Le dernier trip 100% twin fin / finless de William Aliotti disponible en intégralité !

"On voulait vraiment donner envie aux gens de surfer". Film complet + interview à découvrir dans l'article.

04/01/2023 par Rédaction Surf Session

Comme à son habitude, William Aliotti est de retour avec un film hors du commun !
Après New Religion, William revient avec Just Like Heaven, un nouveau film qui nous fait nous poser pas mal de questions : le surf est-il un sport ou un art ? Avec lui, plus de doute. Son surf se dévore avec une facilité déconcertante et nous ferait presque croire que ce niveau est atteignable par le commun des mortels. Après tout, c’est l’effet escompté.
Pour le plus grand plaisir de nos yeux, l’homme qui ne jure que par ses deux dérives (et parfois par rien du tout) a sillonné le globe avec quelques guests de qualité en surprise, pour surfer les plus grands spots du monde.
En fin d’année 2022, juste avant de couper pour les fêtes, nous avons pu passer un peu de temps avec lui dans les Landes afin qu’il nous explique en détails ce dernier film complètement dingue réalisé par son compère Manuel Claudeville Morell.
Retour sur ce trip « world class » !

Salut William, merci de nous accorder ce temps ! Peux-tu nous faire le synopsis du film à ta façon ?
William Aliotti – « Hello ! Alors c’est un
petit film basé sur le twin fin et le challenge. Le but ? Donner envie
aux gens de surfer les plus belles vagues du monde. C’est vraiment que du
twin fin même si on a mis aussi un peu de finless. Je voulais des challenges sur des
vagues un peu différentes et un peu pêchues. On a dans le film des challenges qui n’ont jamais été faits comme surfer Nazaré en twin
fin et en tow-in. C’est un truc assez unique qu’au début je ne pensais pas faire
et qui finalement s’est fait, et ça s’est plutôt bien déroulé. Le film je dirais que c’est beaucoup
de bonnes sensations. Ce fut vraiment un projet différent pour le
coup. 
Dans ce film-là,
on voulait vraiment donner envie aux gens de surfer. Si tu veux voir des airs, tu suis Italo (Ferreira), il va en faire dans tous les sens. Mais la plupart des gens ne
feront jamais ce genre de manœuvre et dans ta tête tu te dis « ok c’est cool
mais je ne pourrais jamais faire ça ». Nous, on voulait vraiment donner envie
aux gens d’essayer ce qu’on fait. On voulait à travers ce film rendre
les choses plus faciles, plus accessibles.

Comment s’est passé le tournage ?

W.A – Ce fut un
tournage de 7 à 8 mois en tout, donc quelque chose de plutôt court au final.
Parce que nous étions encore en période de Covid, ce fut compliqué de voyager en
début d’année, c’était encore l’hiver et les swells n’étaient peut-être pas au
bon endroit. J’avais pas mal de choses à faire à côté aussi. 

Quelles sont les destinations du film et comment les as-tu choisies ?

W.A – On est allé en Afrique du Sud, à Jeffrey’s Bay
et Durban, on a fait aussi l’Indonésie, Desert Point et Kandui avec les Mentawai. C’est
vraiment l’Indonésie qui fait la plus grosse partie du film. Ça faisait trois
ans qu’on n’y était pas allé, j’y suis retourné un bon coup pour passer du bon
temps et bien travailler sur les images et la vidéo. Sinon on a fait aussi la Réunion. Ce fut super, on a tourné dans un décor vraiment sympa. J’y étais déjà allé deux fois dans ma vie mais là c’était un peu différent. J’y suis allé un peu pour moi et pour filmer Saint-Leu, c’était la vague qui correspondait le mieux au twin fin. 
Le but était quand même de se retrouver sur des vagues qui correspondent au twin fin et qui correspondent
à mon style de surf. Même si le but était aussi de pousser les limites. Beaucoup de gens me disaient
que ce genre de planches se surferaient mal backside. J’ai voulu relever le Challenge et je me suis basé sur une
des plus belles droites du monde : J-Bay. C’était vraiment cool, j’ai adoré la
vague et l’ambiance. Le challenge a été bien accepté, la planche était vraiment
cool et je me suis régalé. 

