Mick Fanning se confie

''Maintenant, quand tu rates un heat, tout le monde le voit en direct à la télé''.

26/04/2018 par Marc-Antoine Guet

Surf Ranch, Keramas, Griffin Colapinto… le Tour est entré cette année dans une nouvelle ère. Mais alors que la saison vient à peine de débuter, la retraite de Mick Fanning s’annonce déjà comme l’évènement principal de cette saison 2018. Peut-être même plus que le prochain champion du monde qui sera couronné en fin d’année. En même temps, après 16 ans sur le Tour, s’il y en a bien un qui sait de quoi il parle c’est bien lui. Avec trois titres de champion du monde dans sa poche, Mick Fanning, à l’image d’un Kelly Slater, Parko ou Taj Burrow, fait partie de ces anciens que l’on aime écouter. 
Dans un entretien accordé au magazine australien GQ quelques jours avant l’annonce de sa retraite, Mick s’est lâché. Retraite, Jeux Olympiques, évolution du circuit pro, piscines à vagues, adversité… le champion se confie sans concession. 
Sur sa décision de prendre sa retraite
« Ce n’est pas une décision prise sur un coup de tête. Ça s’est construit dans ma tête depuis quelques années. Déjà en 2014 j’en parlais avec quelques personnes. Ce fut une décision difficile à prendre mais je n’avais plus la même envie de faire de la compétition. Je n’avais plus l’envie de me réveiller chaque matin et d’aller en salle de muscu. Et en compétition j’avais juste l’impression que si je gagne c’était tant mieux, mais que si je perdais, ça n’avait plus beaucoup d’importance. J’essayais de me motiver mais je n’y arrivais plus ». 

L’évolution du circuit pro
« À mes débuts sur le Tour, il n’y avait pas de réseaux sociaux. On allait juste s’asseoir tous ensemble dans les cafés pour envoyer des messages. Les premières années c’était tellement plus drôle. J’ai aussi comme l’impression qu’il y avait plus de camaraderie entre les surfeurs. Pour la simple et bonne raison qu’il y avait moins d’argentt. On voyageait ensemble. Maintenant, les surfeurs ont leur propre entourage, ils ont leur caméraman et leur staff, c’est très différent. Il n’y a plus aucun endroit où se cacher. Si tu as complètement raté ton heat, tout le monde l’a vu. Avant, quand tu perdais, tu enlevais juste ton jersey et tu te faisais chambrer par tes potes. Maintenant avec la télé en direct tout le monde te voit. »




La protection de la planète
« Je suis très concerné par la protection des animaux. Je suis engagé avec une ONG appelée WildArk. Leur objectif est de préserver les habitats des animaux sauvages pour que les animaux puissent continuer à vivre dans leur milieu naturel. »
Sur sa façon de faire face à l’adversité
« Il n’y a pas de bonne façon de faire face à l’adversité. La seule chose qui m’a vraiment aidé c’est de parler aux copains et aux psy. Pas seulement les Australiens, mais les hommes en général ont un problème dans le sens ou leur fierté les empêche parfois de parler et c’est ce que je déteste par dessous tout. Il faut se dire qu’il y a toujours quelqu’un pour qui la situation est encore plus critique que la tienne. J’ai beaucoup de chance. D’être ici, face à la mer, mais il y a des gens dehors qui n’ont pas de maison, de nourriture donc quand je me sens mal je pense toujours à eux. »


Sur les Jeux Olympiques
« L’idée de se battre pour une médaille d’or est extraordinaire. Mais ce qui me fait peur, c’est que le surf à Ichinomiya (Japon) n’est pas le meilleur surf que l’on peut trouver. Donc pour la première fois que le surf sera aux JO et regardé par la terre entière, c’est un gros pari. Si les conditions ne sont pas bonnes, le spectacle ne sera pas terrible. Mais pour les 2 prochains JO à Paris et Los Angeles, ce sont 2 pays avec des vagues incroyables donc on verra. »


Sur les piscines à vagues

« Elles sont extraordinaires ! Il y a 4 ou 5 projets différents en ce moment sur terre qui essayent des technologies différentes. Des gens du milieu des Etats-Unis, d’Europe ou même de Chine, qui avant n’avaient pas accès à la mer vont pouvoir surfer. C’est un peu différent de l’océan dans le sens où les vagues sont toutes les mêmes mais c’est comme rider un half-pipe ou un skatepark. Tu pourras prévoir exactement ton ride et les commentateurs sauront exactement ce que tu vas faire. Je ne sais pas encore quel format ça prendra mais j’adore la manière dont notre sport évolue. Après avoir été sur le Tour pendant 16 ans, je suis content de voir un peu de changement. Pour l’instant il ne s’agit que d’un seul event et la priorité reste l’océan, ça ne changera jamais. Et en plus, si tu sais que les conditions vont être mauvaises pendant 1 mois, tu es content d’avoir un endroit où scorer 10 vagues parfaites à la suite. »


Sur l’équité hommes/femmes dans le surf
« Je ne me suis jamais vraiment engagé dans ce débat. Les filles apportent beaucoup au milieu du surf. Elles ont de très très grosses personnalités et ont toutes des histoires incroyables à raconter. Donc évidemment que j’espère qu’elles gagneront autant d’ argent que les hommes, ça va aider que la CEO soit une femme qui adore notre discipline ». 

Source : STAB

Photo à la une : WSL / Laurent Masurel     

    


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