, j’étais légitime de donner mon avis sur ces films, dans la mesure où je ne suis ni cinéaste, ni réalisateur, hormis les petits films que je monte sur iMovie de temps en temps. Tous les membres du jury venaient d’horizons très différents et c’était le but. Il y avait des surfeurs purs et durs, des gens de l’industrie, des personnes issues de l’audiovisuel, on s’est tous très bien entendus. On a dû donner notre avis et se mettre d’accord entre nous, ce qui nous paraissait très simple au début et qui, finalement, ne s’est pas avéré si simple que cela au moment des délibérations. Mais nous étions tous très contents du palmarès » nous raconte Romain Laulhé, l’un des membres du jury.

Le jury se composait de huit personnes choisies par Bruno Delaye, propriétaire du festival, pour leurs parcours tous liés au milieu du surf et de l’audiovisuel. Présidé par Mathieu Lefin, le président de Rip Curl Europe, le jury comptait deux femmes, Léa Brassy et Marion Desquenne, ainsi que six hommes, Hervé Lacastaigneratte, Hervé Manificat, Romain Laulhé, Ewran Lameignere et Nicolas Morin. Faire des choix n’a pas été chose facile pour ces passionnés de surf qui ont tous salué le travail, l’investissement et l’engagement dont chacun des films faisait preuve.

« C’était très honorant qu’on me propose de faire partie du jury. Les personnes à l’origine de ces films sont des passionnés et il y en a peu dont c’est le métier, j’ai beaucoup de respect pour leur travail et leur engagement. J’avais eu l’occasion d’y présenter moi-même un film il y a quelques années et je sais ce que ça représente d’amener son film et de l’exposer à l’oeil critique des gens du milieu. Le fait de devoir faire des choix permet de développer son esprit critique. En sortant de là j’aurais eu envie de donner des prix à tout le monde, il me reste encore ça à digérer (rires) » nous a confié Léa Brassy à l’issue du festival.

« On s’est bien marré, certains court-métrages étaient très décalés et ils nous ont fait pas mal rire, on ne s’attendait pas du tout à voir ce genre de choses. C’est ça qui est cool dans ce festival, certains films sont très classiques mais d’autres prennent des partis pris très originaux. C’était très intéressant d’en discuter avec les autres membres du jury et parfois avec le public. J’ai découvert une nouvelle façon de regarder des films et d’en discuter autour d’une table. Ce fut une vraie consécration pour ceux qui ont reçu les prix et ça ouvre des portes, notamment aux plus jeunes d’entre eux. On était très heureux de participer à ça » conclut Romain.

Le palmarés

  • Meilleure Prise de Vue : Corner of the Earth Kamchatka de Spencer Frost & Guy Williment
  • Meilleure Bande Son : Wetsuit de João Salgado
  • Meilleur Court-Métrage : Merry Kaliyuga de Horace Martins
  • Meilleur Surfeur/Surfeuse ou communauté : A Prima Onda de Paul Joseph Poggi
  • Meilleur Montage : Wave Apart de Josh Greene
  • Prix du Public : Anglet, Grandir face à la mer de Christine Diger
  • Meilleur Film : Liés par l’océan de Paul Lavoine

L’interview de Paul Lavoine, dont le film « Liés par l’océan », fut récompensé du prix du meilleur film

«  »Liés par l’océan » est un film qui est vraiment ressorti. Tahiti est un lieu que je connais très bien, j’y ai vécu, je connais la plupart des protagonistes du film et la pêche sous-marine, c’est complètement mon truc. Le réalisateur a très bien dépeint cette communauté, il a vraiment su trancher sur le sujet de son film, en allant à l’essentiel toujours de manière très juste. On sent que les protagonistes ne récitent pas quelque chose, mais qu’ils parlent de leur lien avec la pêche et l’océan avec beaucoup de sincérité » raconte Léa Brassy à propos du film de Paul Lavoine.


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