Un mascaret indien interminable surfé pour la 1ère fois

"On a pu trouver une petite gauchette, dans cette immense Golfe de Cambay. Une cavalcade de 22 minutes''.

24/07/2019 par Marc-Antoine Guet


Cette aventure n’est autre que l’oeuvre d’Antony Colas, surfeur explorateur bien connu désormais. Son job pendant des années, a été de rechercher la prochaine vague qui fera rêver les surfeurs. Des années à sillonner les 4 coins de la planète qui lui ont forcément laissé d’incroyables souvenirs. Des bons, comme des moins bons. C’est à lui que l’on doit notamment la découverte du Bono, un mascaret interminable en Indonésie

Ce Tintin surfeur auteur notamment des Stormrider Surf Guide, s’est rendu en avril dernier en Inde afin de dénicher une énième vague. 

Antony Colas – « Après 2 expéditions mémorables à Calcutta en 2014 et 2015, à l’est de l’Inde, j’attendais le bon moment pour venir checker le Golfe de Cambay, à l’ouest, côté Mer d’Arabie, un lieu historiquement célèbre pour son mascaret ! Célèbre il y a plusieurs siècles. C’est à dire à l’époque coloniale où les navires portugais, britanniques et français remontaient le Golfe de Cambay vers Bharoda sur la rivière Mahisagar ou Barygaza sur la Narmada. Sauf que depuis, tout a pas mal changé, à commencer par les noms !



Mais, ça, c’est un détail. La grosse différence, c’est que les rivières ont été massivement transformées par des barrages. Pourquoi ? Non seulement pour retenir un maximum d’eau pour l’agriculture mais aussi pour permettre que des terres aridifiées par le sel de mer des grandes marées hautes, deviennent arables ! Sur le principe, pourquoi pas, sauf que les rivières ne s’écoulant plus ou très peu vers la mer, elles perdent une grande partie de leur potentiel halieutique (la pêche) et de leur navigabilité. Il faut désormais passer par les routes (et manger du poisson d’élévage).

Mi-avril, je terminais un boat trip aux Maldives et vu la proximité, il n’y a que 3h de vol pour rejoindre Bombay ou Mumbai (c’est selon), je décidais d’allier l’agréable à l’agréable. Le hic est que Patrick Audoy, à qui j’avais confié la mission d’amener longboard et SUP, m’annonçait qu’il ne pouvait pas partir. Gros problème de matos de dernière minute donc : on ne surfe pas un mascaret avec une 6’2 pour les vagues d’atolls.



Merci à Rob l’américain sur le bateau de me prêter son longboard ! On arrivait donc à Bombay le 16 avril avec l’inoxydable Gabriel Naveau, déjà présent sur une expé en Birmanie, et la bonne surprise était que Santosh Vasan, contacté à la va-vite sur facebook, pouvait nous accompagner. L’homme providentiel avec son drone, son appareil photo, sa bonne humeur et sa capacité à parler Hindi.

Bref, une semaine plus tard, après avoir passé le plus clair de notre temps dans la voiture à cruiser, on a pu trouver une petite gauchette, dans cette immense Golfe, qu’on a pu rider 4 fois, avec une cavalcade de 22 minutes. Le tout dans un décor désertique mais campagnard, avec des temples un peu décatis et plein d’oiseaux.





Sans oublier une fournaise permanente (l’Inde avant la mousson) et nos estomacs défoncés par la bouffe indienne, magnifiquement colorée, terriblement gouteuse mais blindée d’épices et de germes, auxquels peu d’étrangers arrivent à résister. On a pu initier Santosh au surf fluvial. Il est devenu probablement le premier Indien à surfer un mascaret.



Le tout dans une eau hyper salée (très appréciée des flamants roses) et sans la moindre binouze pour se rafraîchir, vu que le Gujarat est un état « sec » « 
>> Vidéo et photos par Antony Colas

                    


Tags:



3 commentaires

  • GUIDOP
    27 juillet 2019 13h55

    À l’heure des vlogs tu fais bien de remettre les choses en perspective. Heureusement ta passion est plus forte, bravo !

    Répondre

  • YEP YEP
    26 juillet 2019 10h49

    Oui, la quête continue même si c’est bcp compliqué qu’avant ! Pakistan : 60pages de rédactionnel vendus sur 7 magazines de surf dans le monde à l’époque pour un volume de piges texte & photos d’environ 4000€. Depuis qq années, ces piges ont quasiment disparu ! Sachant qu’en passant de l’argentique au numérique en 2005, on rajoute un ordi portable à changer tous les 5 ans. Sans compter GoPro & drones…Bref, faut trouver des solutions !

    Répondre

  • GUIDOP
    24 juillet 2019 13h56

    Yep! Marrant, avant de tomber sur l’article ce matin, je regardais la vidéo d’Antony en exploration au Pakistan en 2001 ^^ La quête continue !

    Répondre

  • Laisser un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

    *
    *
    *