Tu sors une nouvelle vidéo qui compile tes meilleures performances de 2025. Comment présenterais-tu ce projet ?
C’est un projet un peu à part, parce qu’on a vraiment cherché à sortir des codes habituels. On voulait proposer quelque chose de différent, surtout dans l’aspect lifestyle et la manière d’amener l’introduction.
Pour la partie surf, on s’est inspirés des vidéos “old school”, celles d’il y a une dizaine d’années ou plus : des clips très condensés, centrés sur l’action, avec moins de storytelling.
Aujourd’hui, les productions sont ultra travaillées, mais parfois l’histoire prend plus de place que le surf lui-même. Ce qu’on voulait, c’était remettre le surf au centre. On a donc choisi un format direct, rythmé, avec des vagues filmées partout, sans chercher à créer un fil narratif.
On a aussi opté pour un son rap US des années 90, qui fait partie de nos influences. Le résultat, c’est une vidéo compacte, dynamique, et surtout entièrement tournée vers l’action.
Pourquoi avoir choisi de rassembler toute ton année 2025 dans une seule vidéo ?
Cette année, j’avais envie de proposer quelque chose de différent. En 2024, j’avais sorti plusieurs vidéos au fil de la saison, mais avec les compétitions et le travail, ce n’est pas simple de multiplier les productions.
On s’est dit qu’un seul montage regroupant les meilleures vagues serait à la fois plus simple et plus intéressant. Avec le recul, c’était le bon choix. Comme je me suis blessé plusieurs fois cette année, ce format “best of” m’a permis de valoriser ce que j’avais pu filmer malgré tout. Ce clip raconte vraiment mon année 2025 à travers ses moments forts.
« Ain’t New No More est un projet un peu à part, parce qu’on a vraiment cherché à sortir des codes habituels. »


« Sportivement, l’objectif principal est de me requalifier sur le Tour. »
Quel moment ou quelle manœuvre de la vidéo te rend le plus fier ?
Sans hésiter : le Spin-Air aux Canaries. C’était mon premier gros moov après ma blessure, réalisé sans aucune douleur — à ce moment-là, j’ai su que c’était reparti. La manœuvre était folle et les conditions parfaites. On était seulement trois potes à l’eau, après trois semaines de flat. Quand la fenêtre s’est ouverte, j’ai tout donné.
C’est l’un des premiers vrais clips que j’ai sortis après cette longue période d’attente, et la sensation que j’ai ressentie à ce moment-là est l’une des meilleures que j’aie jamais vécues.
Tu as surfé dans de nombreux endroits cette année. Quelles destinations t’ont marqué ?
J’ai surfé un peu partout : en France, au Portugal, au Mexique, au Chili, à Tahiti, aux Canaries et en Irlande.
Le voyage qui m’a le plus marqué négativement, c’est Tahiti, car je me suis blessé dès le deuxième jour.À l’inverse, l’Irlande m’a laissé des souvenirs incroyables. Je ne connaissais pas le pays, et la découverte a été totale. Le Mexique aussi m’a marqué pour la même raison : première fois sur place, nouvelles ambiances, nouvelles vagues.
Si je dois retenir deux destinations : l’Irlande et le Mexique, pour la découverte et l’expérience globale.
Peux-tu revenir sur ce qui t’est arrivé à Tahiti ?
Après un été intense à bosser dans mon école de surf, je suis parti à Tahiti début septembre. Le trajet a duré plus de 30 heures et, arrivé vers 5 h du matin, je suis allé surfer directement sans me reposer. J’étais déjà épuisé.Le lendemain, on est allé à Teahupo’o : des vagues de 4 mètres, parfaites mais très fréquentées, avec plein de pros. J’ai eu du mal à en prendre. L’après-midi, on a surfé à Tapuna, mais c’était trop gros pour le spot et pas vraiment agréable.Le jour suivant, réveil à 1 h à cause du décalage, quasiment pas dormi. À 6 h, je retourne à l’eau, et sur ma troisième vague je me tords le genou : grosse contusion, trip terminé. J’ai dû rentrer plus tôt et rester plus d’un mois sans surfer. Plus de peur que de mal, mais ça a bien écourté et cassé le séjour.
Quelle ambiance voulais-tu transmettre à travers ce clip ?
On voulait surtout transmettre une vibe cool et différente, quelque chose qui surprend. L’idée était de créer un univers visuel à part, en mélangeant deux mondes : l’énergie urbaine et l’ambiance océan.Avec Sébastien Boulard, qui a réalisé le clip et le montage, on a travaillé pour que ce contraste se ressente dans chaque plan. On voulait quelque chose de beau, mais surtout avec une atmosphère qui nous ressemble.
As-tu l’impression d’avoir franchi un cap dans ton bodyboard cette année ?
Oui, clairement. Depuis deux ou trois ans, chaque saison marque une progression pour moi.
L’an dernier, je n’ai pas fait une grande saison, et j’ai vécu l’une des plus grosses déceptions de ma carrière. Mais même si cela ne s’est pas forcément vu en compétition, j’ai vraiment franchi un palier.
Je pense que cette vidéo le montrera : elle reflète bien le chemin parcouru. J’espère continuer sur cette dynamique et atteindre mes objectifs.




Quels sont tes objectifs pour 2026, en compétition comme dans tes projets personnels ?
Sportivement, l’objectif principal est de me requalifier sur le Tour. Je veux revenir plus fort et décrocher au moins une victoire d’étape. En parallèle, je travaille sur un projet créatif : un film de bodyboard pour 2026–2027, avec une sortie fin 2027. Ce sera un film de 26 minutes composé de plusieurs segments, réunissant différents bodyboardeurs — et même des surfers — pour mélanger les disciplines. L’idée est de rassembler plusieurs générations et de mettre en avant les talents de mes amis qui envoient vraiment fort.
As-tu déjà des projets vidéo ou des voyages prévus pour l’année prochaine ?
Oui ! Côté compétitions, je prévois d’être sur toutes les étapes internationales : Maroc, Chili, Brésil, Canaries et Portugal.Pour les projets vidéo, on pense à tourner un clip en Australie, puis éventuellement en Indonésie.
On aimerait aussi filmer dans le nord de l’Europe, en Irlande ou en Écosse, si une bonne fenêtre météo se présente. L’idée : surfer des vagues peu exposées pour proposer quelque chose de nouveau et marquer les esprits.
Qu’est-ce qui te motive le plus aujourd’hui dans ta carrière ?
Ce qui me motive le plus, c’est la progression. En compétition, se confronter aux meilleurs du monde me pousse à donner le meilleur.
En dehors des contests, j’adore créer des projets qui me ressemblent et qui peuvent inspirer les plus jeunes.Si je peux transmettre quelque chose, faire grandir la discipline et laisser une trace positive, alors j’aurai atteint une partie de mes objectifs.
Quel message voudrais-tu adresser à ceux qui vont découvrir ta vidéo et te suivre en 2026 ?
Déjà, petite précision : je n’ai plus les cheveux roses, c’était juste pour le clip ! (Rire)
Plus sérieusement, restez attentifs. Je vais m’entraîner à fond cette année pour performer sur le Tour, et je partagerai toute ma préparation ainsi que mes déplacements en 2026. Merci à tous ceux qui me suivent et me soutiennent.
Et puis… il fallait aussi qu’on en parle : je ne me sens plus vraiment comme le rookie, le petit nouveau dans le monde du bodyboard. J’ai évolué, j’ai trouvé ma place — c’est aussi de là que vient le titre.
© Sébastien Boulard





