Un trip en Suisse avec Kauli Vaast et Aritz Aranburu

Nous sommes partis à Alaïa Bay avec les deux surfeurs du team Quiksilver à l'occasion du Freeride World Tour.

01/04/2023 par Ondine Wislez Pons

La semaine dernière, nous étions en Suisse dans le cadre du Freeride World Tour, en compagnie de Kauli Vaast et de Aritz Aranburu. Avant de rejoindre Verbier, nous avons posé nos valises à Sion pour assister à la Surfers Cup qui s’est tenue à Alaïa Bay jeudi 23 mars. Une belle rencontre s’est opérée entre l’univers du surf professionnel et celui de l’élite du ski et du snowboard freeride au sein de la piscine à vagues suisse.
 
 
La journée du jeudi avait déjà bien commencé pour Kauli et Aritz qui ont enchaîné les démonstrations et le partage de leur savoir-faire. « C’est la deuxième fois que je surfe à Alaïa. On est parti avec Quiksilver, j’étais avec Aritz qui est un bon copain et Arthur, notre team manager. Au début on a surfé sur des intermédiaires, on a fait des turns et des barrels, l’eau était à 12°C, c’était un peu froid » affirme Kauli qui a d’ailleurs relevé le défi qui lui a été lancé, le « cold water challenge« . La règle était simple : surfer en boardshort le temps de quelques vagues. Les deux surfeurs ont ensuite donné un cours de surf à un groupe d’invités présents sur place. Une initiation au surf qui fut complétée par une initiation à l’eau froide dirigée par la nageuse Deniz Kayadelen, championne du monde en Ice swimming
 
Comme son nom l’indique, le Freeride World Tour est une compétition de ski et de snowboard freeride composée de plusieurs étapes à travers le monde et dont la finale devait se tenir à Verbier le week-end dernier. Le Yeti Xtreme Verbier devait sacrer les champions du monde de quatre catégories – snowboard masculin, snowboard féminin, ski masculin et ski féminin – mais il n’a malheureusement pas pu avoir lieu en raison des conditions météorologiques compliquées. 
 
Kauli Vaast Aritz Aranburu Alaia Bay

Comme le surf, les compétitions qui se déroulent en haute montagne dépendent des conditions météo et très souvent, les athlètes comme le public demeurent dans l’attente de savoir si la compétition est on ou off. Comme Aritz le remarque si justement, les similitudes que l’on retrouve entre le surf, le snowboard et le ski pratiqués en compétition ne s’arrêtent pas là : « La Surfers Cup a été une super expérience. C’était génial de partager ces moments avec les skieurs et les snowboardeurs avec qui on a beaucoup de choses en commun. La WSL est une petite famille et je pense que le Freeride World Tour l’est aussi. Ils passent du temps tous ensemble, s’amusent et quand la compétition est lancée, tout le monde essaye de faire de son mieux. C’était super d’être invité à la montagne pour la finale du Tour, même si la compétition n’a pas eu lieu à cause des conditions météo. C’est une chose à laquelle nous sommes habitués en tant que surfeurs, nous sommes dépendants de ce que dame nature nous offre chaque jour. On était un peu loin de l’océan mais le surf n’était pas loin ! » 

Alaia Bay Suisse

Jeudi 23 mars, l’avant-veille du jour où la finale du FWT devait avoir lieu, les freeriders ont quitté Verbier et ses sommets enneigés le temps de quelques heures pour retrouver les deux surfeurs du team Quiksilver à Alaïa Bay. Cette dernière s’est associée au Freeride World Tour pour organiser une compétition de surf originale et pour le moins inédite, la Surfers Cup, qui a vu s’affronter les skieurs et les snowboardeurs du Tour dans les vagues d’Alaïa. 

Kauli Vaast en bodyboard à Alaia Bay

La Surfers Cup a assisté à la rencontre du surf et du freeride   

 

Vingt-huit riders étaient présents pour participer à la Surfers Cup. Ils ont été départagés par leurs deux capitaines d’équipes, Aritz et Kauli, qui les ont tirés au sort en amont de la compétition. Une fois les lycras distribués, direction les vestiaires pour enfiler combi, chaussons, gants et cagoule avant de s’échauffer et de s’entraîner au take off sur la terre ferme pour ceux qui n’avaient jamais surfé ou presque. Les athlètes ont été répartis en trois heats successifs en fonction de leur niveau : les rookies, les intermédiaires et les avancés.

