Quand l’Océan abrite les carburants de demain

L'Homme maîtrise enfin la transformation d'algues et de plastiques en carburant. Et si le pays de l'Or noir était en réalité bleu ?

22/03/2011 par Surf Session

Depuis des années, de nombreux chercheurs cherchent un substitut au pétrole pour remplir les réservoirs de nos voitures. Et si la solution venait de la mer ? Pourquoi pas, grâce aux microalgues et aux déchets plastiques qui envahissent aujourd’hui chaque kilomètre carré d’océan. Une bonne nouvelle pour les surfeurs qui multiplient souvent les kilomètres dans la journée pour scorer la session parfaite. Sans parler des fanas de tow-in.

L’algocarburant, comme on l’appelle, est un savant mélange de CO2, de micro algues, de nitrate et de vitamines. Le tout est exposé au soleil dans des bioréacteurs afin de produire de la biomasse. La biomasse est ensuite transformée en biocarburant et mis en baril sous l’appellation de « Blue Petrol« .

Les algocarburants possèdent un certain nombres d’avantages :

  • grand rendement par rapport à la surface utilisée
  • matières premières non-alimentaires
  • utilisation de terres non-arables (non-cultivables)
  • utilisation de différentes sources d’eau (douce, saumâtre, salée, usées, …) et réinjection de 99% de cette eau dans les circuits
  • production de biocarburants
  • possibilité de recycler le CO2
  • bilan énergétique positif

Nul doute que ce projet encore balbutiant va continuer à évoluer ces prochaines années. D’autant plus que le marché de l’algocarburant serait estimé à 1,3 milliards de dollars d’ici 2020.

Évidemment tout n’est pas rose, et comme bien souvent dans le monde de l’industrie et de la recherche, cette activité n’est pas exempte  d’inconvénients. Premier d’entre eux, le coût du litre. Il serait actuellement estimé à 10 euros, retirant aux algocarburants toute compétitivité sur le marché. Cependant, les plus optimistes estiment qu’à pleine production, ils pourraient s’aligner sur les prix du forage en eaux profondes sur les côtes américaines ou européennes, soit entre 60 et 80 dollars le baril. Autre point négatif : l’usage de produits chimiques. En effet, la culture de microalgues nécessite des apports importants en engrais et en substances chimiques afin d’empêcher la prolifération de bactéries dans les bioréacteurs.

LE PLASTIQUE C’EST FANTASTIQUE ?

Et si le carburant de demain résidait dans les déchets plastiques non recyclables ? Plusieurs tentatives ont été réalisées en Australie et en Allemagne, mais le diesel obtenu nécessitait une transformation avant d’être utilisé dans les voitures. Récemment, de nouveaux progrès ont été faits, et d’après le projet Cynar au Royaume-Uni, le diesel maintenant obtenu serait directement utilisable dans les voitures (l’émission Capital en avait d’ailleurs fait la démonstration).

Le procédé est « simple » : les déchets sont passés dans un four (environ 400°C) pour être transformés en gaz, à son tour distillé pour donner du diesel. Les avantages ne sont pas anodins, puisque le coût de production de ce diesel ainsi que son emprunte carbone seraient inférieurs à celui du diesel traditionnel.

D’après les estimations, une tonne de déchets plastique serait nécessaire pour produire 750 litres de combustible. La première usine opérationnelle devrait voir le jour fin 2011.

Et si la ce procédé prometteur était LA solution durable pour vider les océans de leurs déchets plastiques ? A suivre…

Sources : bioenergie-promotion.fr,cleantechrepublic.com, ecoco2.com


Tags:



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*
*
*