Les EPI, clé du retour du surf à la Réunion ?

5 équipements de protection individuels ont été testés, Saint-Leu doit devenir une zone d'expérimentation.

25/07/2020 par Olivier Servaire

Si les plages de la Réunion ont été parmi les premières à se déconfiner au mois de mai, les surfeurs n’ont pas forcément retrouvé le chemin des spots puisque les arrêtés interdisant baignade et activités nautiques restent en vigueur. Depuis 2013, c’est le « risque requin » qui empêche ces pratiques, et on peine encore à trouver des solutions efficaces qui satisferaient tout le monde.
Il y a pourtant un peu d’espoir du côté de Saint-Leu, où le spot de la célèbre gauche pourrait devenir une zone d’expérimentation dès le mois de septembre.. Les surfeurs seraient autorisés à s’y mettre à l’eau à condition de porter un équipement de protection individuel (EPI).

Cette annonce fait suite aux tests de ces équipement réalisés par le Centre Sécurité Requin. Ils ont porté bien spécifiquement sur les requins bouledogues, identifiés comme principaux responsables des attaques mortelles à La Réunion.

Les scientifiques se sont donc rendus en Nouvelle-Calédonie où les bouledogues évoluent dans leur milieu naturel. Accompagnés par des chercheurs universitaires australiens qui avaient précédemment travaillé sur les requins blancs, les membres du CSR ont testé 5 types d’EPI.

Pendant 18 jours, près de 3000 interactions ont été recensées avec une trentaine de requins. Les scientifiques ont considéré que le système fonctionnait quand le requin ne touchait ni la planche ni l’appât pendant 15 minutes.

Le modèle Shark Shield s’est montré le plus efficace en repoussant près de la moitié des attaques (44,6%). Cela peut ne pas sembler énorme, mais cela s’avère largement mieux que les modèles préférés des surfeurs locaux, le Rpela (19,4%) et le No Shark (10,7%).

Parmi les problèmes notés on retient le problème de l’entretien contraignant, un effet de répulsion qui atteint 1 mètre grand maximum, et un risque d’habituation, puisqu’au bout de quelques jours les plus gros squales passent outre le Shark Shield à 97%

Ces EPI ne peuvent donc pas être considérés comme une solution à part entière, mais juste une dernière barrière. Le sous-préfet Olivier Tainturier se veut néanmoins optimiste  « On espère grâce à ça le retour du surf à La Réunion« .

Dans le même temps le CSR renouvelle son appel à la prudence en cette période d’hiver austral  où le risque est maximal. Mardi dernier un requin de 2,50m était repéré à St-Leu, il circulait en zigzags à tout juste 8 mètre d’un usager…

                       


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