Leon Glatzer : "Je me préparais mentalement depuis 5 ans pour ce moment"

Entretien avec le surfeur de 24 ans qui représentera l'Allemagne lors des JO de Tokyo. "Ça a complètement changé ma vie ! "

16/07/2021 par Rédaction Surf Session

Ce fut l’une des grandes surprises des Mondiaux au Salvador ! Car Leon Glatzer, 24 ans, a bien décroché sa place pour les prochains JO où il représentera… l’Allemagne !
Hier matin, nous avons pu nous entretenir par téléphone avec ce surfeur allemand qui il y a 15 jours encore, était loin de s’imaginer pouvoir un jour vivre ce rêve éveillé.
Leon nous a (notamment) parlé de son parcours professionnel, du processus de qualification olympique et de son ressenti à propos de ce qui l’attend… 
Entretien avec celui qui représentera l’Allemagne au Japon dans 9 jours !
Salut Leon, tout d’abord bravo ! Avant de nous expliquer ce que tu ressens, peux-tu revenir sur ton parcours professionnel ? 
Leon GlatzerYes ! Je suis né à Hawaï et j’ai commencé le surf quand j’étais très jeune. Quand j’avais 2 ans, ma mère a déménagé au Costa Rica et c’est là que tout a commencé ! Je surfais avec ma mère, à deux sur un grand longboard. C’est elle qui m’a appris. On vivait près de la plage de Pavones. À l’âge de 8 ans, je suis allé vivre à San José, la capitale. Comme j’ai commencé à aller à l’école je ne pouvais plus surfer. Ma mère s’est ensuite mariée avec un dentiste costaricain. Comme moi, elle rêvait de retourner vivre près de la plage. Quand j’avais 13 ans, elle est venue me chercher à l’école et m’a annoncé qu’on retournait vivre à Pavones. Elle a débarqué en plein milieu de la classe. Toutes nos valises étaient dans la voiture et les planches de surf sur le toit. J’ai commencé à beaucoup surfer, c’est devenu ma passion. Puis à 15 ans, j’ai signé mon premier contrat avec Volcom Europe et j’ai fait mon premier voyage en France. J’ai ensuite commencé à surfer pour l’équipe d’Allemagne et fait des Pro Juniors. À ce moment là j’étais surtout un free surfeur. 

Quand j’ai eu 19 ans, j’ai appris que le surf allait rentrer aux JO et ma vie a complètement changé ! C’était fou ! On a reçu beaucoup de soutien du gouvernement, du comité olympique et de la fédération allemande de surf. On a assisté à la mise en place d’une véritable structure en vue de notre qualification. On a eu droit à un psychologue du sport, deux coachs, des physiothérapistes, des team managers… Ils étaient avec nous tout le temps ! À partir de ce moment et pendant 5 ans, on n’a pas arrêté de s’entraîner. C’était une vie nouvelle, très intense. J’ai fait beaucoup de compétitions partout dans le monde, des QS… Je m’entraînais juste pour me qualifier aux JO. 

Raconte-nous ce processus qualificatif.
L.G Oui ! Le processus de qualification au Salvador a été la compétition la plus dure et la plus forte en émotions de ma vie. Ça a duré huit jours, c’était très long et il fallait être mentalement très fort. Le top 3 des athlètes de chaque pays était présent et il y avait seulement cinq places disponibles… Chacun de nous savait que ça allait être quasiment impossible. Quelle que soit notre manière de surfer il fallait être fort mentalement pour tenir sur la durée. 

Je n’étais pas vraiment stressé parce que je m’entraînais et je me préparais mentalement depuis 5 ans pour ce moment. Quand le heat a commencé j’étais surexcité, le moment que j’attendais depuis si longtemps était enfin là ! La compétition était très dure et j’avais beaucoup de chance d’avoir mon psy avec moi. Certains jours j’étais déprimé, fatigué, je me disais que je ne pouvais pas continuer. Puis le dernier jour est arrivé. Je devais enchaîner trois heats pour me qualifier. C’était intense. Je n’ai jamais vécu une telle expérience. Ce fut les trois heats les plus fous de ma vie ! Quand j’ai appris que j’étais qualifié j’étais tellement heureux, toute l’équipe allemande pleurait, tout le monde était si ému. J’ai commencé à vomir partout.

Puis j’ai parlé avec d’autres athlètes qualifiés, dont certains sont des amis à moi, et tous m’ont dit que le plus dur et le plus fou était vraiment la qualification, parce que tu sais que tu n’as qu’une seule chance… 

Gabriel Medina et Michel Bourez au 1er tour on en parle ? Qu’est-ce qu’on ressent au moment d’affronter des athlètes du World Tour ? 
L.GC’est très excitant d’affronter des surfeurs qui font partie du Championship Tour comme le champion du monde Gabriel Medina, d’être capable de surfer contre eux ! Je suis confiant mais surtout très excité de surfer contre les meilleurs athlètes du monde. Mais par dessus tout, je suis très heureux de participer un tel événement et de représenter l’Allemagne. 

J’ai déjà surfé contre eux lors des mondiaux de surf qui ont eu lieu au Japon en 2019 (Ndlr : qui rappelons-le, étaient qualificatifs pour les JO). J’ai manqué la qualification mais j’ai surfé à nouveau contre eux au Salvador en 2020. Devoir les battre m’a apporté encore plus de motivation et d’énergie ! Je n’étais pas trop nerveux mais surtout excité à cette idée.

Que signifie pour toi l’entrée du surf aux Jeux olympiques ? 
L.G L’entrée du surf aux Jeux Olympiques représente tout pour moi. Ça a complètement changé ma vie ! On a soudain reçu beaucoup de soutien. On a surtout eu la chance d’être soutenu par des coachs géniaux. Le chemin parcouru jusque ici a été génial, ça a été une vraie expérience de vie. Les Jeux olympiques sont le plus vieux événement sportif du monde et c’est énorme pour moi d’être le premier surfeur allemand à se qualifier.

Quel est ton ressenti par rapport au spot de Tsurigasaki ? Il est quand même très éloigné de ce que tu as l’habitude de surfer… 
L.G Tout le monde connait les conditions de ces vagues. Je travaille en étroite collaboration avec Al Merrick. Ils ont essayé de me faire les planches les plus adaptées possibles à ce genre de conditions, c’est très important. L’équipement doit être totalement au point, il faut savoir exactement ce dont tu as besoin pour surfer ces vagues. Je n’ai pas encore essayé mes planches, je suis très occupé en ce moment par les interviews, les médias… Mais je suis très excité ! Dès que j’arrive à Tokyo je vais immédiatement les tester.

>> Article par Ondine Wislez Pons

                        


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