CT 2022 : incertitude autour des surfeurs non vaccinés

Kelly Slater par exemple, après avoir défendu Novak Djokovic, n'est pas le bienvenue en Australie.

20/01/2022 par Rédaction Surf Session

Après Novak Djokovic, c’est une autre légende de son sport qui pourrait bien ne pas participer à une compétition australienne. Et pas des moindres. 
Car si Kelly Slater a toujours laissé planer le doute quant à son statut vaccinal, il s’est en revanche montré moins discret ces derniers jours pour défendre le numéro 1 mondial de tennis. Une prise de position sur les réseaux sociaux qui n’a pas vraiment été du goût du ministre des sports australien Richard Colbeck. Et ce dernier l’a fait savoir : 
« Je pense que Kelly Slater connaît les règles. Peu importe que vous soyez un surfeur, un joueur de tennis, un touriste ou n’importe qui d’autre, ce sont les règles. Et elles s’appliquent à tout le monde. »
Quid de la présence du King en Australie ? 
Cette réponse cinglante de Richard Colbeck fait écho à un message de soutien que Kelly Slater a envoyé au tennisman serbe. Le surfeur aux 11 titres de champion du monde a en effet pris la défense de Novak sur les réseaux sociaux en affichant clairement sa position : il n’est pas contre le vaccin mais il est bien contre la vaccination obligatoire. 
« Peut-être que le syndrome de Stockholm peut désormais être renommé syndrome de Melbourne/Australie. C’est triste de voir les vaccinés « vertueux » célébrer la division. Si vous êtes vacciné, en quoi le statut vaccinal des autres vous concerne… à moins que cela ne vous protège pas ? Peut-être avez-vous peur de l’attraper ou êtes-vous contrarié d’avoir pris le risque de vous faire vacciner ? Trop de lavage de cerveau et de haine dans le coeur des gens, peu importe leur statut de vaccination. « 

Kelly n’aura pas de passe-droit pour Bells et Margaret
La menace des autorités australiennes envers Kelly n’est pas à prendre à la légère puisque le ministre des Sports australien a signifié qu’il n’y avait « aucune chance » qu’un surfeur puisse se présenter sur les étapes du CT s’il n’était pas vacciné. Une décision lourde de conséquences puisque les étapes de Bells Beach et Margaret River ne leur seraient donc pas accessibles. Les athlètes non vaccinés présents sur le CT devraient alors se priver de deux étapes sur les cinq qui interviennent avant le cut de mi-saison. 

L’affaire Novak Djokovic comme jurisprudence ? 
Il se pourrait bien…
Petit rappel des faits. En ce début janvier 2022, et alors que le premier Grand Chelem de tennis, l’Open d’Australie a débuté, une affaire a secoué le monde du sport. Affaire qui a concerné l’actuel numéro 1 mondial Novak Djokovic. Ce dernier s’est retrouvé au cœur d’une affaire qui l’a finalement tenu loin des courts et c’est bien le gouvernement australien qu’il a dû affronter en raison de son statut vaccinal. 
Le tenant du titre ne s’étant pas fait vacciner contre la COVID-19, il lui a été signifié qu’il ne pourrait pas participer au tournoi et qu’il devrait quitter le pays. L’affaire, très politique, a été portée jusqu’à la Cour fédérale australienne afin de trancher sur le bien fondé de cette décision. Après des jours de discussions et de polémiques, la décision a bien été maintenue et Novak Djokovic a bien été renvoyé en Serbie. Il ne défendra donc pas son titre. 
Une décision qui ne restera pas sans conséquences. L’Australie, comme d’autres pays, a opté pour une position dure dans sa lutte contre la pandémie. Il s’agira donc pour les sportifs de haut niveau d’oublier les passes-droit. 
Kelly est prévenu, pour performer en Australie, qu’importe le sport, il faudra être vacciné. 

Le CT loin d’être épargné
Oui, cette affaire a des conséquences directes sur le surf et le statut vaccinal des sportifs pourra rendre leur présence impossible dans certains pays.
En décortiquant le programme du CT révélé il y a quelques jours, on se rend compte des effets que cela va engendrer sur une discipline comme le surf. Deux des cinq premières étapes organisées avant le cut de mi-saison sont en Australie. Bells d’abord (du 10 au 20 avril) puis Margaret ensuite (du 24 avril au 4 mai). De plus, le directeur général de la WSL Asie-Pacifique, Andrew Stark, a déclaré au Herald et à The Age que la WSL « suivra rigoureusement les directives d’entrée du gouvernement de chaque pays où nous nous rendons pour nos événements ».

Les surfeurs sont prévenus. 
Et si Kelly Slater a reçu un premier avertissement claire de la part de l’Australie, ce dernier concerne tout le monde. Gabriel Medina, l’actuel tenant du titre avait déjà eu des complications l’année dernière avant l’épreuve de Teahupo’o (finalement annulée) suite au fait de ne pas s’être fait vacciner. Cependant, selon le site brésilien O’Globo, le surfeur brésilien aurait depuis reçu les doses de vaccin. 


La vaccination, un enjeu géopolitique

Les débats autour de la COVID-19, de ses conséquences et de sa gestion ne cessent de naître, de se fermer et de revenir à la vie dans un tourbillon incessant. Avec l’affaire Djoko, une nouvelle page s’est ouverte ces dernières semaines. Un sujet sous-jacent aux campagnes de vaccination lancées par de nombreux pays qui semblait finalement inévitable. La réglementation quant au statut vaccinal des individus a été développé pour trancher sur les conditions de la vie publique nationale et mondiale. 
Certains pays ont choisi des mesures plus restrictives que d’autres, ce qui fait naître naturellement des conflits d’intérêts et cette réalité n’échappe pas au milieu du sport.
Il ne reste plus désormais qu’à attendre, en espérant que ces prérogatives ne viendront pas mettre en péril les carrières d’un trop gros nombre de sportifs.  
>> Par Julen Bordachar                            

         


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1 commentaire

  • pibale
    21 janvier 2022 18h32

    Papier très intéressant!

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