Naufrage du Wakashio : ce désastre écologique dont personne ne parle

Le vraquier japonais transportant 200 tonnes de diesel et 3 800 tonnes de fuel serait en train de couler.

06/08/2020 par Marc-Antoine Guet

« Le Wakashio ne peut pas couler » a assuré le directeur des affaires maritimes dans les médias locaux de l’île Maurice. On se croirait dans un mauvais remake de Titanic. Et pourtant.

Échoué depuis le 25 juillet sur le récif de Pointe d’Esny (au sud-est de l’île Maurice), le vraquier japonais de 300m fait l’objet de toutes les inquiétudes.

Car en plus de faire 300m, le navire battant pavillon panaméen transporte à son bord 200 tonnes de diesel et 3 800 tonnes de fuel. 


Un premier message rassurant des autorités vite démenti

Face aux inquiétudes véhiculées via les réseaux sociaux notamment, le gouvernement a d’abord joué la carte de la sécurité pour rassurer.

« Le ministère rassure le public que, selon les experts, le Wakashio est stable, contrairement aux photos qui circulent sur les réseaux sociaux. Le vraquier ne sombre pas et ne va pas sombrer. Le processus pour l’opération de renflouage est en cours. Toutes les mesures sont prises par l’équipe de sauveteurs pour rééquilibrer le navire ». 


Mais rebondissement aujourd’hui en fin de matinée, après la publication d’un communiqué en provenance du Ministère de l’Environnement.

« Le ministère a été informé aujourd’hui 6 août 2020 à 11 heures qu’il y a une brèche dans le navire MV WAKASHIO et qu’il y a une fuite d’huile ». Après 12 jours posé sur la barrière de corail, le navire serait-il finalement en train de couler ? 

« Toutes les autorités compétentes sont mobilisées sur place pour toute action nécessaire. L’équipe NCG et Polyeco prennent toutes les mesures nécessaires pour contenir la fuite. Des mesures supplémentaires sont également prises pour protéger ces sites en vue d’un déversement d’hydrocarbures prévu », est-il encore précisé dans le communiqué.
Le ton se veut beaucoup moins rassurant.


Le Wakashio pourrait causer plus de dommages qu’un cyclone
L’association Eco-Sud avait prévenu dès samedi soir, à l’approche de l’anticyclone, que le MV Wakashio devait être immobilisé, même par un petit remorqueur disponible au port. Dans le cas contraire, le pivotement du vraquier causé par les houles allait endommager davantage les coraux. Si jusqu’à samedi, 300 mètres de récif corallien étaient déjà affectés, hier, ce chiffre serait passé à au moins un kilomètre selon les dernières informations de nos collègues de lexpress.

« L’écume blanche que l’on peut voir ? Il s’agit de sédiments provenant des coraux écrasés par le poids du navire. Au lieu de couler au fond, ils remontent à la surface probablement par l’action des vagues et de l’hélice du navire. » Selon un militant d’Eco-Sud, si le pays a échappé à une pollution d’hydrocarbures jusqu’ici, l’île doit faire face à un autre désastre écologique.  

« Cette barrière de corail repoussait tranquillement en l’absence de cyclones ces dernières années. Le Wakashio aura causé davantage de dommages qu’un cyclone » peut-on lire toujours chez nos confrères de lexpress

Le député européen Younous Omarjee réagit sur les réseaux sociaux
Pour rappel, le cargo battant pavillon panaméen avait quitté la Chine pour le Brésil avec à son bord 20 membres d’équipage. Il s’est échoué le 25 juillet dernier à Pointe-d’Esny laissant aujourd’hui la population locale et les associations environnementales envisager le pire.   

Plus d’images sur ce qui se passe là-bas

                        


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3 commentaires

  • Presque
    10 août 2020 10h19

    Alors juste pour préciser, l’Ile Maurice est dans l’océan Indien… Sinon, tu n’as pas tort

    Répondre

  • Soleil
    7 août 2020 20h32

    Je ne comprends pas qu’aucune mesure a été prise avant que cette catastrophe naturel arrive, c’est lamentable. Là-bas leur plus grande richesse c’est l’océan pacifique. Encore notre magnifique nature qui trinque pour nos irresponsabilités.

    Répondre

  • Soleil
    7 août 2020 20h31

    Je ne comprends pas qu’aucune mesure a été prise avant que cette catastrophe naturel arrive, c’est lamentable. Là-bas leur plus grande richesse c’est l’océan pacifique. Encore notre magnifique nature trinque pour nos irresponsabilités.

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