
Sauvé par un swell rentrant en toute fin de waiting period, le Pipe Pro s’est finalement montré digne de son rang de CT. L’épreuve a récompensé les surfeurs capables de survivre aux débuts difficiles avant de triompher dans les conditions épiques de vendredi et de chasser les meilleurs tubes du samedi.

Bilan mitigé pour les Français
Après avoir terminé derrière Molly Picklum mais devant la locale Bettylou Sakura Johnson au premier tour, Vahine Fierro retrouvait Brisa Hennessy en 8es de finale. La Tahitienne a passé des petits tubes en grab rail et posé de bonnes frappes backside, mais la costaricienne a pris sa revanche sur la finale de Teahupo’o grâce à un tube un peu plus long.

Marco Mignot avait impressionné en trouvant le meilleur score du premier tour grâce à de bonnes rotations aériennes. Opposé à João Chianca dans des tubes peu coopérants, Marco ne passe pas assez de temps sous la lèvre pour espérer l’emporter.

Ce sont donc des débuts difficiles mais encourageants pour nos jeunes Français. Passer un tour leur permet d’éviter les tréfonds du classement et d’envisager la suite de la saison assez sereinement.
Mamiya entre dans la légende
En apparaissant en tant qu’invité plutôt qu’en champion du monde en titre, John John Florence aurait pu causer la panique parmi les têtes de série. Cela s’est retourné contre lui puisqu’il tombe sur Barron Mamiya dès le troisième tour. John John a fait du John John, mais comme en finale l’an dernier, c’est le plus jeune qui l’emporte dans une véritable démonstration de force ponctuée par un des deux 10 de l’épreuve.

L’autre 10 de la compétition est signé Jack Robinson. Cela n’a pourtant pas suffi puisqu’il se fait sortir dès le deuxième tour par le rookie Alan Cleland, avec un 9,50 et un second score supérieur à celui de l’Australien.

Kelly Slater a animé ce Pipe Pro. Très à l’aise dans un petit Backdoor, il sort vainqueur de son premier tour devant Italo Ferreira et Samuel Pupo, puis élimine Rio Waida. Son 8e de finale contre Ethan Ewing montre que le temps n’a pas de prise sur lui. Quelques jours avant ses 53 ans, il enchaîne des take-off vertigineux avant de sortir de longs tubes avec le sourire pour un total à plus de 17 points. En quart de finale, sa patience paie sur sa première vague, mais la deuxième est vraiment trop rapide, même pour le King. Ian Gouveia en profite pour trouver deux scores et passer en demies.

L’autre brésilien qui atteint les demies n’est autre qu’Italo Ferreira. Seul membre du top 5 2024 à atteindre les quarts, il lance très bien sa quête d’un nouveau titre mondial. Seul Mamiya a pu le battre aujourd’hui, dans une série qui le voit rejoindre la finale avec deux 9 dans l’escarcelle.

En face, Leo Fioravanti signe sa deuxième finale hawaiienne en 3 ans. Et ce n’est pas un hasard. L’Italien est de plus en plus à l’aise à Pipeline et a réalisé des tubes vraiment impressionnants toute la semaine. En finale aussi, mais Mamiya fait la course en tête en tubant sur Pipeline avant de parcourir tout le reef de Backdoor sous la lèvre. Tout ça dans les 5 premières minutes… Leo fait de même en milieu de série pour atteindre exactement le même total de 17,97. Un résultat cruel pour l’Italien qui perd car Mamiya a la meilleure vague, d’autant plus que les commentateurs du live voyaient le second score de Leo un peu plus haut…

Cela n’enlève rien à Barron Mamiya qui était incontestablement le meilleur surfeur sur l’ensemble de cette compétition… qu’il a déjà remportée l’an dernier ! Cela fait 20 ans qu’un tel doublé n’était pas arrivé et Mamiya rejoint un cercle très fermé : Gerry Lopez, Rory Russell, Larry Blair, Tom Carroll, Kelly Slater et Andy Irons.

Wright retrouve le trône de Pipeline
Du côté des femmes, la bataille a été intense et la course au titre lancée entre deux ex-championnes du monde. Tyler Wright décroche sa deuxième victoire à Pipeline, cinq ans après son premier succès sur le North Shore. L’Australienne de 30 ans s’est imposée en finale face à la championne du monde en titre et tenante du titre, la jeune prodige Caitlin Simmers.

La finale n’a pas offert le spectacle espéré, Pipeline ayant décidé de faire une pause juste à ce moment-là. Wright, dont la technique en backside dans les tubes s’est montrée redoutable tout au long de la journée, a su capitaliser sur une belle vague à Backdoor en milieu de série. Un score suffisant face à Simmers qui n’a pas trouvé les tubes qui avaient fait sa force jusque-là.
Plus tôt dans la journée, les spectateurs ont eu droit à une demi-finale d’anthologie entre Simmers et Molly Picklum. Un véritable duel à Backdoor où les deux surfeuses se sont répondu coup pour coup avec des tubes d’exception. Simmers l’emporte avec un 9,50 obtenu après un long tube conclu par un carve magistral.

Pour Wright, cette victoire a une saveur particulière. Après une année 2024 marquée par les blessures, elle repart avec le jersey jaune de leader, prête à défendre sa position lors de la deuxième étape de la saison. Ça se passe à Abu Dhabi, et ça débute vendredi !