Eric Rebière raconte Nazaré

Le Franco-brésilien a pris la plus grosse vague de sa vie lundi à Nazaré et se retrouve une nouvelle fois nominé pour le XXL. Il raconte la session...

30/10/2013 par Romain Ferrand

Eric Rebière commence à bien connaître Nazaré. Présent notamment sur le spot en janvier aux côtés de Shane Dorian lors de la plus grosse session à la rame dans l’histoire du surf européen, il était également à l’eau lundi dernier lors de la session tow-in sur le spot. Nominé aux Billabong XXL Awards grâce à un des plus gros drops de la journée, le chargeur – désormais sans sponsor majeur – revient sur cette journée déjà historique :

Raconte-nous la session de lundi…

Je n’avais pas vraiment de partenaires ce jour-là et je suis parti avec un ami brésilien habitué de Jaws, arrivé le matin-même à Nazaré. J’ai utilisé une 5’11” de Rob Vaughan avec qui je travaille depuis longtemps sur les planches de tow et de rame.

Le swell était gros mais le vent n’était pas idéal, et on n’était pas sûrs d’y aller jusqu’au lundi matin, où le vent a finalement tourné off shore. Ça n’a pas duré longtemps mais c’était intense.

D’autant que mon jet-ski est un vieux 2-temps, il n’est pas très puissant et c’était chaud. Je partais mais je ne savais pas si mon coéquipier allait pouvoir me récupérer si je tombais. Ça craint de ne pas avoir une bonne logistique ou un bon jet.

Ça ne t’empêche pas d’y aller ?

Non j’y vais quand même, c’est sûr. Mais bon, je savais que je pouvais passer un mauvais moment…

Combien d’équipages y-avait-il au line-up ?

Il y avait 4 ou 5 équipages. Mais ça tournait bien. Il y avait tellement de vagues qu’il n’y avait parfois personne au line-up. Tu te souviens de la session à la rame avec Shane (voir photos et vidéos) ? Ça, c’était l’inside lundi, avec parfois jusqu’à 2 mètres de mousse…

Tu penses que c’était plus gros que la session tow-in de janvier ?

Je n’y étais pas en janvier, donc impossible à dire. Mais tout le monde ici dit que les rides de lundi sont les plus grosses vagues jamais surfées jusqu’à présent sur le spot, oui.

En tout cas tu y as surfé la plus grosse vague de ta vie. A quoi as-tu pensé en voyant les photos ?

Sur le moment, je ne pensais pas que la vague était si grosse parce que j’étais vraiment concentré pour ne pas tomber. Il y avait un jet-ski occupé à récupérer Garrett tombé sur la vague précédente. Je savais qu’on ne pourrait pas me récupérer tout de suite si je tombais. C’était chaud.

Et la peur dans tout ça ?

la peur est présente, mais elle peut aussi te sauver la vie. Parce que la vague n’est pas le seul danger. Il parait que Maya n’était qu’à 5 mètres des rochers pendant son accident. Le risque est là.

Ça vaut la peine de prendre d’aussi gros risques ?

Ouais. Même si personnellement je préfère les grosses vagues qui tubent. Mais c’est différent…

Qu’est-ce que tu penses de la polémique après l’accident de Maya Gabeira ?

Je suis arrivé après son accident, mais ça m’a calmé. Il faut plus de sécurité lors de sessions comme celle-ci, comme un hélico au-dessus du line-up par exemple. Mais je pense qu’elle a le niveau. Le take-off qu’elle a fait était techniquement difficile. Elle sait surfer des conditions comme ça. En tow-in elle a l’expérience pour être là un jour comme lundi.

Qu’est-ce qui t’a branché le plus : charger Nazaré à la rame ou en tow-in ?

Je préfère y aller à la rame, ça me procure pus de plaisir. A la rame tu ne dépends presque que de toi-même, tu penses à bien te placer, ce genre de choses… Là, il y avait beaucoup de gens, mais la plupart étaient là pour essayer de choper une vague énorme, battre des records.

Justement, la médiatisation change-t-elle la donne en poussant des surfeurs à prendre des risques insensés ?

Je pense que la plupart des gens qui étaient là lundi avaient le niveau pour y être. Mais il faut avoir en tête l’idée qu’on peut y mourir. Imagine que Maya soit morte ce jour-là… Il faut penser à ça. On est là, c’est dangereux et il faudrait penser à avoir plus de moyens, qu’on s’intéresse aux surfeurs plutôt qu’à la taille des vagues surfées. On frôle la mort sur des coups comme ça. Maya a failli mourir faute de moyens. C’est loin d’être de la rigolade.

Interview : Romain Ferrand


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4 commentaires

  • rom
    2 novembre 2013 18h58

    Complètement d’accord avec Ben, il ne se plaint pas et propose des solutions si tu ne lisait ne serait-ce que la moitié de l’interview avant de dire du mal pour on ne sait quelle raison.
    Félicitations et respect Eric Rebière

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  • max
    31 octobre 2013 10h08

    « il faudrait plus de moyen » etc …
    Il dresse un constat sans forcément apporter de réponses. (donc ca ne sert à rien, ca sera pareil la prochaine fois)..
    respect tout de meme pour se jetter la dedans, Eric est largement assez entrainer je ne remets pas ca en cause du tout.
    L’interview de Laird qui parle de cette sesion (voir sur surf prévention) résumera mieux ce que je pense, bon surf à tous 😉

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  • benjamin
    31 octobre 2013 9h33

    max ta G……!
    Eric parle juste de la session en dressant un constat, il ne dénonce rien, alors monte pas sur tes grands chevaux et apprécie le récit d’un héros.
    Respect M.Rebiere et à tous ceux qui ont surfé ce jour ci.

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  • max
    30 octobre 2013 20h11

    Il faut mettre plus de moyen d’accord mais qui ?
    Qui doit mettre des moyens? c’est gentil de se lancer la dessus mais il ne faut pas s’en vouloir si ca tourne mal, c’est aux surfeurs eux memes de s’organiser avec les sponsors ou avec leur fond propores.. personne ne les forces à aller surfer ces vagues donc à eux d’assurer la logistique.
    Eric arrete de te plaindre et propose des solutions si tu n’es pas content des conditions de sécurité.
    Tu le dis toi meme  » un vieux jet, ca aurai pu mal tourner » … tu pars surfer en connaissance de cause

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