John Shimooka, 2 ans déjà

Ancien surfeur du World Tour, ce proche de Sunny Garcia était devenu commentateur depuis quelques années. Il disparaissait à 51 ans il y a 2 ans jour pour jour.

16/11/2022 par Marc-Antoine Guet

Pour beaucoup de personnes, 2020 sera définitivement une année à oublier. Car en ce lundi 16 novembre, le monde du surf perdait une nouvelle grande figure. 
John Shimooka, icône du surf hawaiien, était retrouvé mort chez lui du côté de Sydney. Il n’avait que 51 ans.
Si les plus anciens d’entre nous se souviendront que John Shimooka avait atteint le 19e rang mondial en 1995, les plus jeunes se souviendront eux de la 2e partie de carrière de l’Hawaïen, quand ce dernier était commentateur de surf. 
Car Shimooka, surnommé affectueusement « Shmoo » par ses proches, travaillait pour Surfing New South Wales pendant les trois dernières années. Habitant non loin de Sydney depuis la fin des années 90′, il avait commencé à travailler avec Surfing NSW en tant que directeur général, organisant des compet’ de surf et diffusant quotidiennement en ligne ses reports de surf « Shmoo-one-two ». 

Surfing NSW avait confirmé la triste nouvelle via sa page Instagram dans la matinée.
« L’équipe de Surfing NSW est profondément bouleversée par le décès de l’un des nôtres, John Shimooka, aux premières heures de ce lundi matin », pouvait-on lire en légende. « On se souviendra de lui pour sa passion pour ce mode de vie ainsi que pour son énergie et son enthousiasme. C’est notre jour le plus triste ».
Ancien surfeur du World Tour, commentateur de surf, ceinture noire de Jiu Jitsu et directeur général des partenariats pour le surf en Nouvelle-Galles du Sud depuis 2018, « Shmoo » était un membre très apprécié de la communauté surf mondiale.
Petit par la taille, très grand par le charisme

Shmoo avait émergé du South Shore d’Hawaii au milieu des années 80′. Il surfait vite et avec ses hanches. Son allure lui valu rapidement le surnom de « dancing Hawaiian playboy ». Il était surtout redoutable dans les beachbreaks, beachbreaks qui, à l’époque, constituaient la majeur partie du circuit. 
Toujours prompt à se moquer de sa petite taille, Shmoo compensait par une personnalité surdéveloppée. Rod Kerr, Matt Hoy, Dog Marsh, Pottz, Gerr, Sunny Garcia et Sonny Miller notamment faisaient partie de ses amis les plus proches. Amis avec lesquels ils n’hésitaient pas à faire la fête pendant ses années sur le World Tour.

La vie de rêve avait tourné au cauchemar
Mais malgré un talent indéniable, Shmoo finit par s’épuiser et abandonne le Tour en 1992. Car si John était au top de sa forme sur le circuit à la fin des années 80′, il admettra de son propre aveux avoir touché le fond au début des années 90′.
« Je vivais alors en Californie et il y a eu une période de trois mois où je faisais la fête tous les soirs. Lisa et moi n’avions pas d’argent. Je comptais les penny rolls pour un hot dog et des cigarettes, mais j’avais toujours de l’argent pour de la bière et tout le reste. Je ne faisais pas de surf et je pesais près de 90 kilos, ce qui est beaucoup pour quelqu’un qui mesure 1,20 m. J’ai touché le fond mais je me souviens de m’être réveillé un après-midi avec Sunny (Garcia) devant moi. Il m’a dit : « Shmoo, qu’est-ce que tu fais ? Reviens à Hawaii. » pouvait-on lire sur l’article hommage de nos confrères de Surfline
En mauvaise forme et à court d’argent, il s’était alors laissé convaincre par son pote de toujours Sunny Garia, de revenir à Hawaii depuis Los Angeles pour se consacrer à nouveau au surf. Sur le North Shore, Sunny Garcia le remet en forme et le fait repartir sur le Tour en 1995.
Les deux hommes atteignent ensemble cette année là, la finale à Bells Beach.

L’Australie pour se relancer
Après sa carrière réussie de surfeur pro, Shimooka s’était lancé dans le commentaire et l’animation, devenant ainsi connu et apprécié dans le monde entier. Il était devenu la voix du surf dans les années 2000. 

L’Hawaïen restera dans les mémoires pour son surf flamboyant sur le World Tour, ses commentaires épiques et son amour des valeurs fondamentales du surf et de son style de vie.
Il s’était installé en 1999 en Australie (à Cronulla) avec sa femme Lisa avec qui il a eu un fils, Brandon, âgé aujourd’hui de 21 ans. 
Une année 2019 très compliquée
Alors qu’il semblait avoir remonté la pente, John Shimooka dû en 2019 faire faire à deux nouvelles grosses épreuves : la disparition de sa femme et les problèmes de santé de son pote de toujours Sunny Garcia. 
Ces deux pertes ont lourdement pesé sur John Shimooka. Sa femme Lisa et Sunny Garcia, étant les deux personnes qui ont le plus compté pour lui, l’aidant à remonter la pente quand il était au plus bas. 
En août 2019, il avait participé à l’événement « Surfers Unite to Fight Suicide » en Australie… Il s’était levé cette nuit-là pour parler de son pote Sunny Garcia et de la nécessité de parler de ce qui s’était passé. Pour éviter que cela n’arrive à d’autres…
Shmoo devait retourner à Hawaii en fin d’année 2020 et avait hâte de renouer avec les anciens pour la première fois depuis quelques années. 
A travers une déclaration, la WSL s’était déclarée « attristée d’apprendre le décès de John Shimooka. Ancien surfeur du CT (Championship Tour), cadre de l’industrie, commentateur et entraîneur, il a eu un impact majeur sur le monde du surf. Nous sommes de tout cœur avec sa famille et ses amis ».
En ce 16 novembre 2020, à Hawaii, en Australie et dans le monde entier, le surf perdait l’un de ses plus grands personnages et l’une de ses âmes les plus chaleureuses.
Deux ans plus tard, toutes nos pensées sont bien évidemment toujours tournées vers la famille et les proches de John Shimooka.
Si vous souffrez de dépression, il est possible de vous faire aider. Une ligne offre une écoute psychologique ponctuelle et une éventuelle orientation par des professionnels, anonyme et sans jugement, 7j/7 et 24h/24. Il s’agit du 01 45 39 40 00.

                    


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