Tu surfais sur quoi ?

W.A – J‘ai souvent
surfé la même planche, cette 5’6 de Ryan Lovelace, donc une planche que j’ai
depuis un an et demi maintenant et qui est malheureusement cassée aujourd’hui.
 Cette planche c’est mon modèle, « le wheel fish ». C’est une planche
qui m’a fait évoluer dans mon idée de surfer des planches différentes, c’est
comme ça que j’ai changé tout mon style, ma façon de surfer et de voir les
vagues. C’est vraiment un objet clé dans mon film, c’est une planche qui me
plaît vraiment, je m’amuse avec. Ce fut un challenge pour moi mais je l’adore en fait,
une fois que je monte dessus je peux me balader, faire un cut
back, allez très loin, revenir… J’ai le sourire jusqu’aux oreilles et dans ce
film-là on le voit beaucoup. On apporte une énergie très amicale et positive
.

Donc je surfais surtout
sur celle-ci, mais aussi le finless Rabbit foot de Ryan Lovelace. Aux Mentawai, j’ai aussi fait un board test pour le resort. J’avais huit planches de quatre shapers différents. Il y a deux ou trois images de Kandui avec ces planches, mais ça
reste des twin fins ! Il y a des Al Merrick, des Pyzel etc. Mais c’est 100% twin fin.

Qui peut-on apercevoir dans le film ?

W.A – Des
spécial guests eux aussi en twin fin ! On a Michael February à Jeffrey’s Bay notamment. J’ai voulu chercher ce genre de personnes stylées, que les gens adorent et
qui peuvent correspondre à mon film. J’ai Ozzie Wright aussi, il nous a suivi à
Desert Point où il a bien déchiré, c’est quand même aussi un caractère qui
adore le twin et tout ce qui est rétro board. J’ai aussi Gonni, il fait
partie des gens qui nous ont bien aidé sur place en Afrique du Sud.


La meilleure session du film ?

W.A – Dans ce film-là,
dans chaque partie, il y a au moins un élément qui m’a vraiment plu. Chaque session fut intense
et productive. Mais oui, le meilleur endroit reste Kandui, ce n’est pas difficile
à savoir. J’ai eu des vagues vraiment sympas un peu partout, même si ce n’était
pas la saison de l’année en Indonésie mais globalement
c’était vraiment très cool
.

Au final, plutôt twin ou finless ?

W.A – A un moment dans le tournage, tu te retrouves à avoir fait tellement d’images en twin fin dans un certain style de vague que ça devient « has been », c’est trop fait, on se
demandait alors ce qu’on pouvait faire de plus. Du coup, je suis passé un peu au finless en me donnant
un challenge et en me disant « voilà, tu vas essayer ça », un truc complètement différent et qui me fait sourire quand j’y arrive. D’avoir eu
la chance de l’essayer à Desert Point fut quelque chose de spéciale. Tu te dis que tu
vas prendre une branlée et taper le reef (déjà que je le tapais avec mon
twin). Et puis je me suis retrouvé sur cette session là où il n’y avait pas
beaucoup de monde. J’ai pu prendre pas mal de vagues, c’était incroyable et j’ai
adoré. Bien sur j’ai pas mal bouffé, c’est normal, mais la planche tient bien,
c’est vraiment un art différent et très challengeant. 

Le finless, t’apprécies quand même ?

W.A – Oui, je trouve ça
cool. Il y a vraiment des vagues qui sont adaptées au finless, des vagues
creuses, elles adorent ça. C’est une planche qui aime bien être sur le rail, si
la vague est plate, la planche reste à plat, il faut quand même avoir un curl. Après, avec le finless, c’est à tes risques et périls, tu peux rater la vague de ta vie
mais c’est comme ça. Tu peux slider, tu peux zipper, il suffit d’une turbulence et c’est fini.

