L’Eddie Aikau, initialement prévu aujourd’hui, est finalement ajourné

"À cause de la direction de la houle et des conditions de vent". Et dire que certains étaient déjà dans l'avion.

11/01/2023 par Rédaction Surf Session

Encore un faux espoir pour les surfeurs de gros du monde entier, eux qui attendaient impatiemment le début de l’Eddie Aikau.

Cette illustre compétition, qui devait initialement se tenir ce mercredi 11 janvier en fin d’après-midi (heure française) à Waimea est donc ajournée. C’est ce que nous ont appris dans la journée les organisateurs.

« L’Eddie » avait pourtant fait du bruit dans la semaine, car l’organisation avait enfin donné le feu vert hier de la plus rare des compétitions de Big Wave, et sans aucun doute, la plus exclusive du monde.

Malheureusement, Clyde Aikau, membre organisateur et frère de la défunte légende qui a donné son nom à la compétition, a repoussé dans la nuit de mardi à mercredi (heure de Paris) le début de la compétition « à cause de la direction de la houle, et des conditions du vent« . 

Mais nos compétiteurs Français que sont Justine Dupont et Tikanui Smith ne perdent pas espoir car la compétition reste en alerte jaune. La 10e édition de l’Eddie Aikau peut donc commencer à tout moment avant la fin de la waiting periode qui s’étale jusqu’au 23 mars 2023.

Après la victoire de John John Florence, plus jeune compétiteur à avoir remporté le prestigieux trophée il y a presque 7 ans de ça, Justine et Tikanui ont un objectif très clair pour cette édition : celui d’entretenir l’héritage de Jérémy Flores, (premier Français invité à plusieurs reprises sur l’événement) et pourquoi pas le magnifier, pour entrer dans l’histoire du surf de gros, et faire briller le drapeau tricolore pour leur première participation à la compétition. 

Pour supporter la Canaulaise et le Tahitien, rendez-vous quand la compétition sera lancée sur le site de l’Eddie Aikau (si les conditions veulent bien se manifester avant le 23 mars).

L’Eddie Aikau, le graal des big waves

Mais pour comprendre pourquoi cette compétition est si spéciale, si compliquée à orchestrer, mais surtout si prisée par surfeurs et fans de surf, il faut se (re)plonger dans son histoire.

Pour commencer, il faut savoir qu’elle n’a eu lieu que 9 fois depuis sa création en 1985. Pourquoi une récurrence si faible ? Et surtout pourquoi une périodicité si incohérente ? Si la compétition a eu lieu 3 ans d’affilés dans les années 2000, avant de disparaître des radars pendants plusieurs années, c’est à cause des conditions instables sur le spot du North Shore.

Le règlement est très clair sur le sujet. Pour qu’une édition de la compétition se tienne dans la baie de Waimea, il faut des vagues de 20 pieds hawaiiens au minimum, ce qui équivaut à des vagues de 12 mètres environ. Et si l’organisation est très stricte sur ce règlement, au point d’annuler une édition de la compétition à la mi-journée en 1995/1996, ou la reporter la veille de son lancement comme cette année, c’est justement pour répondre aux critères d’Eddie Aikau

Edward Ryon Makuahanai Aikau, c’est l’Hawaïen qui a donné son nom à la compétition, et par ce biais, a aussi transmis son héritage à tous les surfeurs de grosses vagues du monde. D’abord premier lifeguard du North Shore, puis surfeur notoire de son époque, c’était en quelque sorte le waterman par définition. Il  fut érigé au rang de légende après avoir perdu la vie en 1978 en tentant de sauver les passagers de la pirogue Hokule’a qui ralliait les archipels hawaïens et tahitiens. 
12e mondiale en 1977 et six fois finaliste du Duke à Hawaï, Eddie était incontestablement un des meilleurs surfeurs de gros de son époque. Et c’est à Waimea qu’il a perfectionné son art, dans des vagues proches des 20 pieds hawaïens, ses conditions favorites. C’est là que la légende est née. Elle explique aussi l’origine du fameux « Eddie Would Go » et qui justifie le règne incontournable de la compétitions : Il n’y aura pas d’événement si les vagues n’atteignent pas les 12 mètres.

C’est ce grand tout, cette dimension héroïque d’un homme disparu en mer, la rareté et l’intransigeance de l’événement face aux conditions qui lui ont conféré ce prestige, et l’aura qui s’en dégage. Une aura et une notoriété qui ont réuni 1.2 millions de personnes de plus de 200 pays différents en streaming lors de la dernière édition de 2016. Et même si la décision d’ajourner la compétition peut paraître frustrante pour tous les fans, et pour les pros qui ont fait le déplacement, on se doit de la respecter. Car avec ces conditions à Waimea, Eddie n’y serait pas allé.      

         


Tags:



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*
*
*