CT : l’annonce des wildcards relance les débats sur ce nouveau format

Qualifié et blessé, Ramzi Boukhiam n'aura pas eu l'opportunité de surfer un seul heat sur le CT...

27/04/2023 par Maia Galot

La nouvelle est tombée cette nuit, en marge du Margaret River Pro (off en attendant de meilleures conditions). Les wildcards pour la suite de la saison 2023 ont été attribuées (débloquant automatiquement une entrée en saison 2024), de même que celles pour le début de saison 2024. Une de chaque chez les hommes et les femmes.

Johanne Defay & Kelly Slater continuent leur saison 2023

Pour la suite de la saison 2023, c’est une bonne nouvelle côté féminin puisque Johanne Defay, tout juste revenue sur le Tour, a obtenu cette confirmation attendue de sa capacité à revenir à temps plein sur le CT. Une décision motivée par sa 3e place mondiale l’an dernier et le fait que son incapacité de passer le cut ait été due à son absence pour blessure en début de saison.

Chez les hommes, le GOAT Kelly Slater, qui n’a pas passé le cut cette saison, bénéficie de la wildcard pour honorer ses 11 titres de champion du monde, 56 victoires de CT et sa place de plus jeune et plus vieux compétiteur de l’histoire masculine de la compétition. Aujourd’hui âgé de 51 ans, Slater est en quête d’un nouveau titre mondial et d’une potentielle qualification olympique provisoire. Difficile on l’accorde, d’imaginer un CT sans Slater, ou même la légende vivante du sport devoir repasser par les Challenger Series.

Kelly Slater Margaret River Pro
© Aaron Hughes/World Surf League

De grands noms pensionnaires des Challenger Series ?

« Le règlement de la WSL permet uniquement aux anciens champions du monde et aux concurrents du Final 5 de la WSL d’être éligibles pour gagner des points dans la seconde moitié de la saison en tant que Season Wildcards. Kelly et Johanne répondent à ces critères » a déclaré Jessi Miley-Dyer, chef du sport de la WSL.

Pour autant, ces décisions ont aussi un impact non-négligeable sur d’autres carrières non moins marquantes comme celle de Nat Young (pensionnaire du Tour de 2013 à 2017 puis en 2022 et 2023), Kolohe Andino (sur le CT depuis 2012), Sally Fitzgibbons (sur le Tour depuis 2010), Courtney Conlogue (sur le Tour depuis 2011) et Lakey Peterson (sur le Tour depuis 2012). Pendant une décennie ou plus, ces surfeurs et surfeuses ont marqué de leurs parcours et de leurs performances l’Histoire du sport comme on le connaît aujourd’hui. Difficile donc également de les imaginer remettre leur palmarès en jeu sur les Challenger Series…

Sally Fitzgibbons Margaret River Pro
Sally Fitzgibbons n’a pas passé le cut, décidé lors du Margaret River Pro cette année. © Aaron Hughes/World Surf League

Des failles dans le système

La nouvelle qui fait le plus de bruit est cependant celle des wildcards accordées pour le début de saison 2024. Chez les hommes, c’est Miguel Pupo (6e mondial en 2022 et 12 ans sur le CT), blessé à la cheville lors de l’épreuve du Portugal, qui a obtenu le pass convoité lui permettant de reprendre sa saison sur le CT en 2024. Brisa Hennessy reviendra chez les femmes également en 2024, notamment grâce à sa 5e place mondiale en 2022.

Pourtant cette wildcard-là, ils étaient plusieurs à la convoiter, à commencer par Ramzi Boukhiam. Après 10 ans de travail acharné sur les tours qualificatifs, le Marocain s’était qualifié l’an dernier sur le Championship Tour, réalisant son rêve et devenant le premier marocain à représenter son pays à ce niveau dans le surf. Malheureusement blessé lors de l’inter-saison, il n’a pas pu tenter sa chance avant le cut de mi-saison. Privé de la wildcard, le système le renvoie à nouveau sur les tours qualificatifs, sans avoir l’occasion de disputer une place qu’il avait méritée. Pire encore, du fait de sa blessure le Marocain manquera les premières échéances des Challenger Series, réduisant ainsi sa capacité à collecter les points nécessaires pour une requalification l’an prochain. Et tout cela alors qu’il n’aura pas surfé un seul heat sur le Tour…

Ramzi Boukhiam JO

Dure nouvelle, qui a éveillée nombre de commentaires sur les réseaux sociaux. Le plus abouti est signé Adrian Buchan, ancien pensionnaire du CT : « Toutes ces wildcards sont méritées mais j’espère que cela suscitera une discussion plus large sur les failles du système actuel. C’est fou qu’un gars comme @ramziboukhiam puisse consacrer toute sa vie aux qualifications, se qualifier, se blesser et ne pas surfer un seul événement, puis devoir repartir de zéro et que le tour perde une fanbase marocaine de plus de 35 millions de personnes. Il en va de même pour « people’s champ », @jadsonandre, qui n’a cessé de prouver sa valeur.« 

commentaire instagram Ramzi Boukhiam WSL
commentaire instagram Ramzi Boukhiam WSL

Extrait des commentaires (très nombreux) sous le post de la World Surf League (@wsl), annonçant les wildcards pour la fin de saison 2023 et le début de saison 2024.

Place aux nouveaux talents ou respect des palmarès des anciens ?

Dans son communiqué, la WSL explique son choix de la façon suivante : « les wildcards de la saison WSL sont sélectionnées par l’équipe WSL Tours et Compétition suite aux candidatures des athlètes. Le processus de sélection des wildcards prend en compte les performances en compétition, telles que les titres mondiaux, les classements des CT et des Challenger Series, les résultats des événements, ainsi qu’une évaluation médicale le cas échéant. »

Pas de réelle précision donc sur la façon dont la balance entre donner sa chance à un nouvel entrant et honorer le parcours d’un ancien se fait réellement. On savait le cut mal apprécié, les choses n’iront donc pas en s’arrangeant cette année… Ne nous lancez pas sur la déception de voir des talents comme Maxime Huscenot, Jake Marshall, Ezekiel Lau, Macy Callaghan ou encore la rookie Sophie McCulloch ne surfer que 5 événements de CT cette saison (ou moins pour cette dernière, blessée à Hawaii).


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