En finless contrôles-tu un peu la planche quand même ou pas du tout ?

W.A – Oui, tu la contrôles
quand même un peu. De mieux en mieux chaque jour. On est
plusieurs surfeurs, trois notamment, à surfer en finless, et notre but c’est
d’arriver à tuber avec ces planches-là. C’est vraiment unique. Sur le rabbit
foot, le tail en croissant de lune devient ton gouvernail. Cette partie
de la planche va rester le plus souvent dans l’eau. La planche est faite pour être surfée frontside donc moi j’ai le rail du côté de mes orteils. C’est ce rail-là qui va nous laisser faire à peu près ce qu’on veut. C’est une façon de surfer très à l’arrière,
c’est un placement de pieds différent. Alors oui, ça fait plus mal aux chevilles
parce qu’on est accroupi, mais c’est quand même un élément intéressant.
Le but est de montrer aux gens que c’est plus facile que prévu de se redresser et à surfer, mais il faut avoir la vague adaptée. Ça adore les wedges, ça adore les
vagues un peu fortes et aux Mentawai, ce fut l’idéal parce que c’était clean, c’était beau, c’était parfait.

Comment se place-t-on sur un twin fin ?

W.A – Je me déplace
énormément sur la board. Dans les tubes je peux être pied joint presque, c’est
une planche stable, le pied arrière sera sur le rail et je serai sur la pointe des pieds. Parfois, je glisse. Je suis tellement accroché que la dérive
ne dérape pas et c’est moi qui dérape. Je suis vraiment sur un rail ce qui fait qu’il y a beaucoup de tension sur la
dérive. Ce sont des planches qui vont très vite. À Desert Point par exemple, ça allait presque trop vite. Tu peux ralentir, mais la
planche a envie d’aller vers l’avant. Ce sont des planches très stables et qui
sont faciles à la rame, du coup je me retrouve sur des grosses vagues car c’est
ça le but aussi, repousser les limites. Mais une fois que je me retrouve à
pomper, c’est une fusée.

Les thrusters, as-tu tiré un trait dessus ?

W.A – Une année,
aux Canaries, j’étais resté plus de trois mois là-bas avec mes 4 planches. J’avais fait du twin fin et du finless mais à un moment j’en avais eu marre de tout ça et
j’ai acheté un thruster. C’était une petite planche, une Patterson et j’ai bien aimé ! C’était différent. Bizarrement, ça m’a fait mal à la cheville, c’est comme si j’avais perdu
l’habitude, comme si j’avais perdu un muscle. Je ressentais une vraie torsion dans la cheville. Après, on a
beaucoup plus de pivot avec un thruster, il faut rentrer le tail et pivoter
alors que le twin c’est vraiment plus un surf en courbe
.

Quels sont tes futurs projets ?

W.A – Pour l’instant je n’ai pas grand chose. J’aimerais bien aller en Irlande. J’irais sans doute aussi au Portugal cet hiver parce qu’il fait chaud. J’aimerais bien aller à Fernando de Noronha, c’est une destination très cool et les vagues bleues ça donne envie. Ou sinon, peut-être faire un clip caribéen, voire même carrément faire un film sur toute la Caraïbe. Il y a encore pas mal d’endroits que je ne connais pas là-bas. Après, je ne ferai pas toutes les îles, je me baserai vraiment sur les spots où il y a de quoi surfer. Je sais que tu peux faire une vidéo entière à Puerto Rico, c’est facile là-bas. Après, les Caraïbes c’est compliqué parce que ce n’est pas tout le temps parfait, ça peut prendre beaucoup plus de temps que prévu avec l’hiver, la saison des cyclones etc.. Et puis il y a beaucoup d’îles. Mais sinon, pourquoi pas prendre un local guest sur chaque îles et découvrir, c’est quand même intéressant ». 

>> Vidéo par Manuel Claudeville Morell
>> Interview réalisée par Marc-Antoine GUET                                

   


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