Maxime Castillo a décidé de prendre du recul après dix ans sur le circuit mondial, dont trois saisons dans le top 8. Sans quitter la compétition, il choisira désormais les épreuves qui le motivent le plus et consacrera plus de temps au free surf et à de nouveaux projets. Animé par une soif de découverte, il veut explorer de nouvelles vagues, voyager et partager ses expériences avec sa communauté. Il continuera à concourir sur certaines étapes du tour mondial, avec l’objectif de remporter une victoire!
Qu’est-ce qui t’a poussé à prendre du recul par rapport au World Tour?
Je prends du recul, mais ce n’est pas une retraite! Je donne simplement une nouvelle orientation à ma carrière. Après dix ans sur le circuit mondial, dont trois saisons dans le top 8, ma motivation à suivre l’intégralité du tour a diminué. Le coût élevé, la rentabilité en baisse, la routine et l’envie de nouveauté m’ont poussé à faire des choix.
Me qualifier en 2015 était un accomplissement. J’ai vécu des expériences inoubliables, voyagé aux quatre coins du monde et côtoyé mes idoles. Mon parcours m’a apporté une progression constante et une évolution personnelle dont je suis fier. Maintenir dix saisons dans le top 16 a été un défi relevé avec succès, marqué par de belles performances et plusieurs podiums. Mais un objectif reste à atteindre : remporter une étape… et je n’ai pas dit mon dernier mot! (Rire)
L’organisation fait son possible, mais l’investissement demandé devient trop lourd. Le circuit, à mes yeux, stagne : moins d’étapes, des événements incertains et un engouement en baisse. Sans critique, je constate une réalité : les marques investissent moins, compliquant l’organisation des compétitions.
Je ne suivrai plus le tour à 200 %, mais je continuerai à participer aux épreuves qui me motivent, à explorer de nouvelles compétitions et à surfer des vagues inédites. Mon objectif : allier performance, voyages et projets créatifs. Il m’a fallu trancher : d’un côté, m’engager à 100 % sur le tour IBC, de l’autre, explorer de nouveaux projets qui me passionnent. Aujourd’hui, je suis heureux d’ouvrir ce nouveau chapitre et de donner une nouvelle dynamique à ma carrière.
Est-ce une décision que tu réfléchissais depuis longtemps ou quelque chose de plus récent?
J’ai l’impression d’avoir fait une crise de la trentaine! (Rire – Maxime vient de fêter ses 30 ans en décembre) Non, je plaisante! Cela dit, j’y réfléchissais déjà depuis un moment. Ce n’était pas évident de comprendre exactement pourquoi et comment aborder cette nouvelle phase. Cette décision a été mûrement réfléchie après une vraie introspection. Aujourd’hui, je suis heureux de mon choix et impatient d’entamer ce nouveau chapitre!
« J’espère qu’ils liront l’interview en entier pour bien comprendre et remettre les choses dans leur contexte! »



« Je passe un temps fou sur Google Maps à scruter la carte, et je me dis que je n’aurai jamais assez d’une vie pour tout voir! »
Quelle place aura la compétition dans cette nouvelle phase de ta carrière?
La compétition restera une partie importante de ma carrière, comme je l’ai déjà mentionné. J’adore l’esprit compétitif et je continuerai à participer, mais d’une manière différente.
Je me sens bien dans mon surf et je veux profiter de plus de temps libre et de sessions de free surf pour continuer à progresser. De nombreuses nouvelles compétitions m’attirent et je suis extrêmement motivé pour donner le meilleur de moi-même.
Quant aux compétitions IBC, j’ai encore des objectifs précis en tête que je n’ai pas l’intention d’abandonner!
Qu’est-ce qui t’attire le plus dans l’idée du free surf et de voyager?
J’ai soif de découverte : explorer de nouveaux endroits, surfer de nouvelles vagues, découvrir de nouvelles cultures et paysages! Je passe un temps fou sur Google Maps à scruter la carte, et je me dis que je n’aurai jamais assez d’une vie pour tout voir (Rire).
