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Adam Dossar

Rencontre avec un photographe canaulais haut en couleur qui s'éclate du côté de Lacanau.

12/09/2019 par Rédaction Surf Session

Adam Dossar (aka Adam K-fé) est un photographe de Lacanau. Ou plutôt, c’est un passionné de photographie. Car dans la « vraie vie », Adam est commercial. Peut être l’avez-vous aperçu en flânant sur Instagram, peut être êtes-vous tombés sur un des ses sunsets colorés ou bien peut être l’avez-vous déjà croisé dans les eaux canaulaises.

Ce qui est certain, c’est que si vous ne le connaissez pas encore, vous allez grâce à cette interview, découvrir son univers. Un univers photographique qui vous emmène à la découverte du surf girondin (essentiellement) à travers un point de vue unique. Celui d’un homme passionné.

Peux-tu te présenter et nous raconter tes débuts, quand et comment as-tu été attiré par la photo ?


Je suis un passionné de photographie, mais je suis aussi commercial. J’ai toujours fait un peu de photo depuis qu’il est possible d’en faire avec des téléphones, et avant même l’ère d’Instagram et de Facebook.

J’ai commencé par l’argentique, qui a l’avantage de t’apprendre les vraies bases de la photo. Si je n’avais aucune prétention artistique, le but était quand même de faire des photos qui n’étaient pas toutes floues (rires). J’ai ensuite beaucoup shooté à l’IPhone et aux premières GoPro (pour faire les photos dans l’eau).

En shootant de plus en plus de surf, je me suis mis à rencontrer des gens et j’ai eu l’occasion de shooter avec Maud Le Car et Pauline Ado : j’ai adoré !

Aujourd’hui, à quoi ressemble ton matos ?

Actuellement, j’ai un Sony Alpha 7 III et c’est incroyable de shooter avec ça ! Avant cela, j’avais un Canon 700D. J’ai aussi un caisson pour les shoots aquatiques. Sur le Sony, j’ai un kit d’objectif qui permet de faire un peu de tout, passant du portrait au paysage ainsi qu’un petit 400mm pour faire du surf. C’est toujours compliqué car je suis limité par le budget.

Sur quels genres de couleurs ou de détails t’arrêtes-tu ?

Je shoote quasiment tout le temps en Gironde, principalement à Lacanau. C’est toujours complexe de passer la barre sans jet-ski et avec le caisson, donc je shoote souvent quand c’est petit et je me focalise plus sur le style et le comportement du surfeur que sur la taille de la vague ou même la couleur de l’eau.

Je m’adapte. J’admets que j’aime bien quand ça claque et que les couleurs sont bien saturées. Je suis très sunset aussi. Depuis que j’ai commencé la photo j’ai toujours aimé ça. Maintenant que j’ai le caisson et que je peux shooter dans l’eau, c’est le truc le plus dingue à faire. Alors quand en plus du coucher de soleil il y a des vagues et des mecs à l’eau, c’est le paradis !

Qu’est ce qui t’attires dans la photo de surf ?

C’est un peu la réponse basique, mais l’aquashot me permet de mêler deux passions, c’est cela qui m’attire : j’ai mes palmes, je fais de la photo (qui est le truc que je préfère au monde) et je suis dans l’eau avec mes potes. Des fois, une bombe passe et personne ne l’a remarqué, du coup je fonce la prendre en body surf, tout en faisant attention à mon caisson.

En aquashot, il y a toujours ce truc, la surprise d’attendre la bombe, de la voir, de savoir quand elle va arriver, de se placer, de savoir si tu l’as eu ou pas. Il y a aussi tout ce qui est technique et inhérent au caisson, comme la petite goutte d’eau qui se retrouvera dessus. Ce sont les petits trucs comme ça qui font que c’est plus dur que n’importe quel autre type de photo que j’ai essayé.

Adam Dossar surf photographie Lacanau
Adam Dossar surf photographie Lacanau
Adam Dossar surf photographie Lacanau
Adam Dossar surf photographie Lacanau
Adam Dossar surf photographie Lacanau

« Le voyage c’est aussi ça qui m’a poussé à faire de la photo. Avec mes parents je voyageais beaucoup petit. Même si ce n’était pas pour des surf trips, j’étais énormément attiré par la photographie. »

Adam Dossar

Quelles sont tes sources d’inspiration ?

