10 choses à savoir sur G-Land

Histoire, enjeux, archives... quelques infos sur la 6 étape du WCT.

26/05/2022 par Marc-Antoine Guet

Le  Championship Tour est en pause depuis quelques semaines déjà. Et si les Challengers Series nous tiennent en haleine durant cette courte pause, il nous tarde de (re)voir les meilleurs athlètes mondiaux sur la fameuse gauche de G-Land, connue aussi sous le nom de Plengkung Beach

Du 28 mai au 6 juin prochain, la 6e étape du WCT prendra place pour le Quiksilver & Roxy Pro G-Land.

Une compétition très attendue et on va vous expliquer en détails pourquoi.


1- Deux ans qu’on l’attend

La rumeur de l’ajout de la vague de G-Land au calendrier du Championship Tour courrait depuis juillet 2019. Miracle, en novembre 2019, les rumeurs n’en sont plus et l’étape est bel et bien ajoutée au calendrier du WCT.

La suite, vous la connaissez.

La pandémie de Covid-19 a provoqué l’annulation de la saison 2020 du WCT ainsi que le report des JO de Tokyo 2020. C’est seulement en 2021 que le Tour a revu le jour, avec néanmoins beaucoup de complications pour cause de restrictions sanitaires.

Après un faux départ en 2020 et 2021, 2022 verra bel et bien les meilleurs surfeurs mondiaux s’affronter sur la gauche indonésienne en compétition et pas sur un surf-trip.

2 – L’une des meilleures étapes de l’histoire de la WSL

Si tout le monde en parle autant ce n’est pas pour rien.

Car le retour de G-Land c’est aussi et surtout pour les plus nostalgiques, le retour vers une autre époque. Si la compétition n’a connu que 3 éditions (19951996 et 1997), elles furent toutes épiques avec les victoires respectives de Kelly SlaterShane Beschen et Luke Egan .

Malgré sa réussite, l’étape s’est vue supprimée du calendrier WSL. La cause à l’époque ? La grave crise financière qui a frappé l’Asie et l’Indonésie en 1997.

3 – Kelly premier expert en la matière

Vous l’aurez compris, King Kelly sera le seul surfeur sur le Tour cette année à avoir déjà surfé la vague sur un événement du WCT. Une expérience qui, bien qu’elle remonte à 25 ans, pourrait bien faire la différence. Car oui, après tout, avec celui qui est aujourd’hui 11 fois champion du monde, nous pouvons nous attendre à tout, et notamment à une victoire ici, lui qui cette saison a déjà célébré une victoire à Pipeline en janvier dernier

Le Floridien de 50 ans pourra utiliser son expérience sur le spot et qui sait, devenir le premier double champion en titre de l’épreuve ! 

4 – Une gauche de plus sur le Tour ! 

C’est bien connu que le WCT n’accueille pas beaucoup de gauches sur son programme, et ce n’est pas faute d’en réclamer plus ! Chaque année les surfeurs (les goofys surtout) essayent d’en gratter une de plus. Avec l’ajout de G-Land, cette habitude semble prendre un tournant. 

En 2022, la gauche javanaise vient s’ajouter sur la calendrier à celle de Teahupo’o, ce qui vient contrebalancer les 2 vraies droites (Bells BeachJeffrey’s Bay). Le déséquilibre entre gauches et droites semble se rééquilibrer car fut un temps pas si lointain où les gauches s’étaient quasiment effacées du World Tour.  

En 2019 par exemple, il y avait 4 vraies droites chez les hommes (Snapper RockBells Beach, KeramasJeffrey’s Bay)  contre seulement une vraie gauche : Teahupo’o. La même année, les femmes n’avaient aucune « vraie » gauche à leur calendrier, seules les droites citées précédemment étaient au programme avec en prime, la vague d’Honolua Bay à Maui. 

Des gauches que notre Française Johanne Defay apprécie particulièrement, elle qui a remporté le Fiji Pro en 2016, et le Uluwatu Pro en 2018 (épreuve remplaçante du Margaret River Pro). Originaire de St Leu, la Réunionnaise a un backside naturellement efficace et on a déjà hâte de la voir sur cette épreuve du WCT où elle sortira peut-être de la malédiction des quarts.

 

5 – Une première de plus pour les femmes

Après Pipeline début Janvier, et le retour des athlètes féminines à Teahupo’o en août prochain (étape supprimée du calendrier en 2006 car jugée trop « dangereuse »), les femmes s’apprêtent à découvrir pour la première fois la vague de G-Land en compétition. Oui, c’est bien ici, en Indonésie, que la WSL continue sa lancée sur l’égalité des genres en compétition. 

Cette épreuve sera l’occasion pour les athlètes de s’échauffer avant l’épreuve de Teahupo’o qui aura lieu du 11 au 20 août prochain. Car même si elles ne sont pas comparables, les deux vagues, en plus d’être des gauches, proposent de belles sections tubulaires. G-Land laissant néanmoins plus de place à la créativité en matière de manoeuvres.

Si l’on devait prendre les premiers paris, les surfs backside de Carissa MooreTyler Wright et Johanne Defay seront sûrement à surveiller sur cette compétition. 

6 – Une vague découverte à la Indiana Jones 

La gauche javanaise fait partie de notre top 10 des vagues les plus belles jamais découverte et pour votre culture surf il faut dire que sa découverte a tout d’une aventure à la Indiana Jones. En 1972, deux surfeurs se rendirent sur place, Bob Laverty et Bill Boyum. Un peu plus tard, un groupe de surfeurs américains – dont Gerry Lopez – organisèrent une expédition sur l’île. Ils y établirent leur campement pendant les 10 jours du trip et purent surfer cette longue et tubulaire gauche perdue dans la jungle.