J’ai une vraie obsession pour être au bon endroit au bon moment, scorer une houle parfaite en strike mission… Ça m’excite tellement que c’est en train de devenir une véritable passion! Je veux me consacrer davantage à cette quête, avec un focus sur des spots encore peu explorés. J’ai des potes motivés, on prévoit déjà quelques missions, et bien sûr, on va documenter tout ça!
Quels sont les premiers spots ou destinations que tu as envie de découvrir?
Dans un futur très proche, je suis au Panama pour la première fois! Je vais y passer un mois entre le Panama et le Costa Rica, deux destinations que je n’avais encore jamais explorées. Je suis ravi de pouvoir enfin le faire! En plus, il y a cette superbe compétition à Bocas del Toro, ce qui me permet de combiner voyage et compétition à la perfection.
Ensuite, direction l’Afrique du Sud! Il y a une belle compétition sur une vague de qualité, et comme je n’ai encore jamais mis les pieds là-bas, l’idée me motive à fond. J’ai aussi les compétitions de Safi et Quemao en stand-by.
Ça fait déjà un bon programme entre surf trips et compétitions, le tout sur des vagues world-class!
Je prévois également de participer aux étapes IBC du tour mondial au Brésil et au Portugal, ainsi qu’à quelques compétitions européennes et nationales.
Sans oublier, bien sûr, une ou deux strike missions secrètes, selon les conditions! Et puis, il faut aussi penser à travailler un peu. Jusqu’à septembre, voilà le programme!
Pour l’année prochaine, d’autres destinations, voyages et compétitions sont déjà dans mes plans… mais je ne vais pas tout dévoiler tout de suite! (Rire)
Prévois-tu de partager ces expériences avec ta communauté, via des vidéos ou des projets spécifiques?
Évidemment, c’est l’objectif! De nombreux projets sont à venir, et je suis super enthousiaste à l’idée de partager tout ça avec ma communauté.
Je vais relancer ma chaîne YouTube et développer d’autres projets en parallèle… Mais je ne vais pas tout dévoiler tout de suite, sinon ce ne serait pas drôle!




Tu évoques les difficultés financières liées à ton sport, comment pourrais-tu surmonter ces obstacles dans ce nouveau chapitre?
Honnêtement, je ne sais pas trop! (Rire)
Ce qui est sûr, c’est que ce n’est plus seulement les résultats qui attirent les marques aujourd’hui, mais plutôt l’image que tu dégages et le contenu que tu proposes.
Je suis bien placé pour le savoir : mon titre de champion du monde junior ISA, mon sacre de champion d’Europe pro, mes qualifications et mes belles saisons sur le tour pro… Tout ça ne m’a pas forcément apporté plus de sponsors ou d’opportunités. Bien sûr, ça joue dans la balance, mais aujourd’hui, les marques recherchent avant tout de la visibilité.
De mon côté, je vais continuer à proposer du contenu, développer mon image, innover, tout en restant actif en compétition. On verra bien où ça mène!
Selon toi, que pourrait-on faire pour améliorer les conditions des bodyboardeurs professionnels?
J’ai malheureusement le sentiment que les marques de bodyboard n’investissent plus vraiment, ni dans leurs athlètes ni dans le tour mondial… Si tu regardes, la plupart des riders sur le circuit ont des sponsors en dehors du milieu. C’est grâce à ça qu’ils arrivent à financer leur saison.
Si on cherche à comprendre pourquoi, je pense que le fait que le bodyboard ne soit pas encore un sport olympique n’aide pas… Je dis bien pas encore, car j’espère qu’un jour on y arrivera! On manque clairement de médiatisation, et ça complique vraiment les choses.
Qu’espères-tu accomplir dans cette nouvelle phase de ta carrière?
C’est vaste ! Je pense qu’il me reste encore énormément de choses à accomplir.
Sur le tour mondial, j’aimerais vraiment gagner une étape. Et ce n’est pas parce que je ne suis pas le circuit en entier que c’est impossible, bien au contraire! Sans la pression du classement et des points, je pourrais arriver en outsider, ultra motivé, et tout donner.
