Haleiwa : Michel Bourez, cinq ans après

Réactions à chaud du Tahitien et des finalistes de ce Reef Hawaiian Pro. Michel Bourez prend les commandes de la Triple Crown !

25/11/2013 par Surf Session

Le spot d’Ali’i Beach, à Haleiwa, va désormais pouvoir panser ses plaies. Celles infligées par le surf surpuissant et aiguisé de Michel Bourez. Comme en 2008, année de sa dernière victoire sur le circuit ASP, le Tahitien de 27 ans s’est imposé, dimanche soir (heure de Paris), au Reef Hawaiian Pro. Première des trois levées de la 31e Vans Triple Crown que le « Spartan » a tout bonnement survolée.

Car les chiffres sont implacables : cinq séries gagnées avec une moyenne extravagante de… 17,10 ! Peu importe la taille des vagues – clairement meilleures pour ce jour final que la veille – ou les adversaires à l’eau à ses côtés, le Français a plané sur le Prime hawaiien.

En quarts (16,67) puis en demies (16,33) ce dimanche, Michel Bourez a poursuivi son récital, sans fausse note, torturant les ondes, droites et gauches bien choisies, de ses carves monstrueux. La finale n’a pas échappé à la règle : une droite (7,77) pour poser les jalons de son premier succès depuis cinq ans suivie d’une gauche (9,40) réduite en charpie en trois turns enchaînés à vitesse grand V. Fred Patacchia (Haw, 2e) et Jérémy Florès, au final excellent 3e malgré des soucis de planches, ont bien tenté de faire leur retard sur le Tahitien. En vain.

« C’est toujours un sentiment nouveau (de gagner) », ne s’arrêtait plus de sourire le « Spartan », lui qui, en juin dernier, était passé tout près de sa première victoire sur le World Tour au Oakley Pro Bali. « La première fois que j’ai gagné ici, j’étais super heureux car ça me permettait de me qualifier pour le World Tour. Cette fois, j’ai travaillé dur afin d’être en mesure de remporter la Triple Crown. Je me sens bien dans mon corps et mes planches marchent bien. Et depuis tout à l’heure, j’entends dire que le gars qui gagne à Haleiwa a beaucoup de chances de la gagner (il sourit). »

C’est ainsi ce qu’a dû lui susurrer à l’oreille Sebastian Zietz (Haw), qui avait emprunté, la saison dernière, le même chemin que Bourez à Haleiwa avant de finalement décrocher la timbale hawaiienne. Pour le Tahitien, deuxième de cette Triple Crown en 2011 derrière John John Florence (Haw), l’occasion est belle d’assouvir l’un de ses désirs les plus profonds, comme il le confiait, samedi, après son huitième de finale victorieux : « Après le titre mondial, la Triple Crown est le trophée que vous rêvez de gagner. C’est quelque chose de très spécial pour tout le monde. »

Un rêve qu’il partage avec nombre de surfeurs. Et notamment Fred Patacchia et Jérémy Florès, encouragés par leur finale du jour. « Je suis un peu frustré d’avoir perdu en finale, mais j’ai fait de mon mieux », positivait l’Hawaiien, qui se console en bondissant à la 17e place au World Ranking, synonyme de maintien garanti sur le World Tour. « Plus que tout, j’aimerais gagner la Triple Crown, ce serait la plus belle réalisation de ma vie de surfeur. Mais je sais que ce sera difficile. Là je suis bien parti et je sais que si je ne la gagne pas cette année, je n’en serai de toute façon pas très loin. »

Même appétit décuplé du côté de JF, le premier en action en finale avec un 8,33 scoré d’entrée sur une gauche avant de peiner pour dénicher un back up décisif. « Comme le dit Sunny Garcia, la Triple Crown est la plus belle chose après le titre mondial et je le crois (champion du monde en 2000, l’Hawaiien est le recordman des victoires dans la Triple Crown avec six trophées, NDLR) », rapportait le Réunionnais. « Trois contests avec des vagues puissantes. En même temps, vous pouvez surfer des vagues plus petites, comme cette année, donc, il faut savoir s’adapter. Le vainqueur de la Triple Crown doit être bon dans toutes les conditions et c’est ce qui la rend si spéciale. »

World Tour 2014 : Aranburu y est presque, Lacomare s’en éloigne

Quatrième larron (effacé) de la finale, Dion Atkinson (Aus) est, avec Bourez, l’autre grand gagnant de ce Reef Hawaiian Pro. Hors des places qualificatives pour le World Tour 2014 avant de poser le pied à Hawaii, l’Australien profite de son superbe parcours – il a notamment devancé et éliminé Zietz en quarts – pour revenir totalement dans la course à l’accession grâce à sa désormais 29e position au World Ranking (lire ci-dessous).

