Leçon de vie au Bangladesh

Découvrez l'énorme impact d'un petit surf club au Bangladesh sur la vie des jeunes filles du coin.

09/07/2018 par Marc-Antoine Guet

Se lever, checker la météo, poser sa journée, appeler son meilleur pote, prendre la voiture, le scooter et partir surfer. Facile ? Pour nous peut-être. Mais n’oublions pas que nous ne sommes pas les seuls à surfer, et que dans certains pays, se jeter à l’eau et rejoindre le line-up est bien plus qu’une simple décharge d’adrénaline. Prenez par exemple le Bangladesh. Un pays où tout est un peu plus compliqué qu’ailleurs et où surfer pour ces enfants, est bien plus qu’un simple passe-temps. 
Rashed Alam a acheté son premier shortboard pour 20 dollars. Celui qui aujourd’hui désormais partage son temps entre Santa Cruz en Californie et Cox’s Bazar au Bangladesh, est surtout connu pour avoir fondé le Bangladesh Surf Girls and Boys Club. Un club de surf qui accueille des garçons mais aussi et surtout des filles. Ce qui peut paraître normal pour nous, s’apparente à un vrai parcours du combattant dans un pays aux opportunités économiques très limitées et dont la société est régie par une stratification sociale très implantée. Sans parler de la place des filles…

Rashed Alam a dû apprendre à surfer par lui même. En effet, le Bangladesh ne possède pas de surfeur pro ou de surfeur expérimenté. Il faut apprendre par soi même. Ce qu’a donc réussi à faire Rashed Alam en faisant surfer des filles est impressionnant. Normalement, à cet âge là, ces dernières devraient déjà être mariées, et les garçons devraient déjà travailler. Mais le plus difficile selon Rashed Alam, c’est le regard très critique de la société et des villages d’où sont originaires ces enfants. Ces derniers ne comprennent pas pourquoi les kids passent leur temps dans l’océan. Une pression et un jugement qui amène le plus souvent les familles à demander à leurs enfants d’arrêter de surfer.

Symbole de cette souffrance, Rashed raconte aussi à Stab, l’histoire d’une jeune fille qui s’est accidentellement blessée au visage avec un aileron de planche. Sa cicatrice a laissé croire à ses parents qu’elle ne pourrait jamais se marier. Ils ont donc décidé de l’envoyer travailler dans une usine de textile, mettant fin par la même occasion à sa carrière de surfeuse. Dans ce pays en particulier, il est en effet plus facile et plus avantageux financièrement de marier sa fille plutôt que de l’avoir à charge jusqu’à l’âge adulte. 

Le mariage. Voilà l’obstacle numéro un au Bangladesh. Car en passant du temps à l’eau et en surfant de la sorte, les filles développent leur côté d’adolescente. Elles flirtent avec les garçons ce qui est très mal vu dans ce pays. Ici tu te marrie mais tu ne dragues pas. Là encore, la pression extérieure de la famille, des amis de la famille, des villages… poussent les parents à retirer les filles de cette école de surf. De peur de ne plus pouvoir les marier par la suite. 

Sans parler que quelques surfeurs garçons plus âgés se sont sentis menacés par ces filles qui, très vite ont appris à surfer aussi bien qu’eux (si ce n’est mieux). Ils n’ont jamais toléré la « lumière médiatique » et l’attention portée à ces filles. Bref, la mission de Rashed Alam n’est pas facile et les obstacles, nombreux.
Légère victoire mais néanmoins importante, Adam et son équipe ont été invités en Inde récemment pour participer à leur première compétition de surf ! Une petite victoire mais qui dans ces circonstances et ce contexte, ressemble bien plus à une guerre remportée qu’à une simple bataille victorieuse. 
>> Source : Stab

  

   


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