François Lartigau, 4 ans déjà

Le 13 décembre 2016, le surfeur et artiste français prenait sa dernière vague.

14/12/2020 par Romain Ferrand

Personnage phare de la scène surf française depuis les années 60, chasseurs de vagues et artiste, François Lartigau nous quittait le mardi 13 décembre 2016 à l’âge de 67 ans.

Gibus de Soultrait, Président de l’Urkirola Surf Club, avait alors rendu hommage au membre du club et ami de longue date qu’était François. Un hommage toujours aussi poignant même 4 ans après. On n’oublie pas alors que l’on a commémoré hier les 4 ans de sa disparition. 
Gibus de Soultrait (le 13 décembre 2016) – « Depuis une quinzaine de jours la Côte basque connaît une beauté et une
sérénité des éléments magnifiques, à l’exemple de la dignité avec
laquelle François a décidé lui-même de son dernier
voyage. Il s’est battu comme un guerrier incroyable de force, de
lucidité, d’humour et d’amour contre ce cancer qui a eu finalement
raison de lui, à l’âge de 67 ans. Malgré les incessantes chimiothérapies
d’un « Endless Summer » comme il disait, il réussit une
sortie surf à Parlementia pleine d’émotion cet été avec son frère Jean
Marie à Parlementia, continua de ramer régulièrement en pirogue sur le
lac Mouriscot et vint en vélo électrique pour assister à toute la
journée de l’Urkiteko en octobre dernier. Puis quelques
temps après, il perdit le poids et la force qu’il avait durement gagnés
et il prit la décision de ne plus lutter mais de vivre ses derniers
moments dans la solennité d’une vie riche et colorée, bien remplie, mais
devant connaître une fin, comme pour tout être
humain. Entouré de l’affection de son entourage proche, il confia aussi
aux uns et autres la mission de ses mémoires, de ses œuvres et de ses
cérémonies d’adieux, comme un chef de tribu. Chef qu’il aimait bien être
et qu’il était par son parcours de grand surfeur,
farouchement fidèle à cet amour des vagues et des boards qui l’avait
saisi à la sortie de son enfance et qui ne le quitta jamais plus jusqu’à
ces derniers moments où il avait encore une planche de surf en
commande…

Dans les années 60 avec son frère Jean-Marie, Murphy (surnom tiré
de la mascotte de Surfer magazine qu’il dessinait à tout bout de champ)
briguait les podiums jusqu’à décrocher un titre de champion de France en
1969. Il savourait aussi, aux Beaux Arts
à Bayonne comme au bar du Steak House à Biarritz, la belle liberté qui
soufflait sur la jeunesse d’alors depuis Mai 68. Il partageait les
sessions avec les surfeurs (champions ou non) étrangers de passage et en
tira l’envie le voyager. L’Australie fut sa terre
d’élection pendant ces 70’s surf on the road et on the side. Un voyage
rocambolesque dans un bateau de migrants le mena là-bas, avec une étape
de quelques mois sur un spot magique encore méconnu du nom de Jeffreys
Bay, en Afrique du Sud. Parmi les pionniers
de Bali, il fit de l’île son évasion régulière, à l’époque où le beamon,
le nasigoreng et la marche secrète à Uluwatu faisaient le rythme de la
journée de surf. En Australie, il exerçait son talent artistique dans la
déco des planches, et bien que backside
dans ce paradis de droites qu’est la Gold Coast, il brillait en single
fin dans les vagues. Début des années 80, il revint en France et
participa à l’aventure des premières heures de Quiksilver à St Jean de
Luz avec ses dessins qui firent les t-shirts de la
marque pendant plus deux décennies. La Côte des Basques, Parlementia,
les Alcyons étaient ses spots favoris, refuges impérissables d’une vie
affective un peu rock, « surfeur de père » de Sebastien puis de Camille et
Martin qu’il a eus dans son cœur et chéris
jusqu’au bout, avec une tendresse manifeste, sous la peau du guerrier
parfois un peu fanfaron.

Au local du club, ses planches marquaient les murs au point que
ceux-ci étaient comme sa seconde maison. A Parlementia, où nous allons lui donner un dernier hommage, il y surfait depuis 53 ans, autant
dire que cette vague faisait sa chair. 

Talentueux surfeur et personnage épique du surf français et
au-delà, François a su, par son attitude exemplaire face au destin qui
le faucha en moins d’un an, nous diminuer la peine de le voir partir.
Mais il va nous manquer !! Ces dix dernières années,
il a été l’âme de l’Urkirola, chaque fois parmi les premiers à reprendre
sa licence en début d’année, infatigable nettoyeur du club, présent et
loquace à toutes les AG, musicien blues avec son harmonica  lors des Sardinades, soutien par ses tableaux de
l’Urkiteko… nul doute que son attachement au club était réel et
profond. S’il ne sera plus là pour râler contre « ce con qui a encore
foutu plein de sable dans la douche », il continuera de rayonner au
line-up et avec cette tranquillité et maîtrise, un peu
plus au large sur sa 10′ Skip Frye, qui le caractérisait ces dernières
années.

On surfe pour toi, François ! 

Gibus de Soultrait, président de l’Urkirola Surf Club







        


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2 commentaires

  • surfzombi
    3 janvier 2017 21h24

    Il va sans doute aller retrouver miky ou le jean et aussi le surf Spirit qui n est que trop absent actuellement, RIP F.L

    Répondre

  • piercha
    24 décembre 2016 12h10

    Le surf à perdu une icone trop tot , merci pour les photos et l’historique !

    Répondre

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