Aritz Aranburu (EUK) peut, lui aussi, quitter Haleiwa avec le sourire. Sa demi-finale le propulse au 25e rang du Ranking et l’assure à 99 % d’un retour dans l’élite la saison prochaine, quatre ans après en être sorti. Tombeur de Mick Fanning (Aus) en quarts, le Basque-Espagnol pouvait seulement regretter son élimination survenue à la suite d’une interférence très sévère sur Patacchia, infligée dans le money time alors qu’il avait auparavant scoré la top note de la série (8,17). « Ce sont des choses qui arrivent quand on lutte pour un résultat si important », préférait éluder le surfeur de Zarautz.

Mauvaise opération en revanche pour Marc Lacomare, exclu de la « bulle » qualificative pour la première fois depuis sa finale, en mai, au Prime de Saquarema. Repoussé à la 31e place au Ranking, le Landais navigue néanmoins à moins de 800 points des deux derniers détenteurs d’un strapontin provisoire pour le World Tour 2014, à savoir Mitch Coleborn (Aus, 29e) et Willian Cardoso (Bré, 30e). À Sunset Beach, le Français devra au minimum se hisser en quarts de finale pour espérer renverser la tendance en sa faveur.

Rayon certitudes, le Brésilien Jadson André (18e) et l’Australien Mitch Crews (23e) ont définitivement validé leur promotion dans l’élite la saison prochaine. Une première pour Crews, un retour pour André, déjà pensionnaire du Dream Tour de 2010 à 2012.

Dès ce lundi, la Vans World Cup of Surfing (24 novembre – 6 décembre), deuxième joyau (sur trois) de la Triple Couronne hawaiienne et ultime Prime de la saison, prend le relais plus au nord du North Shore d’Oahu, du côté de Sunset Beach. Pour les surfeurs n’appartenant pas au Top 34 et qui ne recevront pas de wild card pour le Billabong Pipe Masters (8-20 décembre), dernière épreuve du World Tour, ce sera la dernière chance d’engranger des points au World Ranking. Après, il sera trop tard.

Les résultats :

La finale :

1. Michel Bourez (PYF) 17.17

2. Fred Patacchia (HAW) 16.33

3. Jérémy Florès (FRA) 13.93

4. Dion Atkinson (AUS) 9.73

Les demi-finales (les deux premiers de chaque série qualifiés pour la finale):

DF 1 : Fred Patacchia (HAW) 14.37, Jérémy Florès (FRA) 13.50, Dane Reynolds (USA) 12.80, Aritz Aranburu (EUK) 11.12

DF 2 : Michel Bourez (PYF) 16.33, Dion Atkinson (AUS) 15.00, Adriano de Souza (BRÉ) 12.33, Josh Kerr (AUS) 4.00

Les quarts de finale (les deux premiers de chaque série qualifiés pour les demies):

QF 1 : Fred Patacchia (HAW) 13.86, Jérémy Florès (FRA) 12.17, Yadin Nicol (AUS) 11.93, Matt Banting (AUS) 9.44

QF 2 : Dane Reynolds (USA) 16.60, Aritz Aranburu (EUK) 14.60, Mick Fanning (AUS) 14.30, Pat Gudauskas (USA) 14.27

QF 3 : Adriano de Souza (BRÉ) 12.96, Dion Atkinson (AUS) 12.43, Sebastian Zietz (HAW) 8.70, Hodei Collazo (EUK) 8.27

QF 4 : Michel Bourez (PYF) 16.67, Josh Kerr (AUS) 14.34, Nathan Yeomans (USA) 12.87, Evan Valiere (HAW) 9.87

Vincent Martin // Planète Surf 


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1 commentaire

  • Gaetan
    26 novembre 2013 16h02

    Ça fait plaisir Michel !! Le pipe est pour toi fais nous encore rêver avec ton surf puissant

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