CT : 6 leçons à retenir des épreuves australiennes

Après la Gold Coast, Bells Beach et Margaret, l'heure est au premier bilan.

23/04/2018 par Marc-Antoine Guet

L’annulation la semaine dernière du Margaret Pro à cause des requins a mis fin un peu plus tôt que prévu à la saison australienne. Après les 3 premières épreuves en Australie, et juste avant de filer au Brésil pour la 4e étape ( le Oi Rio Pro), l’heure est au premier bilan. Entre les débuts poussifs de John John Florence et les adieux de Mick, voici 6 choses à retenir de ce début de saison. 

John John Florence dans le dur

Après un 2e titre de champion du monde glané chez lui à Hawaii, John John faisait (et fait) figure de grand favori à sa propre succession. Si John John arrive à reproduire les mêmes performances que l’année dernière, très peu de surfeurs pourront rivaliser avec lui et à 25 ans, il semble avoir le potentiel pour dominer le surf mondial dans les années à venir. Sans aucun doute le plus talentueux. Oui mais voilà. Depuis le début de saison, John John patine. Lors du Quik Pro sur la Gold Coast, John John s’est fait éliminer dès le 2e tour par Mikey Wright (probablement l’une des wildcards les plus dangereuses cette saison). 

Mais à Bells, John John n’a pas fait beaucoup mieux en se faisant sortir par son compère hawaïen Zeke Lau dès le 3e tour. Pire, la manière dont Zeke Lau l’a battu a ouvert une faille chez le champion. Lau a montré aux autres la voie à suivre pour battre le double champion du monde pour qui, son seul défaut serait peut-être d’être trop sympa en compétition. « C’est lui le champion, on ne doit pas lui laisser le moindre espace pour se reposer. Je ne voulais pas lui laisser le temps de respirer et lui mettre le plus de pression possible » s’était alors justifié Zeke Lau. Il n »empêche, après 3 épreuves, John John est à la traîne dans son objectif de conquérir un 3e sacre mondial. 

Revivez cet instant de grâce et d’amitié :

Caroline Marks à la hauteur

C’est la plus jeune surfeuse de l’histoire à s’être qualifiée sur le CT à l’âge de 16 ans seulement. Et si certains s’inquiétaient en début de saison de savoir si la jeune américaine allait se montrer assez mature pour être à la hauteur de l’enjeux, ils ont désormais la réponse. On la savait talentueuse, mais pas à ce point. Son talent et son potentiel sont indéniables et la petite pépite américaine ne semble pas connaître la pression. Sur la Gold Coast, elle a sorti Sage Erickson pour son premier heat éliminatoire de sa jeune carrière, avant de terminer devant Stephanie Gilmore et Silvana Lima au 3e tour. 

À Bells, Caroline a fait encore mieux puisqu’elle s’est hissée en demi-finale battue seulement par la future vainqueur de l’épreuve. Classée désormais 5e mondiale, Caroline Marks a clairement pris la mesure de l’enjeux, et malgré son jeune âge, sera une concurrente très sérieuse pour les filles cette saison. 

Griffin Colapinto, le rookie on fire

Et que dire de son alter égo masculin ! Lui aussi fait très fort pour sa première saison sur le tour. Et si la marche entre le QS et le CT est haute et souvent difficile à franchir, Griffin Colapinto nous a prouvé en 3 events qu’il a lui aussi largement le niveau pour rivaliser avec les meilleurs cette saison.
Sur la Gold Coast, Griffin s’est offert une demi-finale battu seulement par Julian Wilson, futur vainqueur. Mais il se sera surtout illustré pour avoir signé le premier 10 de la saison après un triple barrel. Ne vous fiez pas à ses allures de lycéen, Griffin Colapinto pourrait très bien venir jouer les trouble-fêtes dans le haut du tableau. Et pour beaucoup, il a déjà le potentiel d’un futur champion du monde… 

Mick nous manque déjà

C’est peut-être la première fois qu’un départ en retraite est autant remarqué que celui que nous a offert Mick Fanning. Depuis l’annonce de sa retraite à l’issus du Rip Curl Pro Bells Beach, le monde du surf s’est rassemblé pour lui rendre différents hommages à la hauteur de sa grande carrière. Le #CheersMick a pris des proportions démesurées sur les réseaux sociaux et l’histoire est passée tout près du conte de fées. Mick s’est hissé en finale de son event à Bells. Un endroit qui symboliquement représente tellement pour lui, et donc pour nous.
Mais il se pourrait bien que sa finale perdue est finalement mis encore plus en lumière l’Australien. Son émotion à l’eau et ses embrassades avec Italo Ferreira ont fait le tour de la planète surf et ont mis un peu plus en lumière, la belle personnalité de l’Australien. Il termine sa carrière en champion et avec le respect de tous. 

Du changement dans la notation

Avec l’apparition d’un nouveau calendrier et notamment de l’épreuve de Kelly au Surf Ranch, il est passé inaperçu que la WSL avait un nouveau chef juge en la personne de Pritamo Ahrendt. Et la WSL disait déjà à l’époque à son propos : « L’expérience et les connaissances de Ahrendt seront très précieux dans l’évolution de notre notation et de nos critères de jugements ». En filigrane, il fallait comprendre que les surfeurs devront plus innover cette saison pour être récompensés. Cette année, les surfeurs qui n’ont pas pris assez de risque se sont vu pénaliser tout en prenant conscience qu’un 6 l’an dernier vaudrait un 4 cette année. Résultat : on n’a jamais eu des scores aussi peu élevés mais au final, cela ne fait que tirer vers le haut la performance des surfeurs. 

Hommes / Femmes : le titre reste très ouvert

Chez les hommes, aucun surfeur n’a réussi à se distinguer par 2 grosses performances à Bells et sur la Gold Coast. Aucun n’est véritablement sorti du lot. La preuve en est, avant d’arriver au Brésil, ils seront 2 (Julian Wilson et Italo Ferreira) à se partager le maillot jaune de leader et très peu de points séparent les 10 premiers mondiaux. Un top 10 dans lequel ne figure pas (encore) Jordy Smith ou John John Florence, 2 favoris au titre mondial. 

Chez les femmes, c’est presque la même chose. Tyler Wright et Carissa Moore, 2 grandes favorites, ont elles aussi pris du retard au démarrage et les 2 premiers events ont été gagnés par 2 filles différentes. Il se pourrait bien là aussi que le scénario pour le titre mondial nous tienne en haleine jusqu’à la fin de la saison. Et c’est tant mieux. 

Photo à la une : WSL / Cestari 

            


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