Outer Log Cabins : retour sur l’une des plus grosses journées de surf filmées à ce jour

28 janvier 1998. Pour Ken Bradshaw, ''c'est l'aboutissement de 20 ans d'attente pour surfer ce spot".

20/10/2020 par Marc-Antoine Guet

28 janvier 1998. Une houle XXL et orientée nord-ouest vient fermer sur la baie de Waimea, annulant l’Eddie Aikau. En ce début d’année 1998, le North Shore d’Oahu est béni par l’une des plus grandes houles jamais enregistrées. Ce jour-là, les garde-côtes américains émettent un avis d’interdiction de sortir en mer s’appliquant à tout le monde. Peu importe qui on est ou qui on connaît.  
Si la houle était trop forte pour presque tout les spots, elle a néanmoins illuminé un récif que beaucoup de gens regardaient depuis de nombreuses années : Outside Log Cabins. « C’était trop gros pour Waimea. Impossible de sortir une vague. C’était juste des close outs de 10 mètres » se rappelle Ken Bradshaw. « Je me souviens avoir observé le spot d’Outside Logs depuis 1974. C’était l’aboutissement de 20 ans d’attente pour surfer ce spot ». Le résultat est effrayant. Et inutile de rappeler qu’en 1998, l’équipement dans le surf de gros est à des années-lumière de ce qui existe aujourd’hui. Filez à 3 minutes dans cette vidéo d’archives signée Tim Bonython pour vous en rendre compte. Non, ce n’est pas Jaws
Le tow surfing avait environ sept ans lorsque la houle a frappé Hawaii, mais suffisamment de gars du North Shore avaient déjà l’expérience nécessaire pour s’essayer sérieusement à ces conditions dantesques parmi les plus grosses jamais observées ici.
« C’était la plus grande chose que j’avais jamais vu. C’était comme regarder un immeuble de quatre ou cinq étages traverser l’océan », avait déclaré Ken Bradshaw dans une interview accordée en 2008. « Mais ça ne cassait pas. C’était juste une énorme houle qui se déplaçait dans l’océan avec une vitesse incroyable. Nous avancions à 42 ou 43 miles par heure avec le bateau (environ 65km/h), en prenant soin de rester devant la houle. Nous avons commencé à atteindre le récif, quand la vague s’est élevée de plus en plus haut. J’ai alors lâché la corde, Dan s’est éloigné et j’ai commencé à descendre ».
Bradshaw continue : « Avais-je peur ? C’était comme si j’avais attendu ce jour pendant 25 ans. D’avoir enfin cette vague, d’être enfin là pour ce jour, de surfer enfin à cet endroit que j’ai toujours voulu surfer… non, je n’avais pas peur. Je le voulais. Je voulais tellement cette vague. J’avais peur que Dan ne veuille pas que je l’aie. Je me souviens d’avoir été au bout de cette corde et Dan a regardé derrière moi et je pouvais voir la peur dans ses yeux. J’avais peur qu’il s’éloigne : « Vas-y ! Ne t’arrête pas ! Ne t’arrête pas« .
Condition Black, le nom donné à cette journée, résonne encore sur le North Shore comme un jour mémorable, et ces résonances ont traversé le Pacifique jusqu’au continent américain, où le tow-in a gagné en crédibilité : « De 1998 à aujourd’hui, il n’y a rien eu de comparable », a déclaré Peter Cole.
Et Noah Johnson était lui tout simplement enthousiaste à l’idée d’en avoir eu un morceau : « Dans l’ensemble, indépendamment de toutes les petites histoires, nous sommes tous assez chanceux d’avoir pu surfer sur des vagues à Outside Logs ce jour-là. Je suis reconnaissant d’avoir pu en faire partie. Ce 28 janvier 1998 m’a vraiment laissé un étrange sentiment de paix. J’ai senti que c’était le but de tout ce que j’avais fait jusqu’alors dans ma vie de surfeur. C’est comme être là pour la tempête des cinquante ans ou quelque chose comme ça ».
Retour sur l’une des journées les plus dramaturgiques de l’histoire du surf. 
>> Vidéo par Tim Bonython



                       


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