Une des plus grandes sources d’inspiration pour moi a été Clark Little. J’étais à l’ère de la GoPro et c’est un des mecs qui s’est fait le plus connaître via les réseaux, avec des photos et des vidéos incroyables, ça m’a toujours envoûté. Il arrive à se mettre dans des conditions où peu d’autres en sont capables. Il m’inspire plus concernant les photos de shore-break et de grosses vagues.

Après j’aime beaucoup Morgan Maassen pour le côté artistique, c’est hyper beau. En France, j’aime aussi beaucoup Guillaume Arrieta et Antoine Justes de We Creative ou encore Laurent Masurel. Les concernant, il y a du niveau. Ce sont des mecs qui font les magazines !

Quelle est la meilleure session que tu aies vécu derrière l’objectif ?

Je dirais plus mes plus belles sessions que ma plus belle session (rires). Elles ont eu lieu à Hawaï. J’y étais il y a 2 ans avec Manon Lanza (d’Allons Rider), et être à l’eau à Hawaï quand tu fais de la photographie aquatique, c’est juste incroyable ! C’est un paradis sur terre. En plus des vagues, il suffit d’aller sous l’eau pour voir passer des tortues ou encore de lever la tête pour voir des baleines.

As-tu déjà voyagé pour shooter ?

Le voyage c’est aussi ça qui m’a poussé à faire de la photo. Avec mes parents je voyageais beaucoup petit. Même si ce n’était pas pour des surf trips, j’étais énormément attiré par la photographie. Mon vrai seul voyage photo que j’ai fait, c’était celui à Hawaï.

Quelle est, d’après toi, la destination de rêve pour shooter ?

En ce moment, je rêve vraiment de Tahiti. Mon prochain gros projet sera Tahiti, peut être l’hiver prochain, si tout se passe bien. J’espère aussi aller découvrir l’île Maurice avec ma copine (qui est elle-même Mauricienne).

Je ne suis pas trop tenté par des destinations comme Bali. Je ne veux pas me retrouver qu’avec des Français. Bien qu’il y ait de superbes vagues et que ce soit un très beau pays, ce côté touristique m’attriste un peu. Alors qu’à Hawaï, il y a ce côté paradisiaque que les locaux ont su préserver.

Là-bas, les mecs ont réussi à garder leurs traditions, leur vie, tout ça… Et puis, c’est juste dingue d’avoir l’océan, la montagne, les volcans, le tout dans 300 km².

Comment essayes tu d’innover dans tes prises de vue ?

Il y a pas mal d’inspirations sur les réseaux. Le fait d’avoir accès à un nombre incroyable de ressources permet de voir ce qui est fait, ça me donne envie de tenter de nouveaux réglages.

Ma bonne bande de potes joue aussi énormément. Avec eux, on a monté une association à Lacanau qui s’appelle le Topa Crew et qui organise des compétitions de surf et de skate. On est une petite vingtaine, donc on a tous nos personnalités, il y a des surfs et des styles qui diffèrent.

Par exemple, un de mes amis, Pablo Arrouays, fait de la babouche (du « kayak-surf ») et est extrêmement doué dans sa discipline. Être à l’eau avec des mecs comme ça qui déchire tout, ça donne de belles photos et ça donne envie de développer plus de projets avec eux.

Si tu devais choisir un spot à shooter, lequel ce serait ?

Si je la joue chauvin je vais dire Lacanau (rires). Cependant, si j’essaye d’être réaliste, je vais plutôt dire le North Shore. Il y a des vagues de rêve qui déroulent sur je ne sais combien de mètres. C’est le paradis sur terre. Littéralement.

Y a-t-il des pros que tu rêverais de shooter ?

Encore une fois, la réponse risque d’être un peu bateau (rires) mais les anciens mecs du Tour me font rêver. Kelly Slater, Mick Fanning, Rob Machado, Bobby Martinez, Sunny Garcia (petite pensée à lui), ce sont des mecs que j’adore. Kai Lenny fait office d’exception.

Je rêvais de tomber à l’eau avec une sorte de dream team française (rires). Et c’est arrivé l’hiver dernier ! C’était une excellente session dans les Landes avec Alain Riou, Miky Picon, François Lietz, Benjamin Sanchis aussi il me semble, et toute la bande.

Écrit par Juliette Daquin


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