Que faire pour récupérer la mer ?

Le confinement va être assoupli. Mobilisations, pétitions et lobbying cherchent à faire lever l'interdiction de surfer.

22/11/2020 par Olivier Servaire

Quand pourra-t-on tous surfer ? Tout le monde se pose la question, mais bien malin celui qui prétend pouvoir répondre dès aujourd’hui. Le 1er décembre, à la fin du confinement ? Allez… On sait tous que les limitations de déplacement perdureront bien au delà. D’ailleurs le gouvernement ne parle plus de déconfinement total, mais d’assouplissements ou de déconfinement par palier. Alors à quelle étage descendront les surfeurs ? Qui tient les manettes ? Et comment peut on accélérer le mouvement ? Ces questions mérite d’être posées…

LES SHOPS AVANT LES SPOTS

Emmanuel Macron doit s’adresser aux français mardi soir pour « donner un cap » et « mettre fin à l’incertitude« … On s’attend à ce qu’il annonce une réouverture des commerces et peut-être même la reprise des messes dès le 1er décembre. Ensuite il y aurait un assouplissement des restrictions de déplacement vers le 20 décembre pour « sauver noël« . Et enfin une mystérieuse 3e étape en janvier. Rien n’étant annoncé concernant les sports nautiques ou les activités de plein air, on peut penser que malgré la logique sanitaire, la société de consommation reprendra ses droits bien avant que nous puissions retrouver l’objet de nos passions.

TOUT EST POLITIQUE

Qui peut faire bouger les choses ? Pas grand monde à vrai dire. Le surf est victime d’une double interdiction (limite du kilomètre, interdiction des sports nautiques), et dans les deux cas la décision vient d’en haut. L’état est donc seul capable de changer la législation, et seule une bataille politique en règle peut faire bouger les curseurs comme cela s’était passé au mois de mai. Car n’oublions que selon les avis qu’ils retiennent les membres du gouvernement pourraient acter une reprise du surf avant ou après le déconfinement tel qu’on l’entend…

Heureusement, conscients que de plus en plus de citoyens demandent à retrouver la nature, certains politiciens commencent à soutenir le mouvement.

le 13 novembre à l’initiative du député de Moselle Fabien Di Filippo, 40 élus Les Républicains ont demandé la suspension de la règle « une heure, un kilomètre » .

Le 17 novembre, Europe Écologie Les Verts et Génération Écologie ont saisi le Conseil d’État, et déposé une demande
de référé pour faire annuler la limitation qui empêche tous les
Français d’avoir « un égal accès à la nature ».

Le même jour, le chef de l’état a reçu les acteurs du monde du sport, mais il semble qu’on a plus parlé tiroir caisse que pratique individuelle… La fédération française de surf n’a pu obtenir aucune avancée concernant la pratique et à même accusé du recul pour certaines dérogations.

Le 18, Jimmy Pahun, skipper et député Modem proche de la
majorité organisait une visioconférence avec des acteurs du milieu nautique demandant notamment la reprise des activités solitaires. Le député a écrit à Jean Castex à ce sujet et envisage de poser une question à
l’Assemblée… Si son groupe veut bien la retenir.

Le 20, ce sont 68 sénateurs menés par Céline Boulay-Esperonnier et Michel Savin qui ont adressé un courrier au premier
ministre pour réclamer la  reprise rapide des activités
sportives en extérieur.

Et hier le 21, c’est le maire des Sables d’Olonne, Yannick Moreau qui y allait de sa lettre au président de la République pour demander d’autoriser les activés qui sont neutres pour la circulation du coronavirus, comme les « activités individuelles sportives ou de loisir en plein air« .

JOUONS COLLECTIF

Que peuvent faire les surfeurs pour faire pencher la balance ? Individuellement sans doute pas grand chose. Aller surfer en mode désobéissance nautique est un moyen direct de retrouver immédiatement l’océan, mais le risque de prendre une prune est élevé, et cela n’incitera pas forcément les politiques à nous soutenir.

Les pétitions peuvent sembler inefficaces au premier abord, mais sont sans doute un moyen de montrer aux politiques que leurs électeurs sont mobilisés, et sauront se souvenir de qui les a soutenu. Et maintenant que 25 pétitions différentes sont regroupées dans le mouvement « Pour un accès à la nature pendant le confinement« , le groupe peut se prévaloir de plus de 315 000 soutiens !


Si les surfeurs ne peuvent sans doute pas gagner tout seul, il faut se réjouir de voir qu’il existe des démarches parallèles, comme celle de la fédération française de vélo qui demande l’annulation de la règle du kilomètre. On peut aussi se réjouir de voir un « Plaidoyer pour
la pratique du sport en plein air et l’accès a nos terrains de jeux
 » co-rédigé par l’EUROSIMA et Outdoor Sports Valley qui représentent respectivement l’industrie des sports de glisse et celle de l’outdoor.

Enfin, il faut saluer le travail de collectifs comme De laTerre à la Mer, qui a adressé une lettre ouverte aux élus de tous bords politiques. Un courrier cosigné par les membres hyperactifs de Beg-Meil Paddle Cup, qui en plus d’envoyer ses sirènes interpeller directement Jean Castex à Crozon, ou manifester devant les supermarchés, proposent aussi un kit pour jouer la carte politique. Et qui sait ce qui se passerait si nous écrivions tous à nos sénateurs et à nos députés ?

  

        

              


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3 commentaires

  • jip29
    23 novembre 2020 16h07

    cette restriction liberticide unique dans le monde concerne toutes les activités outdoor, même une simple balade à vélo, elle a pour unique objectif de marquer « l’autorité » de l’état de façon extrêmement facile.., on aimerait voir s’exercer l’autorité de l’état dans d’autres situations bien connues de tous… il est inadmissible, mais c’est pour système politique, qu’un seul homme décide de tout

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  • Floralita
    23 novembre 2020 11h48

    On peut aussi tous appeler la préfecture maritime, qui est la source de cette interdiction, mais qui n’a pas voulu répondre à ma question simple « pourquoi est ce que les sports nautiques sont interdits »
    Téléphone : 0298221223

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  • serge31
    22 novembre 2020 18h58

    pendant le confinement,ils peuvent toujours consulter le Bescherelle ……
    Y’a du boulot .

    Répondre

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