Si vous pensiez qu'en France nous étions chauvins, allez faire un tour au Brésil. Avec plus de 210 millions d'habitants contre 67 millions en France, imaginez à quoi peut ressembler un seum national. Surtout quand on sait que le surf représente là-bas le 2e sport national derrière le football.
Avec cette introduction, vous avez une petite idée désormais de ce à quoi doit faire face le Japonais Kanoa Igarashi depuis l'obtention de sa médaille d'argent hier. Et tout est parti de l'élimination du chouchou national Gabriel Medina en 1/2. Une élimination face à Kanoa Igarashi qui s'est jouée à presque rien, le Brésilien s'inclinant seulement de 0,24 point (17 points pour Igarashi contre 16,73 pour Medina). Evidemment, dans une discipline notée par des juges, il est très facile d'interpréter ces 0,24 point.

L'argent est bien pour lui.
ISA / Pablo Jimenez
Pour être complètement honnêtes, nous étions passés à côté de cette polémique "nippo-brésilienne". Mais hier soir, nous sommes tombés sur un tweet de Kanoa Igarashi qui nous a mis la puce à l'oreille. Un simple "Bla bla bla" suivi d'un emoji "mort de rire" nous a fait prendre conscience que quelque chose ne tournait pas rond lui qui devrait plutôt être en train de savourer sa médaille d'argent plutôt que de répondre aux haters sur internet.
En creusant un peu pour trouver l'origine de cette signification, nous nous sommes rendus compte que le fait d'avoir éliminé Gabriel Medina en 1/2 finale de seulement 0,24 point ne passait mais alors pas du tout au Brésil. Tant chez les fans que dans la presse locale. La raison ? Une notation très généreuse accordée au local nippon par les juges.
Pour rappel, il restait 8 minutes dans cette série des 1/2 dominée jusqu'à présent par Gabriel Medina quand Kanoa est allé replaquer un air reverse grabé. Un air bien réalisé (malgré une réception un peu compliquée) qui lui a permis de décrocher un 9,33 ! Avec son 7,67 en back-up, ce fut suffisant pour prendre la tête du heat et triompher de l'actuel numéro 1 mondial et grand favori de la compétition.

Le air de Kanoa en 1/2 qui allait mettre le feu aux poudres.
ISA / Pablo Jimenez
"J'ai dû puiser dans mes réserves" a déclaré Kanoa à The Inertia. "Il avait la mainmise sur la série. Dans n'importe quelle manche où votre adversaire a 16 points dans les dix premières minutes, vous êtes certainement dans une situation délicate."
Malheureusement (ou pas) pour Kanoa, cette décision des juges allait provoquer la colère des fans brésiliens bien aidés pour l'occasion par la presse brésilienne que ce 9,33 n'a pas fait sourire. Sur les réseaux sociaux, Kanoa a dû faire face toute la nuit à un déferlement de haine. Même si l'on ne sait pas trop s'il s'agissait de revendiquer le fait qu'il ait été sur-noté à domicile ou que Gabriel Medina ait été sous-noté. Peu importe.

C'est ce qu'a dû penser Kanoa cette nuit en trainant sur Twitter...
ISA / Pablo Jimenez
La vidéo la plus partagée dans la nuit au Brésil fut celle d'un montage montrant côte à côte Gabriel Medina et Italo Ferreira (qui lui se retrouve dans l'histoire sans rien n'avoir demandé). Une vidéo qui est censée venir prouver que le air de Gabriel aurait mérité au moins une aussi bonne note que celui d'Italo.
Ce matin, Kanoa en a remis une couche en tweetant à nouveau mais en Portugais cette fois ! "Chora chora q tou feliz !". Comprendre "pleure pleure je suis heureux". Un tweet qui a généré plus de 11 000 commentaires la plupart en provenance du Brésil et peu agréables vous vous en doutez.
C'est fou comment 5 mots sur Twitter écrits en 20 secondes peuvent exciter toute une nation.
Le paradoxe, c'est qu'il y a quelques jours, Julian Wilson s'est confié aux médias en déclarant que les Brésiliens étaient sur-notés dans cette compétition.
Bref, ce n'est pas parce que ce sont les JO que nous n'avons pas le droit à une petite polémique qui, dans 24 heures, sera déjà oubliée. Ou pas. Ça dépend du pays dans lequel on vit.
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Perso je suis très fier de la scène française, beaucoup de talents et peu de moyen. Très français de ne pas supporter ses athlètes, c'est dommage. Et des kooks, si tu avais voyagé, tu te rendrais compte qu'il y en a partout, comme les co%#! ;-)