Kai Neville et Craig Anderson entre contemplation et esthétisme

Quand l'un des meilleurs cinéastes surf de la décennie rencontre l'un des meilleurs free surfeurs de sa génération...

08/11/2021 par Rédaction Surf Session

Quand l’un des meilleurs cinéastes surf de la décennie rencontre l’un des meilleurs free surfeurs de sa génération… 
Kai Neville sort Ceremony, son dernier court métrage entièrement filmé en 16mm. Ce projet est présenté par Epokhe, la marque de lunettes de soleil née de l’association du réalisateur avec les surfeurs Dion Agius et Mitch Colborn. Ils figurent tous les trois parmi les personnages les plus décalés et avant-gardistes de la scène surf contemporaine. Il y a quelques années le réalisateur avait quitté son Australie natale pour Bali. Il souhaitait évoluer loin de la scène artistique australienne qui se mourrait selon lui. Il revient aujourd’hui avec un nouveau projet qui lui ressemble. 

À la manière de ses autres créations, Ceremony est poétique, énigmatique et contemplatif. Le réalisateur nous prouve à nouveau son grand sens de l’esthétisme. Les plans s’enchaînent comme des tableaux où la vie humaine semble inexistante. La seule présence humaine est celle de Craig Anderson. Il se fond dans un décor vaste et sauvage qui pousse à la contemplation et à la réflexion intérieure. 

La route, l’océan, les paysages désertiques à perte de vue. Une plage, un boardbag, des combinaisons qui sèchent dans le vent. La vie évolue ici au rythme des vagues et se réduit au strict minimum. L’homme est seul face à l’océan, souvent entre chiens et loups. Quand Craig ne se tient pas debout dans la lumière du soleil couchant il est dans les vagues. Kai filme son surf de très près, si près que le spectateur se fait éclabousser par ses gerbes puissantes. La caméra est braquée sur le surfeur, le suit dans les tubes, plonge sous la surface et s’attarde sur les profondeurs. Le spectateur a le temps de savourer les manoeuvres et les courbes du surfeur très souvent filmé au ralenti. 


Ceremony est un produit à la fois brut et travaillé, à l’image de son réalisateur. Ce dernier profite de la lumière naturelle pour donner une dimension authentique à son oeuvre. Kai Neville a toujours souhaité se démarquer en donnant une autre direction aux films de surf et ça se ressent. Il a le don pour leur rendre leur dimension artistique qui a tendance à se perdre. Souvent déçu, il a l’habitude de mener des projets singuliers et ambitieux. Son travail, plus audacieux que la plupart des films de surf, fait de lui un des réalisateurs indépendants les plus emblématiques de sa génération. Ses autres films, Modern Collective, Lost Atlas et Welcome Elsewhere (sur lesquels Craig Anderson était déjà présent) se démarquent de la plupart des contenus surf créés à des fins commerciales et Ceremony se situe dans leur sillage. 

>> Par Ondine Wislez Pons 

> Plongez ici dans le travail Kai Neville.

   

        


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