Projet en cours : surfer jour et nuit à San Clemente

Le conseil municipal de San Clemente réfléchit à installer des lumières le long de la jetée pour permettre des sessions de nuit.

19/08/2021 par Rédaction Surf Session

Le conseil municipal de la ville californienne de San Clemente étudie un projet qui pourrait en intéresser plus d’un…

Ses membres envisagent l’installation de lumières le long du pier (jetée) qui avance dans l’océan pour permettre aux surfeurs les plus passionnés de vivre des sessions nocturnes. Si vous êtes déjà allés sur la côte californienne vous avez forcément vu ces immenses jetées qui ponctuent littoral. 

Le conseil s’est réuni avant hier pour discuter du projet. Il s’agirait d’installer des lumières vives et puissantes sur la face nord de la jetée. Le premier a avoir évoqué cette idée de surf de nuit à San Clemente est Chris Hamm en 2020, lorsqu’il siégeait encore au conseil municipal. Depuis, son idée ne cesse de germer dans l’esprit des autres membres. Chris Duncan, actuellement conseiller, s’est par exemple déjà déclaré favorable au projet. La ville de San Clemente souhaite ainsi s’imposer encore davantage comme le foyer du surf américain. Même si le projet a reçu un accueil plutôt favorable du conseil, il a manifesté le besoin d’en connaître davantage sur les lieux qui ont déjà mis en place ce type de systèmes à travers le monde. La California Coastal Commission doit également donner son accord.  

Si un lieu devait permettre aux surfeurs de vivre des sessions infinies, ce serait bien celui-ci. Située dans le comté d’OrangeSan Clemente est chargée d’une tradition surf considérable. Ce petit segment de la côte Pacifique est emprunt d’une histoire qui commence au début du 20ème siècle. Les deux pionniers du surf hawaiien George Freeth et Duke Kahanamoku y surfaient déjà dans les années 1920. Non loin d’ici, Huntington Beach accueillait ses premiers événements surf  dans les années 1950 et 1960. San Clemente et la plage de San Onofre voient défiler depuis les plus grands surfeurs qui viennent se mesurer aux vagues de TrestlesLower Trestles accueille d’ailleurs une des étapes du Championship Tour

Les sessions rythment la journée des surfeurs. Une fois le soleil couché, ils sont tirés hors de l’eau par la tombée de la nuit. Par définition la nuit tranche avec le jour, les ambiances y sont différentes et les choses sont vécues plus intensément. Le surf de nuit promettrait donc des sessions encore plus exaltantes. Il est cependant réservé à ceux dont le niveau le permet ! Lors d’une session de nuit la pratique du surf doit être entièrement maîtrisée pour que le surfeur n’ait plus qu’à focaliser son attention sur ce qui l’entoure. Il est également primordial de connaitre le spot de jour pour s’y aventurer la nuit. Les sessions au clair de lune pourraient réjouir ceux qui subissent le surpeuplement de certains spots. L’écrémage se ferait naturellement pour ne laisser la place qu’aux meilleurs d’entre eux. 

Le surf de nuit est une tendance déjà pratiquée dans plusieurs endroits à travers le monde, comme à Anglet où a lieu chaque année le Surf de nuit, une compétition de surf pro en nocturne.

L’idée de surfer de jour comme de nuit dans les vagues du Pacifique et sur un tel spot à de quoi faire fantasmer beaucoup de surfeurs. Mais plusieurs éléments nécessitent le temps de la réflexion, certains plus que d’autres. Il est prévu que les lumières soient puissantes mais il est évident qu’elles ne pourront jamais remplacer la visibilité de la lumière diurne. Même si le principe d’une session nocturne est de procurer des sensations encore plus fortes, ce point mérite d’être évoqué.

Autre sujet d’inquiétude, les prédateurs marins se nourrissent et chassent essentiellement la nuit. Un dernier point mérite la plus grande attention : il concerne les conséquences que ce projet pourrait avoir sur la vie marine. Une telle pollution lumineuse serait néfaste pour les cycles biologiques naturels. Les animaux marins ne sont pas comme l’être humain, et leur incapacité à dissocier une lumière naturelle d’une lumière artificielle les plongerait dans un jour sans fin. Étirer le temps et surfer sans limites ni contraintes est une belle chose, mais si la nature doit en prendre un coup, ça l’est déjà bien moins. 

À suivre…

>> Article par Ondine Wislez Pons.

    


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