Interviews : des nouvelles de l’équipe de France olympique à Teahupo’o

À deux mois de l’épreuve, ils ne tiennent plus en place.

22/05/2024 par Rédaction Surf Session

À deux mois des Jeux, la quasi-totalité de l’équipe de France olympique s’est réunie dans la maison de la Fédération Française de surf, de côté de Vairao à Tahiti. Un moment de calme dans cette année surchargée pour les athlètes de la team France et l’occasion de faire un point sur le programme de chacun et leurs prochaines grosses échéances, avant la fameuse, olympique : J-66.

Une maison sur la presqu’île tahitienne, « en face du spot de Vairao, à 5 min de Teahupo’o en jet ski » pointe du doigt Kauli Vaast. C’est ici que le staff de la Fédération Française a élu domicile, à quelques encablures de la vague olympique. Ils sont tous là, à commencer par Hira Teriinatoofa et Jeremy Flores aux côtés des athlètes de l’épreuve olympique Kauli Vaast et Vahine Fierro. Le jour de notre rencontre, l’équipe de France n’est pas tout à fait au complet, Johanne Defay et Joan Duru ayant différents agendas. Ce lundi 20 mai, la FFS a pu organiser une rencontre média à huis clos, entre les trials et le début de la Shiseido Tahiti Pro dont la waiting period commence aujourd’hui.

© Beatriz Ryder/World Surf League

Année olympique et compétitions

La team olympique sera bientôt réunie au complet à Tahiti, un fait rare pour la Fédération, car si les Jeux sont sur toutes les lèvres, les carrières des athlètes français ne s’arrêtent pas. Il faut donc concilier performance sur les circuits pro et entraînement olympique.

Pour Kauli Vaast, cela implique les trials, qui se sont déroulés le 18 mai. L’objectif était de décrocher sa place pour l’étape du CT sur le spot. D’autant plus que ces trials ont une saveur particulière ici : c’est la compétition avant la compétition, là où les meilleurs Tahitiens règlent leurs comptes à domicile. Les gagner, c’est aussi une manière de dire « c’est moi le meilleur à Teahupo’o. » Kauli en est sorti vainqueur à deux reprises, en 2019 puis en 2022. Cette année, sur un Teahupo’o mal en point où manœuvre et tube étaient mis sur un pied d’égalité, Kauli termine 3e et laisse la place à un énorme Mihimana Braye, bien décidé à récupérer son droit d’entrée au CT. « C’était dur, les conditions étaient hyper compliquées. Et dans ces conditions, face aux meilleurs Tahitiens, arriver en phase finale ça se joue à rien, c’est le mojo » reconnaît le surfeur olympique. La suite pour l’aîné de la fratrie Vaast : « j’ai la chance d’avoir un break d’un mois entre les compétitions. Je vais en profiter pour m’entraîner physiquement et mentalement, surfer un max Teahupo’o » explique t-il. En suivant, il prendra la direction du Ballito Pro, la prochaine étape Challenger Series attendue fin juin/début juillet, sa dernière échéance avant les Jeux.

© FFS

En ce qui concerne Johanne Defay, c’est simple. Son début de saison est époustouflant : 1ere place au MEO Rip Curl Pro Portugal début mars, puis 2e place au Rip Curl Pro Bells Beach début avril. « C’est actuellement la numéro 2 mondiale, elle fait une saison incroyable depuis le début de l’année. Là, elle vient juste d’arriver à Tahiti, elle va essayer d’engranger des points pour maintenir cette deuxième place, voire aller chercher la première pendant le Tahiti Pro » glisse Jeremy Flores.

Johanne Defay lors de la séance d’entrainement du CT cette année © WSL

Le CT sera aussi le focus de Vahine Fierro ces prochains jours, suite à l’attribution de sa wildcard pour la Shiseido Tahiti Pro. « En début d’année, j’ai vu le programme de mes Challengers et le programme du CT. J’ai vu que le CT tombait pile poil juste après mon deuxième Challenger de l’année. Donc je me suis dit qu’avec une wildcard ou par les trials, je ferais le Tahiti Pro. » La Tahitienne a reçu son sésame et participera pour la 4e fois à cette épreuve du CT. Face aux meilleures du monde, la surfeuse originaire de Huahine devra montrer de quoi elle est capable là où elle excelle, des vagues massives et tubulaires, à domicile qui plus est. En tant que wildcard, elle rencontrera sûrement rapidement Johanne Defay, au de vu son très bon classement, les wildcards étant toujours opposées au seeding aux athlètes les mieux classés. L’occasion de la défaire une deuxième fois à Teahupo’o, comme il y a deux ans où la surfeuse de Huahine s’était imposée en quart face à la Réunionnaise. « À la fin, c’est quand même ma concurrente » termine Vahine.

Vahine Fierro lors de la série d’entrainement du CT cette année © Ed Sloane/World Surf League

Enfin, Joan Duru, capitaine de l’équipe de France, fera son arrivée en Polynésie en fin de mois. « C’est le plus expérimenté de l’équipe et un des meilleurs tube rider au monde » sourit Jeremy Flores avant de reprendre « ça va faire plaisir de le voir s’intégrer avec l’équipe. » Après une 5e place au MEO Rip Curl, le Landais se fait attendre. Il devrait arriver après l’épreuve du CT, pour pouvoir entamer les derniers entraînements avant les JO, en terre polynésienne, comme il nous le précisait dans son interview revenant sur sa qualification il y a quelques semaines.

La dernière ligne droite

J-66 avant l’épreuve de surf olympique à Teahupo’o. On y est. L’attente a été éprouvante pour les surfeurs – surtout pour Vahine et Kauli, qualifiés depuis un an maintenant. « C’est une longue année, ça prend beaucoup d’énergie, physique et mentale » réagit Jeremy. La vie de surfeur pro n’est pas de tout repos, mais dans ce contexte olympique, les surfeurs sont essorés. Vahine en témoigne, « C’est vrai que je ne m’attendais pas à ce que mes journées soient aussi remplies depuis ma qualification aux Jeux. Que ce soit au niveau des médias, des entraînements ou au niveau de la vie tout simplement, j’ai pris un autre rythme. » Mais à deux mois de l’épreuve, ils ne tiennent plus en place. « Les JO seront libérateurs, c’est exactement le mot » rajoute Kauli. Après avoir emmagasiné autant de pression sur une période aussi longue, les quatre membres de la team n’ont qu’une envie : pouvoir fracasser le jour J.

© Matt Dunbar/World Surf League

Alors à Tahiti, on serre les dents, et on profite du temps qui reste pour optimiser l’entraînement. Chaque session à Teahupo’o, en free surf ou dans le cadre d’une compétition, est une session d’entraînement de plus. Lors de chaque session, le staff applique la routine olympique pour habituer ses compétiteurs. « Entraînement à fond », concocté par un Flores qui voit grand pour le team France. Ce n’est pas le seul, Vahine est claire sur ses intentions : « Chaque personne de la team veut la plus belle des médailles. »

  • Reportage sur place et article par Tom Larcher

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