À côté de ça, il y a plein de compétitions qui me tiennent à cœur et où j’aimerais performer.
Et bien sûr, il y a aussi tous les projets vidéo que j’ai envie de concrétiser!
Est-ce que tu as des idées de projets spécifiques, comme des collaborations ou des films autour de tes sessions?
Oh oui, j’ai plein de projets, peut-être même trop! (Rire)
Le plus dur, c’est toujours de trouver le financement pour les concrétiser. Mais oui, j’ai plein d’idées en tête, même si je ne vais pas tout dévoiler maintenant!
Participer à des compétitions européennes et nationales, c’est un moyen pour toi de rester connecté à l’esprit de compétition sans la pression du World Tour?
Ce n’est pas vraiment une question de pression du World Tour, car avec le temps, j’ai appris à la gérer. C’est surtout que j’aime la compétition et que je n’ai pas envie d’arrêter complètement.
J’ai juste envie de faire ce qui me plaît, tout simplement.
Comment réagira ta communauté face à cette décision?
Bonne question… J’espère bien! On va vite le savoir. (Rire)
En tout cas, merci de me donner l’opportunité d’expliquer plus en détail le pourquoi du comment et mes projets pour la suite. Ça permettra à ceux que ça intéresse de mieux comprendre ma démarche. C’est cool de pouvoir m’exprimer là-dessus et d’expliquer clairement pourquoi j’ai pris cette décision et ce que je prévois. J’avais fait une annonce assez vague sur mes réseaux, et comme je ne serai pas présent sur les premières étapes du tour – une première en 10 ans – ça aidera ceux qui se posent des questions à mieux saisir les raisons de ce choix.
J’en profite aussi pour remercier mes partenaires qui continuent de me suivre dans ce nouveau chapitre!



« Merci de me permettre de partager ma démarche et mes projets. Cela aidera ceux qui me lisent à mieux comprendre mon choix et ma nouvelle direction! »
Tu inspires de nombreux jeunes bodyboardeurs: quel message voudrais-tu leur faire passer avec ce changement d’orientation?
J’espère qu’ils liront l’interview en entier pour bien comprendre et remettre les choses dans leur contexte!
Je ne regrette absolument rien de ce que j’ai fait. Construire une carrière et une image passe par là. Mais aujourd’hui, j’ai simplement envie d’explorer d’autres choses.
Après, ce sont des ressentis personnels. L’important, c’est de s’amuser, de prendre du plaisir et d’être heureux!
Est-ce que tu envisages de jouer un rôle plus actif dans le développement du bodyboard en Europe ou ailleurs?
Effectivement, c’est un de mes projets plus personnels pour la suite : m’impliquer davantage dans le développement du bodyboard en Europe.
Que ce soit à travers les business liés aux marques de bodyboard, l’organisation de nouvelles compétitions ou encore l’accompagnement des jeunes, j’aimerais vraiment contribuer à faire évoluer ce sport.
Avec ce nouveau rythme, penses-tu trouver un meilleur équilibre entre ta vie personnelle et ta carrière?
Sincèrement, c’est aussi l’une des principales raisons de ce changement de rythme. Je sens que c’est le bon moment pour me concentrer sur la construction de mon avenir, aussi bien sur le plan professionnel (business, etc.) que personnel.
Qu’est-ce qui te motive le plus dans ce changement: la liberté, le voyage, ou l’envie de nouveauté?
Sincèrement le tout! (Rire)
J’aime bien le mot liberté et découverte de nouveauté ça me plaît bien!
Est-ce qu’il y a des personnes ou des expériences qui t’ont inspiré à faire ce choix?
Pas vraiment, non. Comme je le disais, c’est avant tout un ressenti personnel. Ma famille et mes proches m’ont aidé et conseillé, et je les en remercie, mais au final, j’en ai parlé à très peu de monde. Cette décision vient vraiment de moi, et je suis super heureux d’avoir pu clarifier tout ça dans ma tête pour prendre cette nouvelle direction dans ma carrière. Il me tarde de commencer ce nouveau chapitre!