7- Une vague world-class idéale pour les surf-trip

Vous l’aurez compris, on parle ici d’une vague world-class naturellement prisée pour les surf-trip. Pour vous donner une idée, voici ci-dessous à quoi ça peut ressembler.

On est alors en 2016 et les deux jumeaux floridiens retraités du Tour que sont Clifton James & Damien Hogbood se sont régalés sur la gauche indonésienne.

8 – Gabriel Medina de retour ! 

Oui, le champion est de retour. Nous vous en parlions il y a un moisGabriel Medina fera son grand retour sur la gauche javanaise ! 

Cela fait 8 mois que le Brésilien n’a pas disputé de compétition. Une pause légitime après un 3e titre de champion du monde, mais dont le Brésilien semblait avoir vraiment besoin pour retrouver ses esprits après une blessure à la hanche et une séparation compliquée.

Mathématiquement, bien que n’ayant participé à aucune compétition cette saison, Medina n’est pas encore condamné et peut encore prétendre rallier le top 5 pour la fin de saison et participer aux play-offs. Si, vous connaissez brièvement le surfeur et son talent, vous savez qu’il est à l’aise dans les airs, dans les turns et dans les tubes. Une polyvalence qu’il saura probablement exploiter en Indonésie. 

Avec G-Land comme premier stop, puis Jeffrey’s Bay ou encore Teahupo’o 2 épreuves qu’il connait et a déjà remporté, le Brésilien pourrait bien rallier le Top 5 en septembre prochain.

9 – Sans de nombreux surfeurs

Malheureusement, il est très difficile de parler de cette 6e étape du WCT sans mentionner le fait que cette manche se dispute après le cut de mi-saison. En effet, on aurait aimé voir quelques surfeurs à l’oeuvre comme par exemple Owen Wright qui a remporté le Fiji Pro avec un 20/20 durant la finale en 2015, mais aussi l’étape de Teahupo’o en 2018. Preuve que l’Australien est plus qu’à l’aise sur les gauches ! Malheureusement, ce dernier a été relégué du CT et basculé sur les CS suite à une 23e place après les 5 premières épreuves.

Ce premier cut, extrêmement stressant, étant passé, les surfeurs vont pouvoir dès G-Land, surfer plus librement et se focaliser sur le Top 5.

Pour se qualifier pour les finales, les athlètes devront en septembre se retrouver dans le top 5 mondial à l’issue des 10 étapes du calendrier WCT. Leur classement sera comptabilisé avec leurs 8 meilleures performances sur les 10 étapes.

Pour rappel, les play-off fonctionnent de la façon suivante : le 5e mondial affrontera le 4e mondial et le gagnant de ce match affrontera ensuite le 3e mondial. Et ainsi de suite jusqu’au leader du classement. Pour faire simple, au cours de cette journée qui aura lieu en septembre, le 5e mondial pourra devenir champion du monde sur une compétition. 

G-Land étant la première étape qui suit le cut de mi saison, il est clair que la motivation et la détermination des surfeurs pour atteindre les play-off se ferront ressentir dès les premières séries de l’événement. 


10 – Quelques archives 

Pour ceux qui seraient encore intéressés et voudraient en savoir plus sur l’histoire de la vague, la World Surf League a publié un documentaire sur la dernière édition de 1997, année où Luke Egan avait remporté l’édition.  

Avec des images d’archives, ce film est un documentaire old school qui vous montre à quoi ressemblait le Tour il y a 25 ans. Vidéo à retrouver juste ici. 

       

 10 +  1,  les wildcards annoncées pour l’épreuve ! 

Chez les femmes on retrouvera deux Australiennes : Sally Fitzgibbons et Bronte Macaulay.

Les deux habituées du WCT, évincées après le cut, retrouveront la gauche javanaise dans quelques jours. 

Pour rappel, la WSL a attribué ses wildcards post « cut » de mi-saison à Caroline Marks pour le reste de l’exercice 2022 et la première moitié du prochain, ainsi qu’à Sally Fitzgibbons et Yago Dora pour celui de 2023.

La triple vice-championne du monde WSL et championne du monde ISA 2021, Sally Fitzgibbons, retrouvera de nouveau le CT pour cette épreuve, elle qui a hérité du statut de première remplaçante sur les événements de la saison 2022. De ce fait, elle viendra remplacer la jeune californienne Caroline Marks (qui est aux abonnés absents depuis le Billabong Pro Pipeline).

Bronte Macaulay, finaliste à Margaret River, a hérité d’une wildcard pour l’épreuve. 

L’Indonésien Rio Waidarécent gagnant à Manly, s’est vu lui aussi attribuer une wildcard pour cette 6e étape du WCT. Ce n’est pas la première fois que le jeune de 22 ans intégrera le CT en tant que wildcard, lui qui a déjà fait une apparition lors du Corona Bali Protect en 2019 (17e) et lors du Corona Open Mexico en 2021 (9e).

L’Indonésien n’est pas encore un habitué du WCT. En revanche, d’année en année, Rio semble prendre de l’expérience de jour en jour et cette participation à G-Land sera l’occasion de tester son niveau auprès des meilleurs, lui qui est actuellement classé 2e au classement mondial Challenger Series.

En attendant, tout le monde se régalent !  

Récent gagnant à Margaret River, Jack Robinson est bien arrivé à G-Land ! 

Tout comme la Costaricaine Brisa Hennessy, en tête du classement actuel. Elle n’a pas oublié ses habitudes sur les gauches, elle qui s’était retrouvée confinée à Fiji… 

La Française Johanne Defay est elle aussi déjà sur place. Hâte de la voir surfer une gauche !



 Les séries du premier tour 

Chez les hommes



Chez les femmes

 >> Voir plus de vidéos sur G-Land
>> Article par Vincent Schwendt
         


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