Jaws à la rame : Tyler et Michel Larronde racontent

La session à la rame de Jaws le 4 janvier dernier n'a laissé personne indifférent. Michel Larronde et son fils Tyler reviennent sur cette journée historique.

25/01/2012 par Romain Ferrand

Le 4 janvier dernier, la vague de Jaws (Maui) a été le siège d’une session honorifique, où les meilleurs big-wave-riders de la planète ont affronté le monstre à la rame. Le Français Michel Larronde installé depuis 25 ans à Pe’ahi est un habitué de Jaws, et c’est désormais son fils Tyler Larronde (17 ans) qui assure la relève sur le spot avec ses potes Albee Layer et Matt Meola notamment. Ce jour là, le père et le fils étaient bien-sûr au rendez-vous, Michel en jet ski veillant sur Tyler en surf. Ils reviennent sur cette session mémorable :

Michel, comment s’est organisée cette session collective ? 

Michel : L’hiver avait été bien calme jusqu’à présent et finalement le premier swell annoncé s’est révélé être un moment historique à Pe’ahi. La rumeur a fait que tous les caïds du big-wave-riding ont déboulé à Maui de tous les coins de la planète. Tyler était prêt physiquement, mentalement et aussi matériellement avec son nouveau gun 9’8 » jaune que je lui ai fabriqué et offert pour Noël. Nous avons rejoint le spot en jet ski, j’ai assuré la sécurité et assisté à un spectacle hors normes. De l’eau on voyait un défilé de guns qui descendait et montait le long du sentier de la falaise. C’était la première fois de ma vie que je voyais ça. Jaws prenait une tout autre dimension.

[EN TEMPS NORMAL NOUS Y SERIONS ALLÉS EN TOW-IN]

D’où est venue cette émulation pour shooter Jaws à la rame ?

Michel : Depuis deux ans il y a une émulation bien nette qui se ressent pour shooter Jaws à la rame. Selon moi, celui qui a éveillé cet engouement n’est autre que cet humble Brésilien Marcio Freire, qui depuis trois ou même quatre ans, part souvent seul charger sur son grand gun. C’est devenu le bon spot des Brésiliens Danilo Couto et Yuri Soledad qui ont récemment accompagné Marcio. Maintenant c’est la jeune garde de Maui qui intensifie le mouvement, ce qui fait que pas mal d’amateurs de tow-in se retrouvent dans le channel en tant que spectateurs.

Tyler, tu étais sans doute le plus jeune du groupe, tu as l’expérience du spot, mais là c’était une autre dimension, non ?  Raconte-nous ta mise à l’eau.

Tyler : Quand je suis arrivé sur le spot il y avait déjà beaucoup de monde étalé sur la zone du pic. J’étais assez tendu. En temps normal nous y serions allés en tow-in. J’ai vu que certains de mes potes étaient déjà au line-up, après avoir observé le spot j’ai mis mon leash et je suis allé les rejoindre. Il devait y avoir entre 30 et 40 mecs assis sur leur gun. Je n’y croyais pas de voir tous ces grands noms du big-wave-riding.

Sur le clip : Tyler (planche jaune) à 1’51 » et 2’32 »

Tu as réussi à prendre quelques vagues. Ce n’était pas trop dur avec le vent offshore, celui de la vague et le clapot ?

Tyler : J’ai réussi à en prendre deux. Mais j’en ai mangé trois autres sur la gueule. À un moment j’ai aussi eu des problèmes à rejoindre la surface. Quand le set arrive, il faut bien se positionner pour prendre une vague et ne pas se la prendre sur la tête car la zone est vaste. Quand tu veux une vague il faut s’engager a 100% sinon ce n’est pas la peine. Oui, le vent est un net handicap, on est pas mal aveuglés. Après il y a un autre problème, tu crois que c’est bon et que tu es parti et d’un coup tout l’avant de la planche se soulève et il faut alors replaquer. Si tu réalises un air drop et que tu ne t’es pas déjà fait enfermer on considère que le tour est joué.

[TOUT LE MONDE A PLUS OU MOINS PEUR POUR SOI ET SE DEMANDE SI IL VA RENTRER VIVANT]

Comment as-tu géré tous les égos affamés qui t’entouraient ?

Tyler : Tous les mecs à l’eau ont certainement un fort égo mais je n’ai rien ressenti, ils avaient plutôt l’air calmes et solidaires. En fait tout le monde a plus ou moins peur pour lui et se demande si il va rentrer vivant… Mais de toute façon il y a de la place pour shooter à plusieurs sur une vague, comme à Waimea.

Qui t’a le plus impressionné ?

Mes deux potes Albee Layer – il a eu Le barrel – et Matt Meola – il a fait un late drop tout droit mais bien fat. Et bien sûr Shane Dorian et Shaun Walsh (voir photo ci-dessous, ndlr) qui en a eu une belle. Mais tout le monde mérite d’être cité car ce sont tous des mecs expérimentés et très respectables.

Tu es paré pour une autre session ? À la rame ou en tow-in ?

Oui bien sûr, Jaws c’est mon jardin. Nous continuerons à faire du tow-in lors de certains gros swells mais à l’heure actuelle ça ne parle que de rame. Moi ça ne me dérange pas, cet engouement va calmer beaucoup d’amateurs de pétrolette. Et puis qui a dit que Jaws n’était pas surfable à la rame ? C’est sûr, on prend beaucoup moins de vagues mais le challenge est unique.  Il nous reste plus qu’à attendre les swells.


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2 commentaires

  • fanf
    26 janvier 2012 17h46

    surement du stand up paddle a la nord

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  • pierre
    25 janvier 2012 14h46

    mais que fait laird hamilton?????????

    Répondre

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