L'ASP pouvait-elle imaginer meilleur scénario que celui qui s'est déroulé hier soir à Pipeline ? Après le sacre de Fanning, Kelly Slater a remporté son 7ème Pipe Masters, et John John Florence décroche la Vans Triple Crown pour la seconde fois de sa - jeune - carrière dans des vagues parfaites de 3 à 4 mètres.
Kelly Slater a remporté sa finale face à John John de peu (16,37 contre 15,90), dans une série longue à démarrer (2 vagues prises dans les 15 dernières minutes) et dans des conditions légèrement dégradées par le vent comparé au matin. Le Floridien signe ainsi la 56ème victoire de sa carrière, et peut-être pas la dernière puisque, contrairement à ce qu'il avait laissé entendre la semaine dernière, il sera bien présent sur Tour en 2014.
“L'an dernier, quelqu'un m'a demandé ce qui m'exciterait pour la fin de ma carrière et j'ai répondu faire une finale à Pipe contre John John (Florence), c'est donc un jour spécial aujourd'hui. Gagner, c'est encore mieux. Je veux surfer contre les meilleurs surfeurs, sur les meilleures vagues, et c'est pourquoi je suis sur le Tour. J'étais évidemment ému aujourd'hui, surtout après que Mick ait décroché le titre en quarts. Je ne sais pas ce qui se passera pour moi en 2014, mais je crois que ça m'a assez gonflé pour revenir. [---] J'ai rêvé de ce jour depuis que je suis petit : gros, parfait, houle d'Ouest à Pipeline et une confrontation au Pipe Masters. Si je m'étais éloigné du sport il y a 5 ans, je n'aurais pas vécu ça aujourd'hui. Je veux encore vivre d'autres jours comme celui-ci, je serais donc de retour sans fautes l'an prochain.”

Peu avant, Slater avait éliminé Parko en demi-finales et Sebastian Zietz en quarts. Soit le vainqueur du Pipe Masters 2012 et le vainqueur de la Triple Crown 2012. Deux performances laissant peu de doute sur ses intentions.
John John, lui, ne pouvait pas s'incliner dans son jardin, et l'a bien fait comprendre à travers son surf. Julian Wilson en quarts, et Fanning en demi-finales en ont fait les frais. Même si le récent champion du monde, libéré d'une pression qui pesait depuis des semaines sur ses épaules, ne semblait plus avoir la foi pour entamer un nouveau combat. Résultat : 18,30 - 5,00 pts, un ticket pour les finales et une seconde Triple Crown !

John John Florence décroche la Triple Crown
Et de deux. L'Hawaïen s'empare donc de la Triple Couronne pour la seconde fois en 2 ans. Un trophée qu'il convoitait depuis le début : “C'est ma seconde Triple Crown mais ça me fait bizarre. La première année, je n'y pensais pas vraiment. J'étais jeune et je m'éclatais. Cette année, j'ai participé à a Triple Crown en voulant la gagner, mais je ne pensais honnêtement pas avoir cette chance jusqu'à ce dernier jour à Pipe. Résultat : je suis motivé pour l'an prochain. Ca me bouffe de savoir que je suis passé si près de la victoire, mais je suis quand même super content”.

Déception en revanche pour Jeremy Flores qui, éliminé en quarts face à Miguel Pupo, avait vu s'envoler ses espoirs de rajouter la Triple Couronne à son palmarès :“ Je n'arrive pas à croire que j'ai perdu cette série, la Triple Crown a toujours été un rêve, et je n'ai jamais été aussi proche de la remporter. Je suis désolé de ne pas avoir été à la hauteur, j'ai essayé...”
Hormis cette déception tricolore, ces phases finales à Pipe auront été un dernier jour grandiose pour clôturer la saison ASP World Tour 2013. Prochain rendez-vous : le 2 mars 2014 à Snapper Rocks pour le Quiksilver Pro Gold Coast. Une saison qui devrait être marquée par de profonds changements annoncés depuis plusieurs mois par ZoSea.
Le Top 34 ASP 2014 ainsi que les wildcards seront annoncés dans la journée.
Finale :
1 - Kelly Slater (USA) 16.37
2 - John John Florence (HAW) 15.90
Demi-finales :
SF 1: John John Florence (HAW) 18.30 def. Mick Fanning (AUS) 5.00
SF 2: Kelly Slater (USA) 19.63 def. Joel Parkinson (AUS) 14.84
Quarts de finale :
QF 1: Mick Fanning (AUS) 17.03 def. Yadin Nicol (AUS) 16.90
QF 2: John John Florence (HAW) 16.77 def. Julian Wilson (AUS) 13.00
QF 3: Kelly Slater (USA) 18.80 def. Sebastian Zietz (HAW) 7.80
QF 4: Joel Parkinson (AUS) 12.83 def. Miguel Pupo (BR) 6.00
Round 5 :
Heat 1: Mick Fanning (AUS) 12.00 def. C.J. Hobgood (USA) 10.50
Heat 2: Julian Wilson (AUS) 10.67 def. Nat Young (USA) 7.26
Heat 3: Sebastian Zietz (HAW) 16.60 def. Kai Otton (AUS) 4.33
Heat 4: Miguel Pupo (BR) 15.27 def. Jeremy Flores (FRA) 10.76
Plus de photos, vidés et heat analyzez sur http://www.vanstriplecrownofsurfing.com/billabongpipemasters2013

