Bodyboards : les poubelles débordent

Les planches jetables sont une aberration écologique. Elles sont pourtant vendues et abandonnées par milliers chaque été...

04/09/2021 par Olivier Servaire

11,99€ chez LIDL, 9,74€ chez Monoprix, voire 5,95€ chez Action, vous avez certainement vus ces petites planches colorées dans les rayons des supermarchés. Devenues un indispensable de l’été, ces bodyboards permettent au plus grand nombre de s’initier aux plaisirs de la glisse, mais leur piètre qualité et leur mode d’utilisation en font rapidement un déchet. Et si les planches de surf ne sont pas non plus des modèles d’écologie, elles sont généralement utilisées plus longtemps que ces « jouets » si vites abandonnés.

Au Royaume-Uni, des associations se penchent sur le problème depuis plusieurs années. Rien qu’à Newquay, on estime que 20 planches sont jetées chaque jour, presque toutes cassées et irrécupérables après quelques heures d’utilisation. En fin de saison 2020, les bénévoles de BeachCare et Ocean Recovery Project en avaient ramassé plus de 400 à Croyde. Et ils estiment le total à 16 000 planches polystyrènes abandonnés sur les plages anglaises chaque année !

Le bilan environnemental est catastrophique car ces planches en polystyrène se cassent et se désagrègent très facilement, rendant leur réparation impossible et leurs méfaits sur l’environnement extrêmement longs. Il faut savoir que chacun de ces bodyboards contient plus d’1 million de billes de polystyrène. Et bien qu’aucun animal ne puisse les digérer, une fois dans l’océan, elle sont régulièrement avalées par les poissons.

Des solutions ?

Les membres d’Ocean Recovery Project ont commencé par mettre en place des poubelles de plages spécialisées, pour éviter que ces planches ne finissent dans l’océan.

Ils ont ensuite incité les commerces locaux à louer des planches de qualité pour 1£ la journée, car des modèles haut de gamme auront une durée de vie bien supérieure.

Dans le même esprit, Dick Pearce Bellyboards a envoyé 10 de ses planches en bois à des surfshops pour qu’ils les prêtent gratuitement à leur clients.

Le designer Harry Peck a choisi de récupérer la mousse de ces bodyboards et celles de planches de surf en mousse bas de gamme pour l’upcycler et créer ses tabourets Wave Cycle.

Hélas, « dans la vraie vie », ce recyclage est compliqué et peu rentable, parce qu’il est difficile de séparer le polystyrène du plastique ou du nylon qui l’entoure, et que le matériau récupéré n’a que peu de valeur.

Il vaudrait donc mieux que la vente de ces planches jetables soient tout simplement interdite. C’est déjà le cas dans quatre villes du Devon, et une pétition nationale a rassemblé plus de 6000 signatures. Espérons que le mouvement prendra de l’ampleur pour dépasser les frontières !

             


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