On est ensemble : portrait du Sénégalais Cherif Fall

"Ici au Sénégal, les gens pensent que le surf est un sport de Blancs, mais c'est pour tout le monde".

28/04/2021 par Marc-Antoine Guet


Il mesure 1,80 m, son sourire est contagieux, ses manières impeccables et son cœur à la bonne place. C’est un surfeur qui mérite à être connu et c’est exactement ce que nous permet la dernière vidéo de nos confrères de chez Wasted Talent, eux qui ont passé 7 jours sous le soleil et dans la poussière de Dakar. Portrait.
Il parle doucement, mais il est concentré, motivé. Son surf lui, est brut et puissant. Son grand gabarit et la taille de ses mains font de lui une machine à ramer et une fois sur la vague, un surfeur au style atypique à regarder. Cherif vient du Sénégal, un pays majoritairement musulman, mais avec des valeurs libérales célébrées.
Wasted Talent« Ici si vous parlez français, c’est fantastique. Mais si vous ne le parlez pas, c’est beaucoup plus compliqué car le wolof, le dialecte local, est difficile à apprendre et n’est vraiment parlé que par les habitants ».
Dakar se trouve sur la pointe occidentale de l’Afrique. Et à l’extrémité de Dakar, l’île de N’gor. Une petite île abritant une côte sud idéale pour les houles du nord, et une côte nord idéale pour les petites houles d’été. Bref, un endroit idéalement bien placé toujours prêt à recevoir le meilleur de tous les bons moments que l’Atlantique Nord et même Sud peuvent lui offrir. C’est ici qu’a grandi Cherif
« Quand j’étais petit, beaucoup de gens disaient que je ne savais pas surfer. Dans ma génération, il y en avait beaucoup qui étaient bien meilleurs que moi. J’ai été beaucoup critiqué, ainsi que quelques autres choses que je n’ai pas vraiment appréciées, mais cela m’a beaucoup aidé. Maintenant, je peux dire que j’ai réalisé presque tout ce que je voulais faire. Il y a eu des moments vraiment difficiles, pour surfer, pour avoir une planche. C’était un défi. Si vous voyez que vous pouvez aider une personne, vous devez l’aider – sincèrement.

Parfois, lorsque je réfléchis à ma vie, je suis fier de moi car mes parents sont vraiment heureux. Quand je vois ma vie actuelle, quand je me remémore là où j’ai commencé, sur la plage de N’gor à surfer avec seulement des planches cassées, cela me rend heureux. Aujourd’hui, les gens disent des mauvaises et des bonnes choses. Les mauvaises choses, je les écoute et je m’en vais. Je ne me soucie plus de cela. Je suis concentré sur moi, je travaille et c’est tout.

Ici les gens pensent que le surf est un sport de blanc. Mais ce n’est ni un truc pour les blancs ni pour les noirs. C’est pour tout le monde. Si tu veux le faire, alors fais-le. Aujourd’hui, c’est ce en quoi nous croyons. J’aimerais que les gens aident les surfeurs sénégalais, car nous avons beaucoup de jeunes qui surfent très bien maintenant. Beaucoup de gens pensent qu’il n’y a pas de surfeurs noirs mais ici il y a nous, moi, les gens que vous voyez ici ».

« On est ensemble » est le résultat d’un travail cinématographique qui met en lumière ceux qui méritent de l’être. 
Wasted Talent « Nous avons passé sept jours sous le soleil et dans la poussière à filmer Cherif. Les vagues ici sont apparemment infinies, les vibes très bonnes et les foules légères. Le seul inconvénient, ce sont les oursins. Et la poussière. Les deux sont vite oubliés quand la Téranga fait son effet. Aucun article sur le Sénégal n’est digne de mention sans parler de la Téranga – les vibes ici sont difficiles à décrire. Au Sénégal rien n’est trop difficile, chaque merci sincère est accueilli par un « on est ensemble » – nous sommes ensemble. Tout est un effort d’équipe. Nous étions tous dans le même bateau et au cours de la semaine, des amitiés solides sont nées. Les bonnes vibes dans l’eau sont tout aussi élevées. Les accalmies et les sets plus calmes étaient ponctués par des cris et des hululements. Ici, les gens s’encouragent les uns les autres dans les vagues et Chérif est sincèrement ravi quand un surfeur moins expérimenté que lui en obtient une bonne. Chose assez rare dans le surf professionnel. Chérif se consacre à relever le niveau du surf sénégalais et passe ses week-ends à enseigner à des enfants moins chanceux que lui ».
>> Directed by Guillem Cruells pour Wasted Talent
>> Executive producer Alexei Obolensky
>> Sound design et mix par Thom Pringle
>> Graphic direction et design by George Hatton


           


Tags:



1 commentaire

  • Yambao
    13 mai 2021 14h26

    Merci à Surf Session pour ce joli portrait !
    Vive le surf africain !

    Répondre

  • Laisser un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

    *
    *
    *