Le nouvel échec d’un sanctuaire marin en Antarctique

La zone explorée en 2013 par Kepa Acero pourrait bien ne plus être d'ici quelques années...

13/11/2019 par Juliette Daquin

L’Antarctique est probablement l’une des zones les plus pures du globe. Des paysages vierges et une biodiversité unique, c’est un des continents les plus désertiques. Souvenez-vous (ou découvrez-le), Kepa Acero y était parti en mission il y a six ans de cela. 

En 2013 déjà, le surfeur basque, parti à la recherche de vagues toujours plus froides, s’associait à une démarche environnementale. Le retour et les récits de ses expéditions avaient pour but de véhiculer trois valeurs : le respect et la protection de l’environnement, la solidarité ainsi que l’éducation par le sport. 

Si aujourd’hui la zone antarctique est toujours aussi peu pratiquée et son accès fortement limité, les écosystèmes marins et les glaciers qu’elle abrite sont de plus en plus fragiles… et sont devenus source de tensions internationales.

La création d’une aire de protection marine

La réunion annuelle de la CCAMLR (Commission pour la conservation de la faune et de la flore marine de l’Antarctique) qui a pris place le 2 novembre dernier a connu un huitième échec.

L’initiative internationale de création de vastes sanctuaires marins autour de l’Antarctique (dans le but d’atténuer les effets du changement climatique et de protéger les écosystèmes marins fragiles) est proposée dans cette même réunion à huis clos chaque année, et ce depuis 2010. Et cette année (encore), la Chine et la Russie sont parvenues à la bloquer.

Les intérêts en jeu plus importants que la sauvegarde de la biodiversité ?

La raison d’un tel blocage ? Si une zone de protection est créée comme sur le schéma ci-dessous, alors les deux pays opposés au projet auront à s’inquiéter des droits de pêches en Antarctique. La CCAMLR a indiqué dans son communiqué que l’initiative avait été « source de nombreuses discussions » avant d’échouer une nouvelle fois et sera rediscutée lors du prochain sommet en 2020.

Un report que déplorent de nombreuses ONG et associations de défense de l’environnement. Darren Kindleysides, patron de l’Australian Marine Conservation Society, alarme quant à l’urgence d’agir et de finaliser l’initiative : « en 2002, les nations de l’Antarctique se sont engagées à créer un réseau de parcs marins. Dix-sept ans plus tard, seulement 5% de l’océan Austral est protégé, et la tâche devient urgente« .

Quand les initiatives décisives pour l’environnement viennent nécessairement du haut, serait-ce temps de s’activer ou de ne percevoir encore une fois que ses intérêts économiques ? La réponse en 2020 pour une énième négociation…

>> Sources AFP

                   


Tags:



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*
*
*