Surfers Cup Alaia Bay Suisse

 

 
 

Chacun des heats à vu s’affronter des duels que les chefs d’équipes avaient préalablement tirés au sort et le gagnant de chaque duel faisait remporter 10 points à son équipe. Avant chaque série, les riders ont eu 15 minutes pour se mettre en jambes et prendre quelques vagues, un temps non-négligeable pour ceux qui posaient pour la première fois leurs pieds sur une planche (de surf). Mais même parmi les débutants, le niveau était haut : « J’ai été impressionné par le niveau de tous les riders, même ceux qui surfaient pour la première fois étaient vraiment à fond » a déclaré Aritz à l’issue de la compétition. Certains freeriders ont carrément brillé sur les vagues d’Alaïa. Au fur et à mesure des rides le niveau n’a cessé d’augmenter jusqu’au heat final qui a vu s’affronter Kauli Vaast et Aritz Aranburu sous les regards des membres de leurs équipes et de du public présent, venu assister à la compétition du haut du balcon surplombant la piscine. Et du monde, il y en avait !

Alaia Bay Surfers Cup

 

 
 

Une grande première pour certains

L’Américaine Addison Rafford, a priori beaucoup plus à l’aise sur ses skis que sur une planche de surf a apprécié cette parenthèse à Alaïa où elle a pu prendre quelques belles vagues :   « C’était une expérience assez unique d’être dans les Alpes pour un événement de ski et d’avoir l’opportunité de participer à cette compétition dans un sport nouveau pour moi. Ce qui était le plus cool c’était d’être avec tous les riders dans un environnement totalement différent de celui dans lequel on a l’habitude de se retrouver et où l’on est en concurrence. En surf je suis une novice et Alaïa Bay m’a permis de me mettre à l’eau sans avoir à penser aux difficultés habituelles liées à l’océan. » 

La skieuse suisse Sybille Blanjean, pour qui le surf relève encore de la nouveauté, nous a fait part de son expérience : « J’ai surfé quelques fois mais je suis débutante. Je me suis sentie super bien et je me suis beaucoup amusée pendant la compétition. C’était génial de faire une activité différents avec les gens du Tour. Pendant l’échauffement pré-compétition, je me sentais bien et quand le heat a commencé j’ai ressenti la pression de devoir bien faire donc je n’ai pas pris beaucoup de vagues, mais c’était quand même une très bonne expérience. C’était davantage une compétition pour s’amuser qu’une compétition sérieuse donc le résultat final ne comptait pas vraiment. C’était génial de recevoir des conseils des surfeurs pros et de les voir surfer à la fin. » 

Surfers Cup Alaia Bay

 

 
 

Pour la snowboardeuse canadienne Katie Anderson, actuellement première du classement sur le FWT, le surf était proche de la découverte et l’expérience fut une grande réussite : « J’ai vraiment beaucoup aimé la session de surf à Alaïa. Je ne suis pas une surfeuse mais j’aimerais beaucoup (rires). J’étais ravie d’être dans la série des débutants et d’arriver à me lever. J’avais surfé une seule fois avant ça, au Chili, et je n’avais même pas réussi à me tenir debout sur ma planche. À Alaïa, la vague pour les débutants est parfaite pour apprendre. Ça m’a donné un coup de boost pour le voyage que je m’apprête à faire au Mexique après le Tour, où je vais prendre une semaine de cours de surf. Kauli et Aritz nous on beaucoup encouragé, il n’y a pas mieux pour apprendre que les meilleurs. » 

Aritz Aranburu Surfers Cup Alaia Bay

 

 
 
Surfers Cup Alaia Bay

 

 
 

Des témoignages unanimes

Les impressions que nous avons recueillies, chez les surfeurs comme chez les freeriders, vont toutes dans le même sens : le plaisir fut présent tout au long de la compétition. Il n’y a qu’à écouter les riders eux-mêmes : « J’ai adoré le fait de pouvoir affronter tout le monde sur un autre spot selon des niveaux différents pour que tout le monde puisse essayer. Puis avoir des capitaines d’équipes renommés tels que Kauli et Aritz, c’était vraiment génial. Il y avait une super ambiance à l’eau comme en dehors, avec une belle démo des pros pour finir, c’était au top ! » nous dit le skieur français Oscar Mandin.

Surfers Cup Alaia Bay

 

 
 
Surfers Cup Alaia Bay

 

 
 

Avant que le Néo-Zélandais Finn Bilous, qui a remporté le trophée du meilleur surfeur, ne déclare ceci : « C’était fou de descendre à Alaïa Bay avec l’équipe du Freeride World Tour, ça me manque tellement d’aller dans l’océan. J’ai la chance de venir de Nouvelle-Zélande où l’on peut skier et surfer à proximité. C’était trop cool d’aller à Alaïa pour scorer quelques vagues et voir les autres scorer aussi.« Et pour compléter leurs propos, le skieur franco-suédois Max Palm a affirmé ceci : « La compétition à Alaïa était folle ! C’était très amusant d’être tous ensemble, les skieurs et le surfeurs, de rigoler et de prendre des bonnes vagues sans aucune pression. Et je ne vais pas vous mentir… le surf est le meilleur sport qui soit ! C’était l’échauffement idéal pour la neige à venir.« 

