Les surfeurs gays gagnent en visibilité

Pour venir à bout des tabous, certains membres de la communauté LGBTQ+ ne veulent plus surfer cachés.

27/06/2021 par Olivier Servaire

Le mois de juin c’est le mois des fiertés. Avec ces fameuses marches
qui permettent de revendiquer liberté et égalité des orientations
sexuelles et des identités, et donnent de la visibilité à la
communauté LGBTQ+
.

Une visibilité qui n’est pas encore aussi courante dans le
monde du surf, mais plusieurs exemples montrent que les choses sont en
train de changer.
Dans sa vidéo Breaking Waves, le surfeur pro Dylan Graves réalise que comme beaucoup de surfeurs, il a vécu dans une bulle et n’a pas été vraiment exposé aux questions de genre et de sexualité.

Il s’est donc rendu à San Francisco pour rencontrer Kyla Langer, l’ancienne surfeuse du WQS qui a créé Queer Surf, une asso qui organise des rencontres pour encourager la
diversité à l’eau, et donner à ses membres les connaissances et la confiance
nécessaire à leur intégration au line-up.

Plus tard, en visio avec Lee-Ann Curren, ils discutent de la
difficulté à faire son coming-out au sein d’une l’industrie du surf très hétérocentrée, et de l’importance
de modèles comme Keala Kennely, qui a su affirmer son homosexualité dans un
milieu qui n’était pas toujours prêt à écouter.

Prise de parole

Il y a aussi ce papier de Surfline qui donne l’occasion de s’exprimer à
quatre personnes directement concernées. Les surfeuses australiennes Keala Kennely et Pauline
Menzcer
, mais aussi, et c’est plus rare, deux surfeurs ouvertement gays.

Craig Butler, septuple champion d’Irlande de longboard,
raconte que son coming out a été bien accepté par la communauté en 2015. Mais que récemment, de plus en plus de trolls utilisent le pseudo anonymat des réseaux sociaux pour balancer des mots qui peuvent faire beaucoup de mal.

Makoa Ho, fils du champion du monde 1993 Derek Ho, trouve plutôt que les choses vont en s’améliorant avec de nouvelles générations plus
ouvertes. Mais il raconte le paradoxe de grandir au sein de la famille la plus
respectée du North Shore, tout en se sentant à l’écart de la grande famille du surf car
il n’avait absolument aucun modèle de surfeur gay pendant sa jeunesse.

Beaucoup vont dire « on s’en fout de leur sexualité« . Sauf que ce n’est pas vrai. Déjà parce qu’il y a encore beaucoup de pays où l’homosexualité est interdite. Frazer Riley, futur créateur du Queer Surf Club, a ainsi raconté à la BBC comment il a dû prétendre être en voyage avec son cousin pour pouvoir apprendre le surf au Maroc. Ensuite parce qu’il est encore difficile d’échapper aux railleries homophobes dans les autres pays…

Alors on aurait également pu parler de Quiksilver, une marque qui ose affirmer « surfing is gay«  dans sa vidéo consacrée à l’artiste Stéphen Milner. Des activités du collectif new yorkais Benny’s Surf Club. Reparler de gaysurfers.net et du film out in the line-up… Ou de celui qui se prépare sur un Patrick Carlos Olsen, qui fait plus que balader sa planche arc-en-ciel sur les spots des Lofoten…

Bref, n’en déplaise au grincheux, nous sommes en 2021… Le surf à l’occasion de dépasser la binarité boardshort/bikini, et la communauté surf LGBTQ+ va enfin pouvoir sortir du placard !     

       


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