Quand Greenpeace organise une compétition de surf

Avec ses vagues toxiques et son cadre apocalyptique, El Sacrificio visait à dénoncer le "Tchernobyl Chilien".

13/03/2022 par Olivier Servaire

Des surfeurs portant des masques à gaz pour échapper aux gaz toxiques, des blocs de charbon sur le sable, des traces de produits chimiques et de gros tuyaux qui s’enfoncent dans la mer… Le cadre de la compétition « El Sacrificio » organisée en décembre dernier n’avait vraiment rien d’enchanteur.

Si nous sommes partis si loin du « dream tour » pour plonger dans un pur cauchemar, c’est que Greenpeace était aux manettes de cette « compétition de surf la plus dangereuse« .

Dix surfeurs étaient invités à venir surfer un spot de Quintero-Puchnucavi connu pour être un des berceaux du surf au Chili dans les années 70. A l’époque c’était une belle plage dans un cadre agréable. 50 ans plus tard, la zone industrielle qui y est installée est tellement polluée qu’elle est devenue une des plus dangereuses au monde. En 2019 l’ONG dénonçait déjà un « tchernobyl chilien » qui empoisonne la population locale.

« Dans cette compétitions il n’y a pas eu de gagnants. Uniquement des perdants qui ont pu voir comment le berceau du surf chilien et ses milliers d’habitants souffrent jour après jour d’un plagicide effréné« , explique Matías Asun, directeur régional de Greenpeace.

En plus de raffineries de brut et de cuivre, quatre centrales thermiques à charbon sont installées dans la région. Ses habitants en ont payé le prix à travers des vagues d’intoxications, des maladies chroniques, et des pollutions qui vont des échouages quotidiens de charbon aux dégazages, en passant par les sols surchargés en arsenic…

Avec 26 centrales encore en activité, le Chili reste tributaire de ce mode de production d’électricité qui affecte la santé des personnes, pollue l’environnement et augmente la température de la planète. Greenpeace demande un plan de fermeture totale de ces centrales, en commençant par celle de Quintero-Puchuncav. Pour qu’on puisse espérer un jour y resurfer, ou tout simplement y vivre en bonne santé…

                        


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