Des vagues de 1000 pieds en Tasmanie ?

Nous ne sommes pas le 1er avril, il s'agit d'une information scientifique tout ce qu'il y a de plus vraie. Explications.

30/01/2015 par Surf Session

Oubliez la vague de 100 pieds à Nazaré, Mère Nature est capable de faire beaucoup mieux. Mais pour décrocher les 100 000 boules du Billabong XXL Big Wave Awards, il faudra repasser. Pourquoi ? Car ces vagues mesurées à 1 000 pieds, soit 300 mètres pour rappel, se trouvent sous la surface de l’océan. Pardon ?

Comme nous l’avions déjà évoqué dans un précédent article en 2013, “Science : le phénomène des vagues internes”, les vagues de surface font pâle figure comparées à ces trains de houles immergés. Pour faire court, l’océan est constitué de couches d’eau aux densités variables (dues notamment à la salinité) et qui se déplacent à des vitesses différentes au sein de cette masse d’eau planétaire au gré des flux et reflux de marée. Il en résultent des formations très similaires aux trains de houle de surface, avec des creux et crêtes, sauf que dans le cas présent, ce n’est pas le vent qui les créés, mais le relief des fonds marins.

La vraie nouvelle est que ces vagues internes atteignent des valeurs jamais enregistrées jusqu’alors. Ainsi, une équipe internationale d’océanographes est parvenue à mesurer des “vagues” de 1 000 pieds en mer de Tasman (entre la Nouvelle-Zélande, l’Australie et la Tasmanie), séparées l’unes de l’autre de quelques 160 kilomètres ! Moins impressionnant, la vitesse de propagation de cette houle, de l’ordre d’une personne au trot.

Si ces houles géantes se forment dans cette région du globe, ce n’est pas un hasard. La mer de Tasman est aux confluents de gros mouvements de marée et de forts courants, auxquels s’ajoutent une bathymétrie favorable à la formation de ces vagues, comme on peut le voir sur cette simulation qui met en évidence la zone étudiée, à proximité de la Tasmanie :

Les chercheurs de ce Tasman Tidal Dissipation Experiment ont aussi mesuré que la houle voyageait dans cette zone sur près de 1 500 kilomètres avant de venir s’écraser sur le plateau continental. C’est d’ailleurs tout l’objet des études menées par ces 60 hommes et femmes à bord des navires Revelle et Falkor. Non pas qu’il s’agisse de geeks surfeurs (enfin, sûrement quelques-uns), mais le “déferlement” sous-marin peut leur apporter de précieuses informations sur la façon dont cette énergie est libérée et transporte les nutriments nécessaire à l’alimentation du plancton. De même, les enjeux sur la compréhension des changements climatiques sont énormes, alors que ces couches d’eau profondes viennent se mélanger aux eaux de surface et “avalent” du dioxyde de carbone dans l’atmosphère.

Alors la prochaine fois, jetez également un oeil sous vos pieds pour voir la prochaine grosse série rentrer.


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