Ces surfeuses qui ont tout changé

Pionnières des années 30, compétitrices des 80's, surfeuses de gros aujourd'hui... Comment elles ont su s'imposer !

13/12/2020 par Olivier Servaire

Photos : ©sanonofrebook

Pionnières des années 30, compétitrices des 80’s, surfeuses de gros aujourd’hui… Le hasard de l’actualité fait que trois groupes de surfeuses ont eu les honneurs de la presse ces dernières semaines… Mais en constatant avec quelle détermination elle se sont mobilisées pour pouvoir aller surfer ou faire reconnaitre leur talent, on se dit que leur succès ne doit finalement pas grand chose au hasard !

Pionnières des années 30

On pensait que le premier surf club féminin datait du début des années 60… Voilà que l’histoire du surf vient de faire un nouveau bond dans le temps avec la découverte d’un album retraçant les aventures des San Onofre Surfing Wahines… en 1938 !

25 avant le California Coast Girls Surf Club (et 20 avant les début du surf en France), ce groupe de surfeuses se réunissait pour partager des sessions sur leurs grandes planches creuses, des soirées dansantes, ou des journées passées dans la hutte qu’elles avaient établi sur la plage de San Onofre. L’historien David Matuszak a enquêté 7 ans avant même d’entendre parler de ce club, mais en relate désormais les périples dans la seconde édition de son ouvrage référence de 1500 pages : San Onofre: Memories of a Legendary Surfing Beach.

Compétitrices des 80’s

A cette époque, le surf était devenu extrêmement populaire et grand public. L’argent des sponsors  affluait pour les compétitions, mais dans ce monde macho, les femmes n’en récoltait qu’une infime partie tandis qu’elles surfaient les vagues les plus pourries de la waiting period.

Le documentaire Girls Can’t Surf qui doit sortir l’an prochain, raconte comment un groupe de surfeuses s’est élevé contre ce modèle patriarcal. Tout en augmentant leur niveau de performance à l’eau, elles ont lancé un mouvement de fond contre l’inégalité, l’homophobie et le chauvinisme des dirigeants du surf business.

Pam Burridge, Lisa Andersen, Wendy Botha, Rochelle Ballard, Pauline Menczer, Frieda Zamba… Contrairement au titre provocateur du film, ces filles savaient bien surfer, et c’est grâce à elles que les surfeuses ont obtenu l’égalité salariale bien des années plus tard.

Photos : ©girls_cant_surf_movie
Photos : ©redbull

Surfeuses de gros aujourd’hui

Si le big wave riding semblait être le dernier Everest à conquérir par les surfeuses, elles sont déjà plusieurs à atteindre des sommets dans ce domaine. Pour cette saison hawaiienne, en plus de la compétition WSL organisée à Jaws/Pe’ahi, un groupe de surfeuses triées sur le volet se mesurera dans la première compétition de grosses vagues réservée aux femmes.

Du 1er décembre au 28 février, dans le cadre du Red Bull Magnitude, des surfeuses comme Paige Alms, Keala Kennell, Justine Dupont sont invitées à réaliser une vidéo résumant leurs performances dans des vagues de plus de 5 mètres sur tous les spots de l’archipel hawaiien.

Un panel de juge constitué de Rochelle Ballard, Betty DePolito, Kai Lenny et Mark Healey déterminera la répartition des 40 000 $ de prix. Une belle récompense pour elles, et une chance pour nous qui verront les images de constater que les descendantes des « Surfing Wahines » n’ont jamais rien lâché !


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