Coup de fil à… Antoine Delpero

2 min au téléphone avec le longboardeur français à J-3 des mondiaux de longboard à Biarritz.

23/05/2019 par Marc-Antoine Guet

Le format « coup de fil à » continue ! À l’image de la playlist des surfeurs que nous avons déjà lancé il y a quelques semaines, nous souhaitons avec cette dernière prendre régulièrement des nouvelles de nos Français. 

Coup de fil à, c’est quelques minutes au téléphone avec ceux qui font ou ont fait l’actualité ces derniers jours.

Aujourd’hui, nous passons un coup de fil à Antoine Delpero, très certainement le plus célèbre des longboardeurs français, qui s’apprête dans quelques jours, à disputer les Mondiaux de longboard à Biarritz. Double champion du monde (2009 et 2013), Antoine est également champion de France en titre. Référence mondiale en longboard depuis plusieurs années, c’est lui qui conduira, en compagnie de son frère Edouard, l’équipe tricolore lors de ces mondiaux. 


Salut Antoine ! Merci de prendre le temps de nous répondre à quelques jours des mondiaux. Comment te sens-tu à J-3 désormais ? 

Je me sens un peu stressé mais ça va. Il faut que ça commence. Il va falloir rentrer dans la compet’ doucement. Pour l’instant nous avons commencé les entraînements en équipe avec les entraîneurs de l’équipe de France. On s’est mis dans le rythme. On va monter en intensité doucement jusqu’à dimanche pour commencer la compet’ lundi et les premières séries.

Les avants compet’, c’est toujours un peu pareil, il ne se passe pas grand chose et on y pense beaucoup donc il faut vite combler avec de l’action. 

Comment prépare-t-on une compétition comme ça à domicile, c’est plus facile ou plus difficile au contraire ? La Côte des Basques, c’est chez toi en plus. 

Cela pourrait être un avantage mais au final ils prévoient du vent, ça va partir dans tous les sens. Ce qui va jouer c’est le sens marin. Après oui, la connaissance du spot peut toujours servir, c’est un atout. Mais en terme de préparation, je ne fais plus de prépa particulière à part surfer.

On se prépare mentalement, on se projette et on essaye de se mettre en situation quand on va dans l’eau.Voilà ce que je mets en place aujourd’hui. Mais je n’ai rien d’autre. 


Est-ce-que le fait d’avoir annoncé que ça allait être ta dernière compétition te rajoute un petit stress supplémentaire ou, au contraire, ça t’enlève toute pression, en mode je vais en profiter et faire au mieux ? 

Le but ça serait d’aborder la compétition comme ça. Sans pression et avec beaucoup de recul. Mais il y a toujours l’envie de bien faire. Donc je vais voir. Je vais voir comment se déroulent les séries, comment je vois les choses venir. Pas plus de stress que ça mais je veux bien faire.

Que ce soit à la maison ça peut être un avantage comme un inconvénient. On est très soutenu mais on veut encore plus bien faire devant les gens qu’on aime. C’est d’autant plus motivant, mais ça peut parfois prendre le dessus. Mais je sais que ça ne sera pas le cas. 


Justement, surfer devant la famille, les amis, c’est plus facile ou pas ? Ou est-il mieux d’être loin à l’étranger ? 

J’ai toujours été habitué à surfer plus loin de chez moi qu’à domicile. C’est un soutien supplémentaire. Quand on ne surfe pas, on est très soutenu. C’est clairement un avantage. 

Quel regard portes-tu sur ta carrière ? Pour nous médias, pour le grand public, tu fais partie des très grands, mais toi comment vois-tu ça ?

Il y a beaucoup de satisfaction quand je vois ce que j’ai réussi à réaliser par rapport à là d’où je viens. Dans une carrière, il y a toujours des grands moments que l’on garde en tête, des podiums, des victoires. Je pense notamment à mon premier titre de champion du monde au Costa Rica en 2009. Celui qui a suivi en 2013 aussi et, entre les deux, mes 2 titres de vice-champion du monde WSL. 


Ton plus beau souvenir ?

Mon premier titre de champion du monde. C’était le plus intense. Mais je garde aussi de très bons souvenirs de mes deux finales en WSL. Notamment celle à Makaha (Hawaii) en 2010. J’étais au milieu des légendes que je regardais plus petit à la télé. Duane Desoto, Bonga Perkins et Rusty Keaulana. J’étais très fier de me retrouver au milieu de ces trois Hawaiiens, d’être le Français au milieu de ces légendes.

Des regrets ? 

Oui, bien sûr, car je n’ai jamais réussi à atteindre ce titre WSL. Mais dans l’ensemble je suis très satisfait. Ca serait top que ça se termine sur une bonne note avec une victoire à Biarritz. Après en compétition, il y a beaucoup de côtés aléatoires. Je vais donner le maximum et on verra.

L’avenir proche désormais, ça va donner quoi ? On ne peut pas parler de retraite car tu es encore jeune. Mais l’après surf de compétition ? 

Je vais me concentrer sur notre école de surf, la Delpero Surf Experience à la Côte des Basques justement. On essaye de développer ça à fond avec mon frère. Je suis aussi ouvert à d’autres horizons, donc à voir. J’ai dit que c’était ma dernière compétition mais je ne suis pas à l’abri de péter un plomb et de revenir l’année prochaine (rires).

Mais se déplacer coûte cher, pour voyager il faut de l’argent. Et les prize money sur les compétitions de longboard ne nous aident pas beaucoup. Il faut aller loin dans la compet’ pour retomber sur ses pattes, ce n’est pas le WCT.

Tous les surfeurs du longboard Tour ou presque ont un job à côté. Ils mettent leur argent dans les déplacements pour faire des compétitions. Moi je me suis dit que ça suffisait. 


Souhaites-tu quand même rester dans le surf ? 

Pas forcément. J’ai pour l’instant cette école de surf aujourd’hui, mais j’ai d’autres projets qui s’en éloignent. Je baigne dans le surf depuis de nombreuses années, ça peut faire du bien de changer un peu. 

On souhaite bonne chance à Antoine ainsi qu’à toute l’équipe de France de longboard (Edouard, Alice et Justine) pour ces Mondiaux 2019 qui démarrent donc dimanche à Biarritz ! Vous pourrez les suivre en direct en story sur notre compte Instagram.

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