Desert Rats

Un surf trip poussière et adrénaline au cœur du désert australien.

28/11/2025 par Surf Session

Il y a des trips qui dépassent le simple voyage. DESERT RATS fait partie de ceux-là. Le film embarque le free surfer français William Aliotti, l’ancien sauveteur et surfeur de grosses vagues Pierre Caley, et l’Australien Matt Hollman dans une traversée de 9 000 kilomètres à travers le désert sud-australien. Trois semaines à sillonner l’un des environnements les plus isolés du monde, où l’horizon semble infini, le danger permanent et l’humour la seule arme contre la solitude.

À la recherche de slabs, ces vagues d’une brutalité rare qui jaillissent au ras des cailloux, le trio se lance dans une chasse aussi incertaine qu’exaltante. Les sessions manquées s’enchaînent, les kilomètres aussi. Les conversations se font crues, les paysages défilent comme dans un road movie poussiéreux, et l’océan rappelle chaque jour que ses règles priment sur toutes les autres.

Car ici, au large de l’Australie-Méridionale, le surf ne se pratique jamais sans une ombre au tableau : celle des grands requins blancs, parmi les plus imposants du globe. Pendant le tournage, une attaque mortelle a d’ailleurs eu lieu à quelques kilomètres seulement du campement, rappel glaçant de la fragilité des hommes dans cet environnement sans concession.

Entre deux rires, une panne mécanique et quelques faux espoirs, la dynamique du trio devient le moteur du film. Aliotti apporte sa liberté de free surfer globe-trotter, Caley son expérience australienne et sa voix off pleine de recul, Hollman sa connaissance du territoire et cette amitié tissée au fil des années. Tous trois avancent au rythme des marées, dans l’attente obstinée d’un swell qui, fidèle à sa réputation, n’arrive jamais quand on l’attend.

Le twist final a tout d’une légende de surf : la houle parfaite débarque… quelques heures après le départ de William.

Visuellement, DESERT RATS s’appuie sur les images de Beni Bagley et Kane Overall, sublimées au montage par Laura Diaz et par le travail colorimétrique de Gabriel Boin, également à la direction artistique. Le rendu capture la rudesse du territoire, ses lumières tranchantes, ses reliefs arides et ces instants suspendus où la mer devient un personnage à part entière.

Avec la participation de l’ancien surfeur pro Garrett Parkes, le film dresse un portrait sans fard du surf extrême : fait d’attente interminable, de risques permanents, de beauté sauvage et d’amitiés sans filtre. Pas de glamour, pas de mythe. Juste trois types, une route poussiéreuse et un océan capricieux.

Au final, DESERT RATS est moins un film de surf qu’un voyage initiatique au bout du monde. Un rappel que la liberté se mérite, que l’océan décide toujours du dernier mot et que certaines aventures comptent davantage pour ce qu’elles transforment en nous que pour ce qu’elles montrent à l’écran.

Durée : 40 minutes – Tourné en 2023, South Australia (spots non divulgués)


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