[caption id="" align="aligncenter" width="100%" caption="54ème victoire ASP pour Kelly - ASP/Kirstin"]
Miguel Pupo, tombeur de Jeremy Flores au R5 - ASP/Cestari
- Le tube radical de Ziets contre Otton
- La dernière vague de Mick contre Hogbood
- Le 10 d'extra terrestre de Kelly contre Parko
De plus des juges relativement règlos... bref du pur bonheur
Quel engagement! Quelle maîtrise! Quelle classe! (Voir son ITW dans le post show). Ca fait des années qu'on le dit mais ce mec est vraiment hors normes!!
C'est peut être en France qu'il a laissé échapper le titre.
Ce pipe masters et Fidji ont prouvé qu'il était encore roi.
Avec Kelly ce phénomène est surmultiplié, par son talent au top de la discipline, sa longévité (plus de 20 ans), sa capacité à se surpasser et nous surprendre (même si il a du faire ses armes dans les grosses vagues au fil des années), son coté propre sur lui, pas de scandales, une vie saine, pas de tatouages, pas dalcool, bref un modèle pour une, deux, voire trois générations... En plus il est sympa et beau joueur et super disponible: voir son tweet de félicitations à Fanno (le tricheur). Par exemple rien à voir avec un Curren arrivé trop tôt et empêtré dans le fait de navoir pas bien choisi certaines relations, ou même dun Andy Irons qui lui en est mort, Occy, Carroll, et même Dane Reynolds, du talent à gogo mais pas tous les clignotants au vert
En résumé Kelly est le produit phare, le directeur commercial & marketing, le patron du bureau R&D du surf mondial; mais surtout il produit du rêve comme s'il en pleuvait en particulier pour les 30/40/50 ans qui se sentent des gamins grâce à Kelly (souvenez-vous du lancement du tour « masters » pour les retraités du WCT, à 35 ans..., aujourdhui ça fait rigoler (je ne sais pas si Quick a gardé sa ligne "masters" d'ailleurs)..
C'est clair que l'ASP et l'industrie du surf toute entière est liée à Kelly comme Apple à Steve Jobs. Ça doit être évidement difficile pour les autres surfeurs de l'accepter. Edlinger était le Dieu du mainstream vertical et était ouvertement détesté par toute une partie du top mondial, et en particulier en France, va savoir pourquoi. En tous cas quand il est sorti des affaires lescalade ne sen est jamais remise, ni le windsurf après le retrait de Naish, ni lopéra après la mort de la Callas, ni le rock après celle de Bon Scott.
En bref, sans « Dieu », sans mythologie enracinée, cest dur de rebondir. Cest, à mon humble avis une des clés de lecture des WCT de ces dernières années et en tous cas le challenge qui les attend, parce que ça va être super difficile de se réinventer une fois que « Dieu » aura laissé les juges à leurs petits problèmes ; en attendant "the show (business) must go on
Plein de choses intéressantes dans ce que tu dis mais certains points me semblent erronés.
* Déjà signer la mort du rock à celle de Bon Scott, voilà une belle connerie. Le rock avait tout de même survécu à celle de Jimi avant et il a survécu à d'autres après. Et c'est faire bien peu de cas de groupes fabuleux post AC/DC.
* Et c'est là où ton analyse me gêne, elle me semble bien réductrice et pour tout dire sur le mode "c'était mieux avant". Autant dire que le foot s'est arrêté après Pelé, le basket après Jordan, le jazz après Parker, ...
* Comme toute passion, il me semble que le surf est plus le produit d'une culture que d'une identification à une personne (même si ça peut arriver). Si une personnalité nous touche, c'est que son art nous touche. Je pense que c'est le geste (que Slater magnifie pour le surf) qui nous pousse à devenir adepte.
* Le surf se réinventera car il est un sport, un mode de vie. Quand je surfe, je pense pas à Kelly. C'est la vague qui produit du rêve. Et je pense honnêtement que les kids d'aujourd'hui n'en ont rien à branler de Fanning ou Kelly. Et franchement quand tu vois John John, Medina ou Julian Wilson, tu t'inquiètes pour la relève? Si le surf de compèt doit survivre, il survivra.
Amicalement