Matos : une dérive qui fait du bien aux océans !

C'est le résultat d'une entreprise bordelaise qui propose une dérive 100% produite en France fabriquée à partir de filets de pêche recyclés.

26/10/2020 par Marc-Antoine Guet

Chaque jour son lot de bonnes nouvelles dans ce climat anxiogène. 
À l’origine de ce projet, un constat terrible : chaque année, des milliers d’espèces marines sont emprisonnées et tuées dans les filets de pêche « fantômes » jetés en mer et des dizaines de milliers de filets sont abandonnés sur les quais ou brulés. Aujourd’hui, le matériel de pêche abandonné représente 10% du plastique trouvé en mer et 70% des macro déchets flottant à la surface.

Pour revaloriser ces déchets, et toujours dans l’optique de proposer une alternative aux surfeurs désireux de minimiser leur impact sur l’environnement, Nomads Surfing vient de créer les premières dérives fabriquées en France à partir de filets de pêche recyclés.

Vidéo présentation

Pour Basile Gentil, l’un des trois fondateurs de cette jeune entreprise bordelaise spécialisée dans les produits de surf éco-conçus : « l’économie circulaire et la protection des océans sont deux enjeux majeurs qui nous attendent dans la prochaine décennie. Il nous faudra valoriser au maximum le cycle de vie des matières et des produits pour préserver au mieux l’environnement et nos ressources naturelles. »

Nomads Surfing s’est ainsi associée à Sea2See une société espagnole qui conçoit des lunettes de vue et soleil fabriquées à partir de déchets plastiques marins recyclés  et à APA Injection, un spécialiste français de l’injection thermoplastique basé à Thiers, dans le Puy de Dôme.


Comment cela fonctionne ?
Fort de ses accords de longues dates avec les communautés de pêcheurs et armateurs en Espagne (en France, la filière de recyclage est encore jeune), Sea2See s’occupe de collecter les déchets plastiques marins tels que les filets de pêche, les cordes, les lignes ou même les bouteilles emprisonnées dans les filets fantômes. Chaque jour, 500kg de matière sont ainsi récupérés. Et autant qui ne finiront pas dans les océans.
Les différents types de déchets sont ensuite triés manuellement sur place, nettoyés et broyés. Les matériaux (nylon, polypropylène) sont séparés pour être transformés en une matière première réutilisable, sous forme de billes de plastique.

Ces billes sont envoyées dans le Puy de Dôme chez APA Injection, sont fondues et injectées dans des moules en acier usinés en France et faits sur-mesure pour Nomads Surfing. Le produit est renforcé avec de la fibre de verre (30% du produit fini) pour lui assurer la rigidité et performance nécessaire.
Résultat : une dérive en plastique recyclé, 100% produite en France, vendue à 55 euros, valorisant les déchets et offrant une performance optimale pour le surfeur débutant comme expérimenté.

Nomads Surfing : l’économie circulaire au service du surf
L’histoire de Nomads Surfing commence un soir d’avril 2017, au pied de la dune du Pyla face à l’océan. Trois amis, Basile, Nicolas et Thomas, passionnés de surf et globe-trotteurs, font un constat terrible : « le plastique n’en finit pas de détruire notre écosystème ». Ils ont fait la triste expérience des plages de détritus de Kuta à Bali aux déchets hivernaux sur le littoral aquitain. En parallèle, l’industrie du surf est en pleine explosion, mais c’est une industrie polluante du fait des matériaux utilisés pour la pratique (planches de surf, combinaisons).
Les trois garçons décident d’agir, à leur échelle, pour préserver l’environnement et les océans tout en continuant à surfer. Nomads Surfing est née. 

L’entreprise reverse également 5% de ses ventes à trois associations : Project Rescue Ocean (France), EcoKnights (Malaisie) et The Life Boat Project (Philippines), dont ils soutiennent bons nombres de leurs projets comme la conception d’un récif artificiel aux Philippes, ou encore la création prochainement d’une charte éco-responsable destinée aux écoles de glisse françaises.

                  


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