We The Surfers

Sur les rivages de Robersport, petit village du Libéria caressé par l’Atlantique, Arthur Bourbon a retrouvé des visages qu’il n’avait jamais oubliés. Cinq ans plus tôt, en 2018, le surfeur et cinéaste français avait découvert, émerveillé, une génération singulière : des jeunes qui avaient troqué les armes de la guerre civile contre des planches de surf, trouvant dans la mer un espace de paix et de rédemption.

De cette première rencontre était né un film bouleversant, Water Get No Enemy, qui avait révélé au monde l’histoire d’une jeunesse résiliente, cherchant dans l’écume un avenir possible. Mais Arthur Bourbon n’a pas voulu en rester là. Le lien créé était trop fort, trop précieux. Alors il est revenu.

À Robersport, il a découvert que la vague avait grandi. Le surf n’était plus seulement un refuge individuel ; il était devenu mouvement collectif, force de rassemblement. En 2022, le Robersport Surf Club avait vu le jour, donnant à la communauté un ancrage, un espoir structuré. Arthur a suivi Augustin, Faith, Racan, Samon, Alfred, Butterfly… Ces prénoms désormais familiers qui résonnent comme des symboles d’avenir. À travers leurs récits, il a capté bien plus que des images de surf : il a saisi la persistance des traumatismes, mais aussi la lumière de la résilience.

Son regard, à la fois celui d’un surfeur passionné et d’un conteur attentif, fait de ce nouveau film une passerelle entre deux mondes. D’un côté, la France et l’Europe qui découvrent ces histoires bouleversantes. De l’autre, le Libéria qui, par le surf, écrit un chapitre différent de son histoire.

Lors de la 10ᵉ édition de la compétition nationale de surf, Arthur Bourbon a vu de ses propres yeux ce que signifiait l’espoir : des enfants applaudis, des filles de plus en plus nombreuses à se lancer dans les vagues, une foule qui croit à la force du sport comme outil de reconstruction.

Ainsi, par son film, Arthur ne se contente pas de filmer des vagues. Il témoigne d’une transformation, il offre un écho au courage d’une jeunesse qui a choisi la mer pour panser ses plaies. À travers sa caméra, le surf du Libéria devient récit universel : celui de la dignité retrouvée, de la beauté du partage et du pouvoir de l’espérance.