Alaia Bay Surfers Cup

 

 
 

Pour certains le surf n’était pas une découverte comme pour le Mexicain Liam Rivera pour qui ce moment à Alaïa fut un moment de détente bienvenu dans ce contexte pré-compétition, lorsque la finale devait avoir lieu le surlendemain. Nous avons d’ailleurs échangé avec le snowboardeur à l’issue de la soirée, curieux de savoir comment il avait vécu ce moment : « La Surfers Cup était vraiment fun ! C’était cool de surfer avec tous les skieurs et les snowboardeurs du Tour, on s’est bien amusé dans l’eau. C’était bien de lever un peu la pression de la compétition et de penser à quelque chose d’autre, de simplement s’amuser entre potes. » 

Alaia Bay Surfers Cup

 

 
 
Alaia Bay Aritz Aranburu Surfers Cup

 

 
 

C’est finalement l’équipe de Aritz qui a remporté la compétition. D’autres prix ont été décernés, tels que le prix du meilleur surfeur ou celui du meilleur wipeout. À l’issue de la remise des prix, la soirée a continué, mais pas de la même manière pour tout le monde. Il y a ceux qui ont profité des festivités et ceux qui ont rejoint leurs chalets verbiérains pour être en forme pour la finale du FWT qui devait avoir lieu le lendemain. Ceux qui ont fait durer le plaisir ont eu la chance d’observer Kauli enchainer les airs jusqu’à minuit sur une nouvelle section à airs : »À la fin de chaque journée, j’en ai profité pour m’entraîner sur des airs. Wavegarden m’avait demandé de travailler sur différents types de sections à airs.« 

Kauli Vaast Alaia Bay air

 

 
 

Kauli lui aussi est revenu sur la Surfers Cup et sa rencontre avec les freeriders :  » C’était vraiment top, on a pu créer des liens et on s’est tous amusés dans des vagues de tout genre. » Et si les skieurs et snowboardeurs ont évolué dans un milieu qui leur est moins familier que les montagnes, bien que certains soient également talentueux à l’eau à l’image de Maxime Chabloz également champion du monde de kite surf, le surfeur tahitien est sorti lui aussi de sa zone de confort : « On est ensuite allés à Verbier pour regarder la finale du Freeride World Tour mais le temps n’était pas au top. Ils ont reporté la finale à laquelle on n’a pas pu assister mais je suis monté à 3000 m d’altitude et c’était la première fois que je m’habillais pour aller au ski. J’ai mis des habits que je ne connaissais pas et il y en avait beaucoup. C’était extraordinaire et totalement nouveau pour moi de voir la neige. Toutes ces sensations étaient nouvelles, le froid sec, le vent, la vibe, le fait d’être entouré de montagnes. » Et quand on lui a demandé s’il avait hâte de repartir, Kauli nous a répondu par l’affirmative : « J’ai déjà hâte de repartir, j’aimerais bien essayer le ski ou le snow mais en ce moment c’est compliqué. J’ai des compétitions importantes qui arrivent et je n’ai pas envie de me blesser alors j’attends d’avoir plus le temps pour pouvoir m’initier à ça. »  

Kauli Vaast et Aritz Aranburu à Alaia Bay

 

 
 
Kauli Vaast et Aritz Aranburu à Alaia Bay

 

 
 

Une fois le succès de la Surfers Cup passé, nous voilà sur la route direction Verbier pour la finale qui n’a malheureusement pas eu lieu. Suite à l’annonce de son report nous nous sommes entretenus avec le directeur technique qui nous a appris que la fenêtre météo attendue dans la vallée était bel et bien présente mais que les nuages s’accrochaient aux sommets et que la visibilité comme la sécurité n’étaient pas au rendez-vous. La finale devait avoir lieu ce mardi 28 mars mais elle a finalement été annulée définitivement suite aux déclenchements préventifs d’avalanche qui ont rendu la face inskiable. En attendant, cela n’a pas empêché à Kauli de prendre ses premières marques en montagne et à Aritz de se faire une bonne session de snowboard. 

Aritz Aranburu à Alaia Bay dans un barre

 

 
 

La rencontre de ces deux univers, le surf d’un côté, le ski et le snowboard de l’autre, fut une réussite. Ces deux univers, unis par l’élément aquatique, la glisse et la sensation de liberté absolue, se rejoignent souvent et ils ont surtout beaucoup de choses à s’apporter. Surtout lorsqu’ils s’agit d’athlètes aussi doués et talentueux. Et pour ceux qui sont sortis de leur zone de confort cela avait l’air de tout sauf d’être désagréable. 

Kauli Vaast à Alaia Bay

 

 
 
Trophées Surfers Cup Alaia Bay

 

 
 

 


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