L’avenir du circuit féminin passe-t-il par les airs ?

Sally Fitzgibbons explique pourquoi elle en est convaincue, et comment elle a décidé de s'entraîner.

14/06/2020 par Olivier Servaire

Réalisation d'un air féminin.
Sally Fitzgibbons air
Réalisation d'un air féminin

Le surf de compétition a beau être à l’arrêt, les pros n’ont cessé ni leur préparation, ni leur réflexion sur les moyens de grappiller un maximum de points dès la reprise.

Pour Sally Fitzgibbons, qui a déjà terminé 10 années dans le Top 5 mondial, la meilleure façon de faire des bonds au classement serait de décoller au sens propre du terme…

Dans une interview accordée au site Olympic.org, la surfeuse australienne explique qu’elle voit cette révolution pour bientôt : « Je pense qu’on va assister à une recrudescence de manœuvres aériennes lorsque nous reprendrons la compétition » raconte-elle à l’organe de presse du CIO.

Fascinée par les « airs super techniques » qu’elle voit dans les films de surf, elle reconnait que ces manœuvres sont très difficiles, mais trouve cette recherche de la perfection très inspirante. Et si c’est du coté de surfeurs comme Filipe Toledo ou Italo Ferreira qu’elle regarde aujourd’hui pour trouver ses modèles, « les choses vont changer » estime Sally.

Elle a donc logiquement profité de cette période de pause pour travailler son répertoire aérien sur ses spots préférés de Nouvelle-Galles du Sud. Car si d’habitude « les programmes d’entraînement sont chargés et nous n’avons pas le luxe d’apprendre de nouvelles manœuvres« , elle a cette fois mis le cap vers le haut, quitte à récolter « beaucoup de bleus » sur des atterrissages ratés…
Ses efforts et ses progrès se mesurent au rythme de manœuvres aériennes qui garnissent toujours plus souvent ses publications sur les réseaux sociaux. Car plus question de « garder ces tours de passe-passe comme arme secrète« , désormais la guerre aérienne est déclarée, et Sally veut se placer en tête de ce combat.

Pense t’elle pour autant avoir franchi le cap pour éventuellement remporter son premier titre mondial ou une couronne olympique ? « J’ai fait d’énormes progrès à l’entraînement, mais je pense que le véritable défi, c’est de placer régulièrement ces manœuvres dans votre programme en compétition, quand vous êtes sous pression, même si elles sont super risquées » explique-t-elle.

Il faudra donc attendre la reprise du circuit pour savoir si l’entrainement a payé et que les juges lui donnent raison. En attendant, et comme à chaque fois que le sujet des airs est abordé, certains se réjouiront de voir les surfeuses engagées dans cette démarche de progression technique, tandis que les plus traditionalistes continueront à regretter le « bon vieux temps » où le surf ne se pratiquait que sur la face de la vague…


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