Mosaïques de surfeuses par Delphine Priem

L'artiste Delphine Priem immortalise la grâce des surfeuses par assemblage d'émaux de verre. De la mosaïque comme on l'aime.

04/01/2012 par Romain Ferrand

Delphine Priem est mosaïste. Elle rassemble des centaines d’émaux de verres de toutes les couleurs et de toutes les formes pour tenter d’exprimer, entre autres, la fluidité des mouvements des surfeuses. Une forme d’art qui revisite le travail des vitraillistes, offrant des créations originales qui peuvent se fondre sur un large panel de différents supports. Elle travaille à mi-temps dans une boutique de lingerie haut de gamme afin de se libérer un maximum de temps pour sa passion, qu’elle espère un jour exercer en activité principale. C’est dans un petit atelier qu’elle s’est aménagée chez-elle dans le Havre (76), qu’elle réalise ses créations.

Comment t’es venue cette passion pour la mosaïque ?

C’est après divers essais en peinture et dessin, ainsi qu’un fort intérêt pour les vitraux et la mosaïque, que j’ai pris le temps au cours d’un congé maternité de découvrir les techniques de base de la mosaïque et ses différents matériaux et outils.

Comment t’es-venue l’idée de rapprocher le surf à ton travail de mosaïste ?

C’est à l’âge de 17 ans que j’ai essayé le surf pour la première fois. Mon mari surfe depuis toujours et quand mon fils ainé s’y est mis avec beaucoup d’intérêt, j’ai décidé de réessayer. Même si malheureusement cela reste occasionnel, c’est toujours un vrai plaisir, surtout en famille. C’est lors d’un voyage à Hawaii que j’ai découvert le surf art et toute sa culture. J’aime l’authenticité et la poésie qu’il s’en dégage. Il y a un côté très amusant et ludique à travailler sur le thème du surf, et en tant qu’artiste, cela me permet de m’exprimer sur un sujet qui me tient à coeur.

Comment réalises-tu tes oeuvres plus concrètement ?

Je pars souvent d’une photo concernant des surfeuses et en tant qu’ancienne danseuse je suis tout particulièrement inspirée par les styles de Kassia Meador et Pandora Decoster, qui me font penser à des ballerines exécutant une chorégraphie sur l’eau. Pour le reste, l’imagination prend le dessus tout en tenant compte des possibilités de découpes et d’assemblages, tel un puzzle. Je travaille sur des panneaux de médium pour les tableaux, en pose direct sur les meubles et sur filet pour les fresques. Je découpe les formes que j’ai dessinées à partir de grand carreaux de verre à l’aide de différents outils (pinces et coupe-verre). Je colle et j’applique ensuite un joint de carrelages.

Où te procures-tu tous les morceaux de verres ?

Mes émaux de verre de prédilections sont les émaux d’Albertini. Cette société est une fabrique familiale et artisanale, depuis cinq générations, de pâte de verre (émaux et dalles) pour la réalisation de mosaïques et de vitraux, se situant en région parisienne. J’utilise parfois d’autres petits carreaux de fabrication industrielle que je trouve dans une boutique à Paris. À l’occasion, je récupère également du verre sécurit cassé (vitre de voiture ou abribus).

Comment t’organises-tu pour tout stocker et mettre en place ?

L’aménagement d’un petit coin atelier a été plus que nécessaire, vu que je salie et sème des petits éclats de verre partout. Mon installation s’est faite à la maison, en rez de jardin, un petit cocon, un endroit où je me sens bien, au milieu des cagettes remplies de pâtes de verre, d’outils, de tableaux qui attendent d’être exposés ainsi que les longboards de la famille.

Qu’est-ce qui t’inspire pour créer ?

J’ai un goût très prononcé pour l’art déco, l’art nouveau depuis l’enfance, le design en général et l’art graphique. J’aime les styles épurés et intemporels. Mes inspirations sont très variables, je suis quelqu’un de rêveur et mon esprit est en perpétuel vagabondage. Je peux partir de n’importe quoi, un meuble, un vêtement, un timbre poste même. J’aime associer tout ce que je vois et aime.

Quelles sont les utilisations finales de tes oeuvres ?

Je n’ai pas la prétention d’être une grande mosaïste, loin de là, mais j’aime l’idée de donner une autre image à la mosaïque. Les utilisations de mes oeuvres sont jusqu’alors des tableaux, des revêtements de table, de la décoration de meubles ou encore des fresques murales. Beaucoup d’autres possibilités sont à exploiter, mais je veux avant tout, donner une dimension plus artistique qu’artisanal à mon travail.

Quelles sont tes prochaines réalisations ?

Je suis actuellement en train de réaliser une réplique de deux logos d’une marque de voiture italienne. Un projet de table, en collaboration avec un copain artisan ferronnier, a été évoqué. L’année commence déjà bien remplie. J’ai une grosse pochette où se trouvent tous les dessins de projets sur le thème du surf féminin bien sûr, un grand format, mais également le développement d’un projet de street art. Mais chut!

Delphine a exposé pour la première fois à l’occasion du MIACS 3, en 2009. (Marché International d’Art Contemporain consacré au Surf, ndlr) et pense renouveler sa participation chaque fois que possible. D’autres expositions sont en projet pour le printemps prochain. Vous pouvez suivre tous ses travaux sur son blog ou sur sa page Facebook.


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