Michel Bourez, portrait d’un homme d’exception

"Chaque fois que je quitte ma famille c'est un sacrifice".

02/02/2019 par Marc-Antoine Guet


Michel Bourez c’est avant tout un sourire qui vous met vite en confiance. Une voix qui sonne comme celle d’un vieil amis que l’on connaît depuis des années. Pourtant, il suffit de se pencher quelques secondes sur son parcours, son histoire et son palmares, pour se rendre compte que nous n’avons pas à faire à une personne ordinaire. 
Discret, travailleur, humble, accessible mais ô combien talentueux, Michel Bourez fait partie de ces athlètes, qui, au-delà de leurs performances sportives au dessus de la moyenne, imposent le respect par leur caractère et leur façon d’être. Ce n’est pas pour rien que c’est certainement l’un des surfeurs les plus respectés du CT. Nous avons eu le privilège de le rencontrer pendant son passage à Hossegor pendant le Quik Pro France il y a quelques mois. Et le souvenir qu’il nous a laissé est celui d’un homme généreux, accessible, toujours disponible pour les autres et qui veux faire plaisir. Une joie de vivre communicative devenue rare dans le sport de haut niveau. 

Cette vidéo est certainement l’un des plus portraits les plus émouvants jamais vu depuis très longtemps. Son enfance, son parcours, sa famille… Une plongée dans l’intimité d’un homme d’exception devenu champion.  « La première fois que je suis allé à Teahupo’o j’avais 14 ans. C’était petit, 3-4 foot seulement mais j’avais peur. C’était tellement puissant. Je ne savais pas comment avoir un barrel. Je n’ai pas réussi à en choper un seul ce jour-là. Mais j’étais juste content de ne pas casser ma planche. Car c’était difficile d’en avoir à l’époque ».
Pourtant, Michel ne s’arrête pas en si bon chemin. Il sait ce qu’il veut et comment l’obtenir. « Cela a été difficile de dire à mon père que la seule chose que je voulais faire c’était surfer. Ce fut difficile pour lui à accepter mais aujourd’hui il se réveille pour chacun de mes heats. Peu importe où je suis sur la planète. Mon père m’avait dit de terminer le lycée et ensuite de faire ce que je voulais. Je me suis donné 3 ans pour me qualifier sur le World Tour ». 


Michel Bourez a eu raison de croire en ses rêves. En 2009, il intègre le World Tour et devient le 2e surfeur tahitien à accéder au plus haut niveau. L’année de sa qualification, tout le monde lui prédisait l’enfer à Hawaii. « En 2008 on m’avait dit de me qualifier sur le Tour avant  d’arriver à Hawaii. Car si j’attendais Hawaii, jamais je n’y arriverai ».  Pourtant, à Hawaii, Michel gagna ses galons de gladiateurs. En s’imposant à Haleiwa, Michel fit d’Hawaii sa terre promise.

Le CT depuis il ne l’ a jamais quitté. Cette saison est la dixième consécutive du champion qui fêtera ses 33 ans le 30 décembre prochain. De sa première victoire sur le Tour en 2014, à sa victoire au Pipe Masters 2016 en passant par ses graves blessures, Michel Bourez se confie à coeur ouvert. « Chaque fois que je quitte ma famille c’est un sacrifice ». 




Le portrait rare d’un Tahitien devenu au fil des années The Spartan. Un surfeur puissant, aussi bien à l’aise dans les gros barrels que sur les gros murs à manoeuvres des vagues du World Tour. Mais Michel c’est aussi ce surfeur capable de faire un canard sous un barrel de 3 mètres à Peniche, là où beaucoup auraient plongé laissant leur planche derrière eux. Un homme qui, au fil des années, de part son humilité, sa discrétion, son travail et sa gentillesse, a su imposer le respect. Certainement les 13 minutes les plus agréables à voir de ces dernières semaines.

                     

  


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